Récit de la course : Ultra Trail du Mont Blanc 2005, par jlv

L'auteur : jlv

La course : Ultra Trail du Mont Blanc

Date : 26/8/2005

Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)

Affichage : 4239 vues

Distance : 158.1km

Matos : sac Quechua de 10 litres
Chaussures Trail North Face

Objectif : Terminer

1 commentaire

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Le récit

ULTRA TRAIL DU MONT BLANC 26, 27, 28 AOUT 2005

Et bien OUI, j'en suis revenu et voilà mon récit :


Arrivé sur place,le mercredi 24/08 , en fin d’après midi avec mon copain Philippe Bleu et aprés une demi journée a avoir un léger mal de tête, du a l'acclimatation des hauteurs certainement,

Jeudi, cool, balade dans Chamonix ou je reconnais un pub anglais (theatre d’anciens explois nocturnes passés avec mes fréres et un bande de Scottish Lorrains) et récupération des dossards + vérification des sacs par l’organisation.

Le Vendredi tout va bien, ça y est le jour j est arrivé, nous sommes pressés d'en découdre avec ce Trail qui nous rempli la tête depuis longtemps déjà,

Après une bonne pasta a midi,(encore une), nous faisons une petite sieste avant de pofiner le préparation de notre sac a dos en essayant d’alléger au maximum, décisions de derniére minute pour enlever encore du poids
Résultat, environ 5 kg sur les épaules

18 h : pas de pression particulière, il est vrai que j’attend ce moment depuis bien longtemps, je suis prêt et c’est très serein que nous nous dirigeons vers la place du Triangle de l’Amitié, lieu du départ, en traversant tout chamonix et rentrons dans le sas, afin de nous faire enregistrer, il y a déjà beaucoup de monde, l’effervescence est à son comble ici! Sur certains visages c’est l’inquiétude qui ressort cela est bien normal,

Breaf de l’organisation a 18 h30 et départ prévu a 19 h.

L’atmosphére est grandiose et très particuliére a ce Trail, les coureurs semblent décontractés tout en étant concentrés, tout cela sur la musique de Vangelis (The Conquest of Paradise)
Quelques frissons me parcourent le dos, je ne suis pas le seul, je sais que ça ne sera pas de la crème ce Mont blanc.

19 h : Départ pour un tour de 158 km et 8500 de dénivellé positif,

C’est indéfinissable, allure très relaxe jusqu’aux Houches, ou nous passons vers 20 h, des sensation fantastiques, l’impression d’avoir un moteur de Ferrari dans les jambes et de se retenir en permanence,

mise en place de la frontale au ravitaillement des Houches,

Phil et moi,nous arrivons en haut du col de VOZA vers 21 h , n’ayant pas arrêté de courir et dépasser des concurrents, il me dit que nous sommes un peu en avance sur notre horaire, nous enfilons nos manchettes de cycliste que nous apprécions aussitôt, l’air devenant plus frais, ensuite descente vers les Contamines , cela ressemble au crêtes dans les vosges avec de la relance en permanence, un vrai casse pattes, nous arrivons a 22 h 46 trempés de sueur, dans une super ambiance de fête,
2 verres de coca et une barre énergétique, trempés de sueur nous changeons de tenue (polaire léger ) et prise en main des bâtons que la plupart ont depuis le départ de Chamonix, nous repartons avant de prendre froid,
une demi heure d’arrêt quand même,

c’est reparti pour la Balme arrêt ravito (soupe vermicelle + coca) ou nous enfilons une protection imperméable (fraîcheur oblige), puis plus haut le Col du Bonhomme et le refuge de la Croix du Bonhomme, une montée continue de 13 kms et a fort dénivelé (1400 m au total), nous admirons dans la montée , le chapelet de lampes frontales perçant la nuit et ce long cortège sinueux de lumières trace la voie vers le sommet de cette interminable ascension, en haut une pose de 5 minutes , il fait froid et nous redescendons vers Les Chapieux (7km de descente d’enfer)c’est gras et plein de trou,nous traversons souvent des ruisseaux , en pleine nuit c’est top, mais je suis euphorique, je vais un bon train et Philippe me dit de calmer le rythme, n’étant pas au mieux,
la descente la plus dure d’après beaucoup de coureurs, et pourtant , c’est celle ou vraiment , je me suis éclaté.

Arrivée aux Chapieux a 4 h du matin, le ravitaillement est vraiment sensationnel, orchestre de musique et lampion me font un gros effet, Philippe me dit ne pas être au mieux,
(légumes + vermicelle et coca), remplissage des gourdes,une 2éme soupe pour Phil, je me change encore étant trempé de sueur et je mets mon polaire fin ACGV, plus une couche imperméable,
nous commençons a frissonner, c’est un signe ,il faut y aller , et oui, encore une demi heure d’arrêt.

Nous repartons vers le Col de Seigne via la Ville des Glaciers, 5 kms de montée continue et légére nous permettant de chauffer a nouveau nos muscles avant d’attaquer la montée du Col de Seigne (5 kms et 800 m de dénivellé)
La montée est très raide et interminable, Phil semble être revenu a son meilleur niveau, par contre vers la fin de cette montée j’ai de petites douleurs sur l’intérieur des deux genoux,
Nous arrivons en haut du Col de Seigne avec le jour qui se léve, on éteint nos frontales,
Petite pose de quelques minutes et nous amorçons a nouveau une descente vers le Refuge Elisabetha, un petit ravitaillement avec (soupe légumes + vermicelle et coca),
Nous replongeons vers le Lac Combal, une partie assez sympa et plate, permettant de récupérer tout en ne s’arrêtant pas,
A nouveau nous attaquons une montée, l’arête Favre ne paraissant pas impressionante sur le papier, mais qui est laborieuse a ce moment là de la course de l’avis de beaucoup de coureur,
Philippe parait avoir une période très bonne car il me distance et passe beaucoup de coureurs au train,
Il m’attend en haut de cette arête ,
Mes genoux me génent de plus en plus, a premiére vue plus en montée qu’en descente,
une petite pose et nous redescendons vers une très longue descente de 9 kms vers Courmayeur via le Col Chécroui avec 1200 m de dénivellé ,
Philippe surveille réguliérement , les temps fixés par nos estimations , calculés pour avoir de la marge concernant l’heure limite en repartant de Courmayeur,
Nous arrivons au Col Chécroui a 10h02, petite pose et (soupe coca) au menu
Philippe me dit qu’il ne faut pas trainer pour suivre notre plan de marche.

Nous repartons en essayant de ne plus trop baisser de rythme, la pente est très raide, mais nous doublons réguliérement des coureurs,
Mes douleurs aux genoux se font par moment de plus en plus aigues,
Les derniers Kms de descentes sont fait de marches d’escalier naturelles ou pas, qui font mal aux genoux,
Philippe me distance et je le rejoins avant la rentrée dans Courmayeur en retrouvant des bonnes jambes,
La traversée d’une partie de la ville me détend les genoux et les sensations sont plus agréables,

Arrivée a la base vie a 10 h56 après presque 16 h de course,
Récupération des sacs prévus par nos soins et acheminés par l’organisation
Je me renseigne pour voir si je peux me faire masser et éventuellement avoir un diagnostic pour mes genoux,il y a au moins 3 personnes en attente a chaque table de massage,ce qui veut dire au minimum 1 heure d’attente
Nous prenons une douche qui nous fait le plus grand bien,
Changement de tenue ,plus légére,
Je décides de me soigner moi-même en me chauffant les cuisses et les genoux avec une crémé adequate,
Nous allons nous restaurer, sans avoir vraiment faim, je dis à Philippe que je vais repartir, mais qu’il n’hésite pas a continuer s’il me voit en difficulté

Nous repartons après environ une heure d’arrêt,au départ je croises Jean Michel Rouge qui m’encourage et me dit que Mangin le coureur de la SLD a abandonné ,victime d’une tendinite a chaque genoux.,
Nous traversons Courmayeur tranquillement afin de rechauffer nos muscles tranquillement, nous allons attaquer la montée de Berton, impressionante (5 kms avec 800 m de dénivelé), des marches d’escaliers naturelles
Philippe prend déjà de l’avance
J’ai une douleur, supportable pour le moment mais continue, je le laisse partir
Il commence a pleuvoir, au début de la montée, je rejoins un groupe que sagement je vais suivre jusqu'à Bertone, la montée est très raide
J’arrives a Bertone vers 13 h 40
Philippe est déjà reparti
Il a bien fait, je fais une pose (soupe coca) ,comme d’ab
me poses des questions pendant 10 minutes et prends la décision d’arrêter là ,ne sachant quel est mon mal,je demande a l’infirmiére sur place qui s’occupes déjà de 3 personnes ,elle me dit que ce sont des tendinites,et qu’il est préférable de ne pas insister,
Je suis un instant anéanti,
Mon espoir s’envoles d’arriver a Chamonix, mais j’ai confiance en Philippe, qui allait son train, pour qu’il finisse
J’arrêtes donc avec un mental au plus haut, un moral en baisse provisoire, des pieds intacts,(aucune ampoules), aucun probléme de digestion , aucun autres probléme a part ces satanés genoux,
Après rapatriement a Courmayeur, retour a ma chambre vers 21 h,
Une douche,j’ai les boules,je regrettes,j’aurais du continuer
Pas faim, je décide, d’aller encourager les coureurs entrain d’arriver,
Je traverses Chamonix en boitant légérement
Je ne le regretterais pas, c’est une ambiance qui me donne des frisons
J’assistes a l’arrivée des 20 a 25 éme entre 22 h et 23 h, c’est fantastique avec une ambiance indescriptible, chaque arrivant a droit a THE CONQUEST OF PARADISE ,grandiose, sous la pluie

J’ai énormément de regrets, je m’en veux beaucoup
Toi, Jean Luc , tu est là, et tu arrives finalement a marcher sans gros probléme,c’est pas normal
Je penses a cet instant a la chance qu’a Philippe , en espérant qu’il soit toujours en course
Je rentres me coucher, presque honteux
Mais, je dors, après avoir était renseigné par Annie qui suit en LIVE sur internet, que Philippe suit son chemin a un bon rythme
Je lui dit de m’informer le lendemain, au plus vite, de sa position, pour avoir le bonheur de l’accueillir

Au matin, Annie me dit que Philippe est passé a Vallorcine
C’est tout bon, il ira jusqu’au bout, et de quelle maniére
Il arrives a 10h 58, le Dimanche dans un état me semble t’il très correct par rapport et quelques coureurs que j’ai vu terminer auparavant,
une photo pour immortaliser l’événement et c’est un finisher de plus comme on dit en trail, et quel finisher, mon
copain Philippe
Quel Bonheur, je l’envie,



Un grand respect pour toi, Monsieur Philippe

Après quelques instants pour récupérer,
Je le décharges de son sacs a dos et le raccompagnes pour qu’il se repose

Au menu : Pour lui, une douche et dormir, dormir, jusqu'à 17 h
Pour moi, récupération des sacs, repas et podium + Remise des prix ou je retrouverais des coureurs ayant arrêté en même temps que moi

Je le retrouverais vers 17 h a l’appart, des images plein la tête
Son récit de la suite du parcours atténuera ma déception, les conditions me dit il furent très dures avec pluie, parcours très glissant et brouillard empéchant d’avoir une bonne visibilité, ce qui lui donnes encore plus de mérite d’y être arrivé




Repas final avec buffet gigantesque
Une derniére ballade nocturne dans Chamonix

Une bonne nuit et ………

Départ le Lundi matin de Chamonix, nous redescendons tout doucement de notre nuage,
Si j’avais encore des doutes quand a ma participation en 2006 en partant de Chamonix because préparation longue, en arrivant a Gondreville, j’étais sur et certain que je repartirais pour un tour avec la ferme intention d’arriver au
bout, c’est trop beau .
Jean Luc, Dossard 1019

1 commentaire

Commentaire de philft posté le 03-11-2005 à 22:52:00

Bravo à toi Jean-Luc
Plus que 10 mois et on remet çà pour aller jusqu'au bout cette fois.

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

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