Récit de la course : Eco-Trail de Paris® Ile de France - 80 km 2017, par sabzaina

L'auteur : sabzaina

La course : Eco-Trail de Paris® Ile de France - 80 km

Date : 18/3/2017

Lieu : St Quentin En Yvelines (Yvelines)

Affichage : 3345 vues

Distance : 80km

Objectif : Pas d'objectif

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Fuis moi j'te suis ; suis moi j’te fuis… Oh et puis si on finissait ensemble ?

Puisqu’une de mes résolutions 2017 est de me remettre à écrire des CR de courses, je m’y colle pour l’écotrail.

 

Je ne sais jamais avant une course comment je vais la courir, j’ai tendance à dire que l’important c’est de finir: l’angoisse (avec tous les guillemets qu’il faut) des chronos des courses sur route a disparu avec les trails 

Pas du tout stressée donc, je ne prépare mon sac que le matin même. C’en est fini aussi d’emporter la maison sur mon dos « au cas où » genre « et si jamais j’ai froid », « et si jamais j’ai faim », « et si jamais j’en ai marre du sucré », « et si jamais ma poche à eau se perce ». STOP ! On est à l’écotrail, pas perdus en pleine montagne.

Déjà au Maxicross,  2 semaines plus tôt, j’avais couru en emportant presque rien (une flasque et 2 barres)  et cela ne m’avait pas trop mal réussi.
Tout le matériel obligatoire tient dans mon petit sac Nathan que je pense n’avoir jamais osé prendre sur une longue course ( >42km) :

•             Réserve d'eau minimum 1,5 litre ( je prends une poche à eau de 2 litres que je remplirai à 1,5 litre max)

•             Réserve alimentaire (  2 compotes et 4 barres)

•             Gobelet personnel 15cl minimum (pénalité : 30sec) :  gobelet pliable D4

•             Lampe frontale, en bon état de marche avec piles de rechange (pénalité : 2min) :   Ma vieille Ferei + une pile de rechange vu que ma Stoots m’a lâchée avant l’Origole L

•             Brassard réfléchissant : gentiment prêté par le précis Bubulle car j’ai perdu le mien

•             Couverture de survie (pénalité : 2min) : Elle ne quitte pas mon sac

•             Téléphone mobile (pénalité : 2min) : glissé contre ma poche à eau

  • Pièce d'identité
  • Pochette déchets (pénalité : 1min) : le truc qui sert à rien vu que je m’en suis toujours passée en plaçant mes déchets dans mon sac et en les jetant aux ravitos….bref, faut bien qu’ils justifient leur lot qu’ils filent aux dossards.

 

A cela  je voulais ajouter ma veste Goretex « au cas où » (on se refait pas complétement) mais comme mon sac est archi bourré, elle ne rentre pas, j’opte donc pour le coupe-vent Kalenji des Templiers qui protège vraiment pas de la pluie  mais qui est tout fin et que je parviens donc à caler à l’extérieur du sac entre les élastiques.
Dernier ajout que je m’accorde : une petite bouteille de 33 cl remplie de boisson énergétique car ma poche à eau ne sera remplie que d’eau pure (erreur ?)
Donc cette année, pas de manches longues, pas de chaufferettes, pas de sac congélation avec des mélanges salés etc etc…non non non, cette année je pars légèèèèèèèère !

 

10h40
Fab et moi partons poser la voiture à proximité de la gare de SQY d'où les navettes emmènent les coureurs sur l’île de loisirs.

Nous arrivons sur place 1h avant soit vers 11h15. Très vite, nous retrouvons les kikous, embrassades, éclats de rire…. Et comme d’habitude, comme à chaque fois au départ de cette course : ON SE CAILLE ! Y a toujours du vent au départ de l’écotrail et cette année ne déroge pas à la règle. C’est pourquoi j’attends le tout dernier moment pour me changer mais le vaillant Bart nous affole en nous précisant qu’il faut avoir remis les sacs coureurs à 11h45 au plus tard. AAAAAAAAAAAH vite, en jupe, Tshirt, manchettes et… gants !

Puis c’est la désormais traditionnelle photos devant la banderole

 

 

Il est temps de se placer, il est temps que la Garmin recherche les GPS, il est temps de se souhaiter bonne chance, bon courage.

Pour des raisons inattendues et pour la plus belle des causes, Fabrice n’a pas pu s’entrainer comme il le souhaitait et il ne pense pas pouvoir courir avec moi. Je sais que, comme toujours, il se sous-estime et je repense au Maxicross où, sans entrainement, il nous a claqué un 5h…


J’ai décidé de faire ma course.

 

Le départ est chaotique avec cette étendue herbeuse et piégeuse car parsemée de trous. J’essaie de vite la passer pour être tranquille, je me retourne, je ne vois plus Fab… A suivre.

 

J’ai toujours l’inusable Raya et Bubulle en ligne de mire, le chemin se stabilise et nous courons ensemble.
Vite, trop vite. Je le sais, je le dis, je l’entends mais je suis bien, j’ai l’impression de voler, je n’ai aucune difficulté, aucune douleur, j’arrive même à parler, je me sens en aisance respiratoire, je suis bien… Purée quel kiff !
Je vois la moyenne au km qui descend, c’est donc que j’ai accéléré, Bubulle n’est plus là, je le crois devant mais je me trompe.
Arrive le Vélodrome dans lequel nous devions passer (problème d’autorisations ?) puis la passerelle. Avec Raya, nous avons là une confirmation, s’il en fallait une, que nous allons trop vite : aucun bouchon à la passerelle, du jamais vu pour moi.

 

Traversée de l’avenue du Centre entre Montigny et Guyancourt. Mon quartier de boulot.

 

« Allez maîtresse !!!! »

 

Je me retourne. Océane… Ma petite Océane est là. Avec son papa.
Si vous saviez comme un « Allez maîtresse » est émouvant, jamais je ne me lasserai de ça.
Et même si les « Allez maman » me manquent cruellement, cette petite Océane aura fait ma journée, pour sûr.
Pour l’anecdote, ses parents m’apprendront le lendemain qu’ils m’ont suivie toute la journée sur livetrail et j’aurai même droit le lundi à 8h20 au portail à une boîte de chocolats pour le réconfort. Quelle chance de vivre ça, quelle chance de faire ce métier et de rencontrer des élèves et des parents si gentils et attentionnés.

 

La Minière : mon terrain de jeu. Pratiquement tous les midis, j’y cours. Des séances d’endurance,  côtes, de seuil, de VMA, des sorties longues le week-end. J’y connais chaque caillou, chaque racine, chaque déclivité, la moindre montée… Je me sens chez moi. Est-ce pour cette raison que je ne ralentis toujours pas ? Peut-être. Envie de montrer que je maîtrise le terrain ? Peut-être.

 

Toujours est-il que j’ai lâché Raya et que je rattrape l’enthousiaste Patrick.

 

Fabrice, lui,  vous savez celui qui s’entraîne pas, m’a rattrapée à l’entrée de la forêt et je le vois s’éloigner tranquillement.


 

C’est pas normal, ce n’est pas normal que je sois devant Raya, Pat, Bubulle. Je ne suis pas à ma place. Je le sais. Je sais que je vais exploser mais…et si j’y arrivais ? Et si pour une fois je ne partais pas en mode finisher, si je tentais de m’arracher comme au maxicross ou sur le Cenis.

Comme souvent lors des courses, je passe alors en mode Gollum


« Euh, le Cenis, le Maxicross, c’est 48 et 42 bornes, ma vieille, pas 80 

- Ouais ok mais là y a moins de D+ et puis je me sens bien là, c’est dommage de ralentir.

- Tu vas le payer

- Possible mais au moins j’avance, c’est toujours ça de fait, toujours ça de moins à faire.

- Trop vite, tu vas trop vite.
- Ta g…je lis les panneaux de Pat. »

 

Et oui car fidèle à son habitude, Patrick a posé des panneaux avec les pseudos des kikous, merci Pat !
En bas de la descente, Loul est là et ça me fait bien plaisir de le voir. Tu nous manques Loul, reviens vite sur les courses.


 

Premier ravito : Buc. 23km - En 2h06. 622ème

L’an dernier c’était 2h19 (ça je ne le sais que maintenant en comparant)
13’ en 23km c’est pas rien.
Bon, j’ai décidé avant de partir que je ne rechargerai ma poche à eau qu’à Meudon, au 45ème km.
Donc là, direct, je file aux toilettes car je pense que c’est le seul ravito avec des vraies toilettes (c’est une école) et que nous les filles, on ne peut pas s’arrêter sur le bord du chemin comme le font allégrement ces messieurs.

Je retourne grignoter quelques trucs salés (je n’ai rien mangé depuis le départ), et je me dirige vers la sortie. Ah noooooooooon j’ai oublié de remplir ma 33 cl avec de la boisson énergétique. Demi-tour et je tombe presque sur Pat qui repart donc du ravito. Il me demande si ça va, étonné de me voir virevolter dans tous les sens. Pffff finalement, j’aurai perdu un peu de temps à Buc mais bon….

 

C’est reparti et les jambes sont toujours là. Et ça monte, et je double.
Je vois passer les kilomètres sur ma montre. Je continue à me dire que ça va finir par moins bien aller.
Je me demande où est Fab, je l’ai redoublé lors d’une montée douce vers Saint Cyr, bien avant le premier ravito et je le pense donc assez loin derrière, étant donné qu’il se tue à nous dire qu’il n’a pas le niveau. A suivre.

 

Vers le 26ème km l’envie d’écouter mon mp3 se fait sentir. Je me le suis gardé pour les moments difficiles et je résiste encore un peu en me promettant de ne l’allumer qu’au 30ème.

Plus loin je double Pat de nouveau, dans une montée bitumée, je ne sais pas du tout à quel niveau….

 

Le 30ème km est passé, il en reste 15 avant Meudon, le mp3 est enclenché, en aléatoire, avec  comme d’habitude beaucoup de chansons françaises ou québécoises mais également un « Au cœur de l’histoire »  sur Madame de Stael qui, outre une féministe de la première heure,  sera désormais pour moi irrémédiablement associée à l’Ecotrail. Si Franck Ferrand savait ça.

 

Un peu avant le 40ème, j’aperçois une silhouette familière devant. C’est Fab ? Fab est devant moi ! Je suis tellement contente de le voir :

1) Il n’a pas abandonné

2) Il a dû me doubler quand j’étais aux toilettes à Buc (le fourbe !!!)
3) Il gère super bien !

4) ça me motive pour avancer et le rattraper.

 

Je le rattrape donc, enjouée, ravie, enthousiaste. Mais… ses plaintes sur sa difficulté à avancer vont me faire déchanter plutôt rapidement, genre douche froide. J’essaie de l’encourager, de lui dire que c’est normal qu’on galère là vu qu’on est parti trop vite. Mais rien n’y fait. Je préfère m’éloigner, ne souhaitant pas un cercle vicieux qui nous entraînerait tous les 2 vers le bas et donc l’abandon. A suivre.


Car oui, il faut bien le dire, moi aussi, je souffre à ce stade. C’est fatiguée et usée mais encore confiante que j’arrive au ravitaillement de Meudon.

 

2ème ravito : Meudon (45km). En 4h43. 398ème (5h03 en 2016)



Je sais que c’est un ravito froid et venté : je remonte les manchettes avant de franchir l’arche. Je retire mon sac m’attendant au traditionnel contrôle du matériel obligatoire mais non, pas cette année, en tout cas, pas pour moi.
Je sors la poche à eau, je remplis, je ne m’attarde pas, il fait vraiment froid. Un kikou me reconnait à ma casquette, un ami du rapide Bikoon. Ce cher Bikoon, je me demande où il en est, lui qui vise 7h, ne doit plus être très loin de la grande Dame.

 

Je repars en marchant et en dégustant une pom’pote. Certes les jambes sont douloureuses mais c’est surtout mon dos qui m’inquiète : un point en bas du dos, comme un bleu, douloureux à chaque foulée, à chaque pas, à chaque fois que le sac « cogne » dedans.

J’arrive à relancer.

 

Et puis….entre Meudon et Chaville c’est l’explosion attendue. Elle est là. L’explosion, le mur, le trop plein, appelez-le comme vous le souhaitez mais c’est le moment. Les éternels doutes sur l’issue de la course, les pourquoi, les comment.

Je tente de me raisonner. Tout ça est logique, normal, évident. Je paie ma vanité, je paie d’avoir cru être capable de réaliser un chrono de dingue, je paie mon imprudence, je paie mon manque de tactique. Tout le monde va me rattraper. Je pense au suivi live sur kikourou, je me dis qu’ils ont dû se rendre compte que j’avais bien démarré et qu’ils vont maintenant assister à une descente aux enfers . J’ai peur de décevoir.
je pense à l’attentionné Philippe et à la craquante Bérénice qui m’ont envoyé des sms d’encouragements la veille, je pense  au bienveillant Arclusaz qui, je le sais, suis le forum, je pense à mes enfants. C’était mon week-end et j’ai dû décaler pour faire cet écotrail. Je pense à mes élèves, lundi, qui vont me demander, je pense à ma vie, à mes peurs et à mon instabilité émotionnelle, tout passe dans ma tête. Je pense à Océane.

Je dois finir. Je commence  modestement j’espère à avoir un peu d’expérience et je connais ces moments.

Je décide alors un Cyrano 4’ courues, 1’ marchée.

 

Et c’est ainsi que j’arrive à Chaville, au km 56

 

3ème ravito : Chaville (56 km). En 6h11. 409ème (très étonnée d’avoir perdu si peu de place entre Meudon et Chaville).
(6h21 en 2015)


J’ai eu de gros coups de chaud durant cette période et j’en déduis être déshydratée : je prends donc 2 soupes, un thé et du cake. Au moment de partir (je ne veux pas rester longtemps, de peur d’être tentée par les sirènes de l’abandon), je vois l’efficace Caro arriver. Encore une qui ne s’entraîne pas et qui finira devant moi. Bravo Caro, t’es une warrior. Fière de te connaître et on se voit dimanche pour un super Off à Clamart Sourire

Je repars en marchant, incapable de reprendre mon Cyrano. Je pense à Fab et je suis quasi certaine qu’il a abandonné. J’essaie de résister, de ne pas prendre mon portable, j’ai peur que si j’apprends qu’il a arrêté je sois aussi tentée de le faire. Une spirale négative en quelque sorte.

Mais … je sors le tel du sac quand même et je lis qu’il est toujours en course, il est reparti du 45. Sourire intérieur. Je l’appelle pour lui parler mais tombe sur son répondeur. Je lui fais part de ma situation, géographique, physique et morale.

Un sms de la pétillante Elisabeth à qui je réponds que j’explose et qui me répond aussitôt pour m’encourager. Tout ça + la soupe, + le cake, + peut être d’avoir un peu marché….Je relance… La machine repart. Oh, pas vite, on est loin du rythme tenu dans ma Minière mais j’avance, je cours, je cyranote un peu, pas trop.

Caro me double tranquillement en m’encourageant. Le jeune Fabien aussi.

Et j’arrive aux fraises Tagada d’une Bérénice tellement réconfortante, d’un sourire si communicatif qu’on ne peut pas aller mal en la voyant…

L’issue d’une course c’est tout ça, une somme de petits trucs, une somme de gens qui vous apprécient et qui vous le font savoir, au bon moment.

Après avoir quitté Bérénice (depuis un petit moment quand même mais j’ai du mal à estimer la durée sur le moment), j’appelle de nouveau Fabrice qui me répond qu’il est passé à 19h06 aux Tagada. Euphorique et sans réfléchir, je pense qu’il est alors juste derrière moi et je lui dis : "Génial, tu vas me rattraper, je t’attends »

En fait, en y réfléchissant, je pense que j’avais déjà pas mal avancé et, alors que je me refroidis à marcher, je me remets à courir. Et je ne m’arrête plus jusqu’au ravitaillement de Saint Cloud (le dernier). Je trouve cela miraculeux que mes jambes acceptent de reprendre ainsi, je veux en profiter même si je sais que derrière, Fab doit cravacher pour me rattraper. Je me dis aussi que ça lui fait sûrement une motivation pour ne rien lâcher.

C’est je crois le seul tronçon où je me suis très souvent retrouvée seule, devant faire attention à ne pas manquer le balisage : il fait nuit désormais, la casquette est retournée, la frontale vissée dessus.
Je ferais bien une pause technique mais j’ai peur que Fab me double sans que je m’en aperçoive donc….non. Je guette le sage Jacques que je croise d’habitude à peu près par-là (moi et mon sens de l’orientation ne pensons pas nous tromper sur ce coup-là) mais il n’est pas là cette année. Alors déjà que des abrutis ont retiré les panneaux d’encouragement de Bubulle à Meudon, si en plus y a pas Jacques. Nan mais pfffffffff faut arrêter de me mettre des bâtons dans les roues. Le mp3 fonctionne toujours et m’aide à avancer, chanson après chanson.

Dernier ravitaillement : Domaine de Saint Cloud en 7h57 – 452ème (7h56 en 2016….incroyable mais 533ème…)


Je découvre ces chiffres en écrivant ce CR… 1 min de moins en 2016 mais la suite va être bien différente. Déjà l’année dernière c’est avec Fab que je franchissais cette avant dernière ligne. Et nous étions autrement en forme pour finir sur les quais.

Comme à chaque fois que je fais une pause, j’ai remonté les manchettes (tellement pratiques). Un thé, du cake. Pas très faim mais il faut se forcer un peu. Dans la dernière montée avant d’arriver, j’ai appelé Fab et je lui ai dit (répondeur) « Ne t’inquiète pas, je t’attends au ravito ». Ma décision est prise et je n’en dérogerai pas, je finirai avec lui, le chrono, on va l’oublier, de toutes façons, pas moyen de faire mieux que 9h15 cette année donc…

Le souci est que je ne sais pas du tout où il en est. Placée juste à côté de la ligne de bips, je vois défiler pas mal de monde dont…. Bubulle et Pat ! Je leur demande des nouvelles, ont-ils vu Fab ? Raya ?

Bubulle m’informe que Raya n’était pas au mieux à Buc (c’est loin Buc !!!) et que Fab est assez loin derrière. Les 2 mordoriens insistent pour que je reparte avec eux car je risque de trop me refroidir. Mais non, j’ai dit que je l’attendais, je l’attends. Un bénévole me propose sa veste voyant bien que je ne suis pas du tout assez habillée mais je n’ose pas accepter.

Et finalement, à 20h16, je reçois « Montée avant le ravito du 68 »

Il va arriver !!! C’est à 20h21 (seulement 10 min après moi) que Fab franchit la barrière de Saint Cloud. La caméra saura tout juste capter ce moment de retrouvailles

 

Bon, il n’est pas au mieux, c’est peu de le dire. Mais on va finir.

Il s’assoit, se ravitaille un peu mais pas trop car mal au ventre. Nous quittons le ravito peu après. En courant. Et oui ! En courant tout doux, tout doux mais en courant.

On se raconte tous nos malheurs, on partage nos douleurs, ça fait passer le temps plus vite. Enfin, c’est surtout moi qui bavasse.

Il y a un moment où Fab a trop mal au ventre donc nous marchons et cela lui est bénéfique. L’île aux Cygnes est interminable. Les panneaux de l’étonnant Bertrand sont en vue. « La fusée rose » n’est qu’une tortue rose à ce moment-là. J’ai bien bien le temps de les lire en marchant. Merci Bert’

Inexorablement, la Tour Eiffel approche.  Nous avons perdu tout de même 200 places depuis Saint Cloud. Je ne m’étais pas rendue compte qu’autant de coureurs nous avaient doublés.


Il est presque 22h, nous allons la voir scintiller : c’est pas bien calculé ça ???? Un dernier détour par derrière, une improbable et inévitable flaque de boue (un comble avec ce terrain sec de chez sec sur 80 bornes) et nous montons les marches tant désirées, c’est de l’intérieur que nous voyons la Tour Eiffel scintiller (c’est moins beau du coup)

Une arrivée main dans la main, heureux, fiers de nous, amoureux. Avec le tendre Fab.

Pour ma part, même si je sais que j’ai payé un départ trop vite, à aucun moment je me suis dit « J’aurais pas dû ». Aucun regret, j’ai fait comme je le sentais à l’instant T. Sans calcul, sans roadbook, au feeling. Il s’avère que ce n’est pas la bonne méthode pour passer sous les 9h. Je pense que l’année prochaine, je serai plus rigoureuse, plus scolaire, je me forcerai à ralentir car bon nombre de mes amis me disent que je l’ai dans les jambes ce « sub 9h ». Et j’ai envie de les croire.


 


 

 

26 commentaires

Commentaire de --- posté le 22-03-2017 à 14:52:01

Super récit ! Bravo pour la performance !
Trop sympa le "allez maîtresse" et l'arrivée romantique :-)
C'est chouette de partager tes pensées à la Gollum dans ton CR.

Commentaire de sabzaina posté le 22-03-2017 à 14:54:51

Merci
Mais attends attends en fait j'ai pas fini, il manque des photos mais je ne savais pas comment sauvegarder sans publier 😉

Commentaire de Rem posté le 22-03-2017 à 15:04:54

Tu as eu raison de te remettre aux CRs. Tu racontes bien les histoires :) Dans le même temps au dernier ravito , 35+ min à l'arrivée. ouch that's hurt ! on imagine la galère. Mais le potentiel est là. <9h pour les 10 ans. (sinon Florian assure bien les savs /stoots normalement ?

Commentaire de PhilippeG-627 posté le 22-03-2017 à 15:18:53

Super ton récit Sab ! (Bien écrit, ça c'est sur et ou l'on apprend beaucoup)
Tu as bien fait de tenter, à un moment il faut savoir sortir de sa zone de confort et prendre des risques ;-)
(Beaucoup de doutes quand même)
Chapeau, c'est génial de vivre ces moments à deux: quels bons souvenirs ensuite.
Je vous souhaite beaucoup de bonheur et de continuer à vivre vos courses ainsi.
La prochaine fois sans montre ?
Il faut essayer de courir aux sensations, ainsi pas de contraintes liées au chrono...
Moins de 9h ? Tout dépendra de l'entraînement.
En tout cas bravo pour ton premier récit, une résolution d'entamée ;-)
Bonne récup.
@+
Philippe

Commentaire de sabzaina posté le 22-03-2017 à 15:29:53

Arrêtez de commenter j'ai pas fini ! !!!

Commentaire de doudouX posté le 22-03-2017 à 16:30:00

Bravo et merci pour ce récit.
Je vois que je ne suis pas le seul adepte de Franck Ferrand en podcast. Il m'accompagne régulièrement sur mes séances longues.

Commentaire de bubulle posté le 22-03-2017 à 17:43:31

Ah bin voilà, tiens, je le tiens mon objectif de l'année prochaine : me mettre en mode métronome/régulateur de vitesse et, le plus possible en mode duo "comme dans le temps", faire en sorte que ce sub-9h puisse se faire. Et si les circonstances de la vie vous permettent de vous entraîner bien tous les deux, j'emmène les deux.

Deal ?

En tout cas, la "new Sab" dans son rapport aux courses, je trouve qu'elle s'en sort plutôt bien. Allez maintenant, hop hop hop, plan marathon pour la CCC..;-)

Commentaire de Fa² posté le 22-03-2017 à 17:50:03

DEAL !
On a pas fini de se bidonner, j'adoO0Oore

Commentaire de sabzaina posté le 22-03-2017 à 17:48:03

DEAL !

Commentaire de Fa² posté le 22-03-2017 à 17:49:00

Superbe compte rendu, superbe récit, j'ai l'impression de le vivre comme si j'y étais.
J'aime le "précis bubulle" mais est il encore utile de le préciser.

Finalement les seuls trucs en trop dans ton sac auront été la pile de rechange et la pochette déchets, un comble surtout si elle finit à la poubelle.

La poche à eau remplie à l'eau pure aura t'elle été une erreur? Ton coup de mou aurait il été évité avec plus de boisson énergétique (1,5l) et juste 33Cl d'eau ?

Effectivement tu es partie un peu vite, j'ai pas tenu 10 mètres à te suivre après le top départ, c'est un record :-)

Tu as eu raison de tenter d'avancer au plus vite tant que tu pouvais, on ne sait jamais ce qu'on peut réellement faire si on est en permanence sur la réserve, tu as tenté, tu t'es épuisée, tu as su remonter la pente, te remotiver, trouver la force en toi de repartir et en courant en plus. C'est une victoire différente qu'un podium, c'est une victoire sur toi même pas sur les autres et c'est une véritable expérience pour la suite. Tu as plus appris de cette course en essayant que de bien d'autres en réussissant.
J'ai effectivement profité de ton détour aux toilettes de Buc pour prendre une large avance, il faut bien que je profite de mes maigres avantages.

Je plussoie le sourire et le bonheur de voir Bérénice au loin, ça fait du bien.

Merci, merci, merci d'avoir tiré un trait sur un meilleur temps pour m'attendre et finir avec moi.

Et oui, incroyable cette flaque, la seule du parcours à 40 mètres de la tour, juste pour nous rappeler que c'est un trail pur et dur :-)

Je rougis un peu de la fin, je garde mon commentaire de cette partie

Commentaire de Arcelle posté le 22-03-2017 à 19:51:58

Joli CR
Effectivement en suivant le live, je me disais "c'est peut-être parti un peu vite", mais bravo pour avoir eu le courage d'essayer.
Et bravo pour avoir bataillé jusqu'au bout !

Commentaire de jpoggio posté le 22-03-2017 à 20:18:15

Désolé de ne pas avoir été là cette année...J'pouvais pas, j'avais UTMB (avec Y. Métay)...

Commentaire de freethunder posté le 22-03-2017 à 21:02:13

Super Récit. beaucoup de détails et de réflexion intérieur :)
Vivement le prochain :)

Commentaire de Bert' posté le 22-03-2017 à 21:03:45

Joli récit à la mode Sab, comme on en redemande plus souvent !

ça se lit tellement vite qu'on a du mal à sentir que ça puisse être long par moment ;-)

Donc, oui, tu peux et va finir par faire moins de 9h. Pour moi, il faut établir un bon "Roadbook" basé sur les temps de passage de quelques Sub-9h et travailler la vitesse !
Je ne suis pas sûr que tu sois partie si vite (quand je regarde mes temps lors de mon sub-9h) mais il faut vraiment être en top forme et tu l'étais peut-être un chouya trop tôt, lors du Maxicross (?)

En tout cas un défi très intéressant...

Commentaire de catcityrunner posté le 22-03-2017 à 21:11:09

Bravo Sab !
Super le récit et les photos, surtout le finish avec Fab, ça a du être un grand moment d'émotions partagées.

Commentaire de Bikoon posté le 22-03-2017 à 22:30:37

Youhouuu un CR de Sab ! Ahhh ça faisait longtemps...

Dis-donc, à part la jupette rose, nos courses ont énormément de points communs :
- nous avons tous les 2 voulu gagner 15 mn sur nos (bons) chronos de 2015
- nous sommes tous 2 partis vite (trop ?)
- nous l'avons tous 2 payés en explosant par la suite,
- nous nous sommes refait la cerise en ravalant nos ambitions et légère impétuosité du jour,
- nous avons tous 2 vécu une belle remontée au classement pour savourer ce final si particulier

Un grand bravo pour ta course, c'est bien que tu n'ais pas de regret d'avoir tenté, il faut prendre des risques ;o), ça peut passer.
Et ça passera j'en suis sûr, en structurant bien ton entraînement, je suis persuadé que tu as ce chrono à ta portée.
Vive la maîtresse !

Commentaire de Bérénice posté le 22-03-2017 à 23:15:41

Bravo ma Sab !! Encore un merveilleux récit si vivant !Je constate qu'on partage en effet le même intérêt pour le magique Franck Ferrand.

J'ai été si contente de te voir et promis l'année prochaine j'aurai des radis à te proposer :-). Et surtout heureuse pour toi et Fafa : votre fin de course ensemble c'est de l'or !! Profitez bien.

Commentaire de caro.s91 posté le 23-03-2017 à 00:00:59

Sab, c'est un magnifique récit dont tu nous as gratifié.

J'étais triste de te rattraper dans cette descente après Chaville. Je savais que tu étais partie vite puisque très rapidement tu avais disparu de ma vue sur le terrain de cross de Saint-Quentin. Bubulle me l'avait confirmé quand je l'ai dépassé sur des faux plats après Jouy en me disant que tu étais en belle forme.
Pour une fois, c'est la stratégie inverse que j'avais adoptée. Partir doucement et essayer de durer le plus loin possible, sachant que je n'avais couru un seul km de la semaine avec une moyenne de 6h de sommeil par nuit.
Alors oui, j'espérais ne pas te retrouver avant la Tour Eiffel.
Partir vite, c'est un pari qui se tente quand on se sent bien. Et visiblement tu te sentais bien, puisque tu n'avais pas pris les gants de ski !!! :)
Réussir ou pas ce type de pari se joue à pas grand chose. En général quelques instants où on quitte son aisance respiratoire pour quelques secondes de moins au chrono qui vont finir par coûter cher. un peu trop ou pas assez de sucre à un moment critique.
Les 9h tu les auras. je suis persuadée que tu peux descendre sous les 9h. Il te faut gagner un tout petit peu de vitesse de base pour pouvoir avancer à la même vitesse que cette année avec quelques pulsations de moins. Eventuellement quelques descentes où tu dois pouvoir gagner du temps sans trop d'efforts.
Allez on discutera de tout cela dimanche sur les bosses de Clamart ou pendant l'after. :)

Commentaire de Overnight posté le 23-03-2017 à 07:47:05

Bonne idée de se remettre aux CR:)

Bonne idée de vouloir tenter quelque chose
Après ça se transforme pas toujours, ça alimente des doutes et des certitudes... Y a pas à regretter c'était un beau pari que j'espère tu gagneras l'an prochain. À défaut ça vous fera une belle histoire de yoyo avec Fab :P et des repères pour la prochaine fois!

Pour le CR qui donne envie d'y venir c'est réussi (je craquerai un jour je sens :P)

Commentaire de Cheville de Miel posté le 23-03-2017 à 09:15:52

Vraiment très touchant ce CR. Quelques soit le chemin, les émotions que l'ont ressent sont vraiment très proche. Merci

Commentaire de Arclusaz posté le 23-03-2017 à 11:20:23

merci pour ce récit.
Et je te dis sincèrement que je suis très touché (même ému !) d'avoir partagé un bout de cet éco trail dans tes pensées. Encore une fois, la force de notre microcosme me stupéfie et me comble de joie.

Je me demande souvent pourquoi je n'ai pas fait "maitresse" comme métier, ce CR accentue mes regrets.

Commentaire de trailaulongcours posté le 23-03-2017 à 11:39:04

Un beau récit avec toute la sensibilité à fleur de peau d'une femme. C'est bien de s'exposer comme ça. Sortir un peu de sa coquille pour partager ses fragilités. Un vrai bras de fer finalement ta course, entre toi et toi. Dans les deux cas tu gagnes. Alors bravo championne.

Commentaire de Jean-Phi posté le 23-03-2017 à 16:25:47

Bien joué Sab !

Commentaire de DavidSMFC posté le 23-03-2017 à 17:48:33

Très chouette récit d'une course en plusieurs étapes ! Très sympa de revivre ta course comme ça après avoir suivi le live. Et j'adore l'anecdote de l'encouragement de l'élève que je comprends particulièrement. C'est stimulant de courir à domicile ou sur son lieu de travail ;-)

Commentaire de Shoto posté le 25-03-2017 à 12:23:36

Sympa ton récit merci.
On te voit passer sur la vidéo d'un youtuber trailer sur le 80km - regarde le film à 5mn07 sur : https://youtu.be/q3HJrjRfd7A.

C'est bien toi ? Avec la jupette rose et la vitesse de course ... on ne peut pas te rater ! lol

Commentaire de PhilippeG-627 posté le 27-03-2017 à 10:26:58

C'est bien Sab (la fusée) sur la vidéo ;-)

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