Récit de la course : Ultra Trail du Mont Blanc 2014, par ThomasL

L'auteur : ThomasL

La course : Ultra Trail du Mont Blanc

Date : 29/8/2014

Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)

Affichage : 1801 vues

Distance : 166km

Objectif : Terminer

8 commentaires

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Dénivelé émotionnel, ou comment foirer son UTMB

Janvier 2014, une grosse année démarre avec un nouveau job. Et pas n’importe lequel, avec une équipe à monter des locaux à trouver, un fonctionnement à appréhender, des concerts dans tous les sens (c’est dans la musique) bref pas une année à faire l’UTMB. Ca tombe bien on avait tous les points avec mon poto JC alors on s’était inscrit fin 2013 . L’idée était d'être tirés au sort dans 2/3 ans avec plus d’expérience pour finir la course. Janvier 2014, nous sommes tirés au sort pour l’UTMB… Et on décide d’y aller parce qu’on ne sait pas quand cela se représentera. 

On démarre la prépa, et j’enchaine le Volcano Trail en Sicile (80km/6000D+ en 5 étapes) puis la XL Race à Annecy (87km/5000D+ en 2 étapes). Ca passe nickel. Le boulot aussi, sauf que j’apprend que la convention commerciale de la société tombe les 28 et 29 aout… Heureusement ils sont compréhensifs, et je serai le premier à faire ma présentation le jeudi 28 aout avant de décoller directos derrière pour Chamonix. On positive (genre: ''c’est bien en fait je ne penserai pas à la course’’), et on  reprend la prépa à base de week ends montagne à cavaler sur les sentiers. Dernière course de prépa, le Tour des Fiz (60km/5000D+) magnifique et qui se passe sans souci en moins de 15h, un dernier bloc sur le parcours de l'UTMB, et la semaine fatidique arrive.
 
Donc la semaine d’avant course on est censé se relaxer et dormir ses 8/9h par nuit selon la Bible de St Guillaume Millet. C’est parfait je suis à bloc sur le boulot et à partir du mardi soir, je fais des nuits de 5h de sommeil stressé. Le 28 au matin ma présentation se passe bien et zou avion + voiture direction le dossard à Cham. La dernière nuit reste dans la lignée, 4/5h d’un sommeil bien agité. Sauf que vendredi je me lève avec une boule de feu dans le ventre. Put… ce soir je prends le départ de l’UTMB avec mon poto!!!
 
hmmm hmmm hmmm
 
 
Bon je ne suis pas vraiment un fan de la musique de ''Christophe Colomb'' de Vangelis, mais je dois admettre qu’à 17h30 face au Mont Blanc, avec 2400 autres enthousiastes à l’idée de ne pas dormir pendant 2 nuits pour couvrir les 168km et 9600D+, et une bonne grosse averse pour nous mettre en condition, ça prend un peu aux trippes. La traversée de Chamonix est digne de sa réputation, nous avons l’impression d’être des coureurs du Tour de France.
 
Les vamps...
 
 
On déroule tranquille jusqu’aux Houches, ca parle toutes les langues dans le peloton. Il y a beaucoup de Japonais dont un qui court dans un déguisement genre chien gonflable. Je ne sais pas si il finira mais en tout cas je le recroiserai souvent pendant la nuit. Nous ne sommes déjà séparés avec JC, dès que les départs sont roulants, il part plus rapide que moi. Sur un tel morceau, l’effort de départ doit être quasi nul, je me case sur un confortable 9km/h. 
Recharge express de la poche à eau aux Houches et on attaque la montée du Delevret. Les averses sont de plus en plus fréquentes, ce qui donne une chorégraphie intéressantes de coureurs enlevant et remettant la goretex. Pour ma part dès qu’il fait suffisamment frais je décide de faire avec pour me mettre dans ma bulle et me concentrer sur la course dans laquelle j’ai un peu du mal à rentrer. Au passage du sommet, j’ai 15’ d’avance sur mes prévisions, et relance bien sur le faux plat. Après 2h de course le moteur est chaud, je me sens bien, et me vois aller loin. Bien être de courte durée: la pluie devient de plus en plus forte et la descente sur St Gervais est une hécatombe. Un véritable toboggan de boue, ca vole dans tous les sens. Un pauvre gars devant moi brise un baton en tombant. Chaud pour le moral quand tu comptes dessus pour passer les grands cols. Lorsque le sentier rentre dans la forêt, un épais brouillard s’installe et la nuit tombe. Avec la condensation sous la capuche, je suis obligé d’enlever mes lunettes, je ne vois plus rien. Descente dantesque dans l’obscurité et le brouillard quand tu es myope comme une taupe. Mais les heures passées sur les sentiers paient et miraculeusement mes chevilles réagissent au quart de tour aux aspérités du terrain. J’arrive finalement à St Gervais (km 21) à 21h10 soit avec 5’ de retard sur mes prévisions. Et là j’entend le speaker: ‘’plus que 20’ avant le barrière horaire, dépêchez vous les gars si vous voulez faire partie du mythe, vous n’avez que 2h pour réussir à rejoindre les Contamines’’. Première fois que j’entend ça sur un ravito ça fait tout drôle. Après des mois d’entrainement on ne se voit pas trop se faire éliminer après 20 bornes de course...
Je repars en mangeant vers les Contamines, supporté par un public enthousiaste malgré la pluie. le terrain est détrempé, et rapidement je sens que je perds du temps par rapport à ma reco en terrain sec. Je comptais arriver vers 22h30 aux Conta (km 30), où Flo et les enfants m’attendent avec du change sec pour la nuit. J’arriverais à 23h après un dernier coup de cul usant dans un toboggan de boue à remonter. A 30’ de la barrière horaire, à nouveau le speaker fait monter la pression, et je partirai 6’ avant la fermeture de la course. Un dernier bisou à la petite famille que je ne devais pas revoir avant 24h en Suisse à Champex, et zou on repart… en mangeant.
 
Je remonte pas mal de coureurs sur les 4 km nous séparant de Notre Dame de la Gorge. Ce lieu magique avec sa chapelle est illuminé et il y a un feu. De quoi donner du courage pour cette longue montée jusqu’au Col du Bonhomme. La nuit est noire, on entend une rivière sur notre gauche et voyons au loin le ravitaillement de La Balme (km 40). J’y arrive relativement vite et ai repris 45’ sur la barrière horaire. Ca fait du bien au moral. J’avale une soupe de pâtes et attaque le gros morceau du Bonhomme. Ca marche bien je mène un groupe de 5 coureurs. Malheureusement je sens poindre une migraine. Autour de la distance marathon et du passage des 2000m d’altitude, je me prend un coup de bambou monumental. J’ai la tête serrée dans un étau, et je n’avance plus. Obligé de m’arrêter, l’estomac noué, je me force à manger une barre pour éviter la cata. Il y a du vent ça commence à peler, je passe ma goretex et reprend doucement. Le peloton s’est sérieusement étiré et je me retrouve seul à attaquer la traversée entre le col du Bonhomme et le sommet à 2.500m. J’aime bien ce moment, je me sens mieux, et ai une grosse sensation d’aventure. Je rejoins un pauvre gars bien mal en point. Je vois des frontales arriver derrière et décide de continuer et de signaler la présence du gars au check point en haut. 5' après je croise un type des secours en montagne: il avait du être averti. Je lui indique où se trouve le gars et reprend l’ascension. Le sommet arrive relativement vite et enchaine directe sur la descente. Mes jambes sont bien, je recommence à doubler. Après 45’ de sentier technique, nous arrivons sur un chemin 4x4 et décide d’envoyer un peu jusque au ravito des Chapieux (km 50). C’est là que je rattrappe mon JC… pas au top. On se pose au ravito. JC repart avant moi, il faut que je renoke mes pieds qui ont sérieusement chauffés dans la descente. Cela me permet d’entendre la douce voix du speaker: «  attention barrière horaire dans 15’ à 4h45…’’ Ca faisait longtemps tiens!
 
La montée des Chapieux à la Ville des Glaciers se fait sur 6km de fastidieux bitume. Je me fais rattraper par une silhouette féminine qui intervient alors que j’échange avec un géant sur la douleur que sera la seconde nuit: ‘’on n’en est pas là, faut se concentrer sur le Col’’. Je tourne la tête et surprise c’est Corinne, la nutritionniste conférencière de l’UTMB. Sympa de la voir là, on fait un bout de chemin en discutant et rattrapons JC. La nuit devient magique: le ciel est complètement dégagé, et rempli d’étoiles. Lorsque nous arrivons à Ville des Glaciers (3 maisons, je vous rassure), nous sommes subjugués par le spectacle qui s’offre à nous dans le col de la Seigne: un long serpentin de frontales qui monte au col et se mélange au sommet avec les étoiles. Trop tôt pour les hallus, c’est juste magnifique. 
 
Le jour se lève dans l'ascention du Col de la Seigne
 
 
Galvanisé, j’attaque d'un bon rythme la très longue montée de ce Col qui va nous emmener aux 4000m de dénivelé cumulé depuis le début de la course. Je me mets de la musique, et m’envole avec Movement, Ben Khan ou Team Ghost. Un peu avant le sommet le jour commence à se lever. Je passe devant Corinne arrêtée pour se ravitailler et qui semble un peu souffrir. Ca fait bizarre de voir qu’elle a des coups de moins bien comme nous: tout le monde souffre en ultra. Jusqu’à ce jour Corinne n’a jamais réussi à boucler le parcours original de l’UTMB malgré de multiples tentatives, et malgré une expérience impressionnante: elle a fini le Marathon des Sables et surtout les 330km et 24.000m de dénivelé du Tor des Géants. Ca donne une idée de la difficulté de l’UTMB au niveau des barrières horaires. A l’arrivée au Col de la Seigne (km 60), le paysage coupe le souffle. Boards of Canada dans les oreilles j’ai l’impression de regarder un film sur écran géant à 360°. L’Aiguilles des Glaciers sur ma gauche, le soleil qui pointe au loin derrière l’arête du mont Favre, et derrière les coureurs surgissants des nuages au dessus de la vallée. C’est vraiment pour vivre ce genre de moment que je cours si longtemps…
 
La renaissance...
 
 
 
Passage de douane au Col de la Seigne
 
 
 Au loin l'arête du Mont-Favre
 
 
 
Passage en Italie donc, et retour à la réalité dans la descente du Lac Combal. JC me double sourire jusqu’aux oreilles. J'essaie de m’accrocher, mais je n’ai plus de jambe. Nouveau coup de moins bien. C’est clair, la dette de sommeil pré course se paie cash, et je n’ai pas fini d’en baver. Estomac bloqué, j’arrive à peine à avaler un morceau de banane et quelques carrés de chocolat. Je repars en me trainant sur le plat menant à l’arête du Mont Favre. Corinne me double comme un métronome, dans sa bulle. Je ne la reverrai pas… Le soleil apparait franchement sur la montée du Mont Favre, et n’arrange pas les choses. Habillé en noir et long pour la nuit, je mijote. A nouveau je n’avance pas dans la montée, et n’arrête pas de me faire doubler. Ca y est les idées noires sont là, je regarde mon chrono: 2h de retard sur mon plan de course. Je commence à me dire que la course va se terminer pour moi à Courmayeur… J’arrive au sommet de l’arête, et bascule sur la longue traversée. Au check point j’entends un gars de l’orga dire à un coureur: ‘’ne décroche pas ton dossard avant de t’être posé et d’avoir mangé…’’ Je ne sais pas ce que ça a fait dans ma tête, mais mes jambes… repartent! Et je finis par rattraper JC, en pleine lutte avec ses problèmes d’alimentation: ‘’c’est fini pour moi, je m ‘arrête à Courmayeur’’. Je lui répète ce que j’ai entendu en haut du Mont Favre mais JC est méchamment entamé moralement. Nous arrivons ensemble au Col Chécrouit, dernier ravito avant Courmayeur. Il y a un gars hyper mais alors hyper malade… On sent vraiment qu’on est dans la fin fin de peloton… Bref il ne fait pas bon trainer ici, et on attaque l’interminable descente de Courmayeur. Un cauchemar. Il doit faire 29°c et après avoir traversé à flanc de montagne, le sentier devient super raide, rempli de marches. Le truc parfait pour te finir les quadris avant la mi course!  Quand on arrive à Courmayeur (km77 / 4400D+), on peut à peine trottiner dans les vielles rues. 
 
Touriste transalpin
 
 
En arrivant au ravito, JC tombe dans les bras de sa petite famille et jette l’éponge au bout du rouleau. Je regarde ma montre: 11h33. 27’ avant l’élimination, pour me changer, me poser et manger un bout (on oublie la micro sieste prévue dans mon plan de course Disneyland), le tout avec un cerveau qui n’a pas dormi depuis 30h. Arrgh pourquoi j’ai finalement dit à Flo de ne pas venir, que son aide serait précieuse là. Je me ressaisis, récupère mon sac de rechange et décide de tenter le coup. Je vous passe les détails sur tout ce qu’il faut faire pour repartir à neuf après 18h de course sur un deuxième ultra: ‘’Monsieur dans 10’ vous devez avoir rendu votre sac au premier étage et être dehors’’. Pas le temps de finir de m’équiper, je décide de tout mettre en vrac dans un sac, et de tenter le tout pour le tout en finissant de m’équiper dehors. Au ravito j’embarque une bouteille d’eau et rentre en négo avec la patronne des pâtes pour qu'elle me laisse partir avec une assiette. ‘’C ‘est interdit par le règlement de manger dehors monsieur’’. Je finis par convaincre un gars plus accommodant, planque un bol de pâtes dans mon sac et balance mon sac de rechange sur le tas qui repart à Chamonix. 11h59 je passe la barrière horaire, pfffff.
 
Dehors il y a une pelouse avec 3 coureurs dont l’assistance a été chercher le ravitaillement à l’intérieur. Ils repartent. Je décide de souffler 10’ le temps de manger tout en réorganisant mon sac. A peine posé que 4 gars habillés en orange viennent me voir: ''monsieur nous sommes les serre-files, si vous voulez rester dans la course il faut repartir.’’ AAAAAAAAHHHHHHHHH! Je bourre mon sac n’importe comment, rempli la poche à eau au pif, et me voilà reparti en finissant mon bol de pâtes en marchant. Je croise la Sophie (la femme de JC) et essaie de lui donner du matos en trop, mais c’est trop stressant de rouvrir le sac avec les gars derrière. Je traverse la ville avec mon escorte, et suis donc le dernier coureur. Les gens sont à bloc: ‘’ bravi bravi forza!!’’. Normalement de tels encouragements auraient du me transporter, mais avec l’impossibilité de débrancher le cerveau depuis que je suis à Courmayeur, ça commence à sentir le roussi dans la boite crânienne. Je ne sais pas pourquoi, mais besoin d’appeler JC pour lui raconter ce que je suis entrain de faire: ‘’-mec je suis en plein n’importe quoi, je suis à l’arrache complet dans le début de la montée de Bertone, je ne sais même pas ce que j’ai mis dans mon sac. -Ouais et ben moi je suis posé avec une bière et une pizza, si jamais t’en as marre de faire n’importe quoi, on est là pour un moment on t’attend’’. Heu... Comme dirait Orelsan: ‘’appeler ton pote qui vient d’abandonner: mauvaise idée!’’. Là je suis carrément paumé et je vais clairement chercher la confirmation qu’il faut que j’arrête: ‘’-allo ma puce, heu ça va pas très bien là… -Comment tu te sens? -Ben je suis explosé (un peu normal quand tu fais un ultra, non?), mais pas de douleur particulière. -Tu veux que je viennes t’aider à Arnuva? -Ben je ne pense pas que ça vaille le coup j’ai l’impression que c’est mission impossible pour atteindre la barrière horaire, tu vas faire des heures de bus pour rien (AAAAHHHH pourquoi tu n’as pas accepté ???!!!) -C’est sûr que c’est compliqué pour la barrière horaire, tu as déjà 15’ de retard sur tes prévisions sur ce tronçon, et tu as 2h de retard sur l’ensemble de ton plan de course (et voilà gros malin tu l’as ta confirmation que ça ne sert à rien de continuer). -Ok… En plus je ne peux pas abandonner à Bertone ou Bonatti, donc c’est 4 à 5h jusqu’à Arnuva pour revenir en bus (en regardant le sommet à atteindre 800m plus haut). Je réfléchis et te rappelle. A ce moment là on tombe sur un couple de coureurs, qui se reposaient sur le bas côté. Les serre files leur demandent de repartir et en 2/2 ils me mettent un vent sur 100m. ‘’Ok les gars, j’abandonne...’’. (Km 82 / 4500D+)
 
Vallorcine, Dimanche 31 aout, 7h30 je me réveille après une nuit profonde de 9h. Des semaines que je n’avais pas dormi comme ça. Et là je réalise combien mon abandon est amertume. Un grand classique. Certes j’étais très mal barré pour passer Arnuva, mais comme je n’y suis pas allé je ne saurai jamais. Entre la fatigue accumulée et le stress de la barrière horaire, c’est simplement le mental qui a craqué. Ca fait partie du jeu de l’UTMB. Mais j’ai appris beaucoup de chose pendant ces 19h. D’abord un principe de base à se mettre dans le crâne le jour ou le ''kesskejefoula’’ se met à résonner dans la caboche. On arrête son UTMB pour 2 raisons seulement:
-Si on est blessé (je ne parle pas de douleurs, mais bien de blessure) ou que le staff médical considère qu’on n’est plus assez lucide pour continuer.
-Si on rate une barrière horaire.
Le reste est à bannir, on est certain de le regretter. 
 
Après j’en ai tiré quelques conclusions perso qui m’aideront le jour où j’y retournerai:
 
-Ma progression sur les distances est validée: ma prépa physique s'est bien passée car je ne suis pas allé charger au delà de mon niveau. Je vais continuer à allonger les distances régulièrement de mes course de prépa sans aller trop vite. 
-Il faut vraiment s’entrainer mentalement à gérer les montagnes russes émotionnelles. Je comprend maintenant ce qu’on veut dire par l’UTMB c’est 50% de mental.
-Vraiment essayer de me mettre off la semaine avant la course. Le grand patron m’a stupéfait il y a 2 jours en me racontant tout ce qu’il savait sur la Diagonale des Fous, je pense qu’il y a moyen de s’arranger ;)
-Pour un coureur limite sur les barrières horaires, l’assistance sur l’UTMB n’est pas un luxe. Cela change tout d’avoir quelqu’un qui vous aide sur le ravito quand le chrono tourne et qu’on n’est plus lucide. Sans parler du soutien psychologique…
 
La bonne nouvelle, c’est Corinne qui me l’a apportée à 9h30 du matin en arrivant à Vallorcine après 150 km, et qui a fini par boucler L’UTMB 2014 en grande pompe à 20’ du temps limite: 45h41. Je la revois entrain de souffrir dans la montée du Col de la Seigne, et bien quelle leçon de mental… Respect Madame!
 
Wonder Woman
 
 
 
Une dernière anecdote: à 4’ de la fermeture de la barrière horaire de Vallorcine, on voit un coureur sortir de la forêt au dessus. Le speaker entrain de lui dire de se presser pour éviter le drame. Je vais chercher le gars juste en bas de la pente derrière la gare, et lui fait piquer un sprint ambiance 10km. Adolfo Ribeiro coureur Portugais est passé à 30’’ de la fermeture de la barrière, et a eu les jambes pour sprinter après 40h de course. Et il a bouclé l’UTMB en 45h47, pas dernier donc, sur une course qui semblait finie pour lui à 10h11 du matin…
 
Voilà j’ai donc fait la reco complète du parcours: Courmayeur / Champex /Chamonix en 2011. Chamonix / Courmayeur en 2014. Chamonix / Chamonix ce sera entre 2016 et 2019!!

8 commentaires

Commentaire de stphane posté le 07-09-2014 à 12:59:50

Très beau récit..., tu as appris beaucoup je pense sur cet utmb avorté... il faut parfois si reprendre plusieurs fois mais qu'importe non??, .... pense au bonheur en haut du col de la Seigne....

Commentaire de stphane posté le 07-09-2014 à 14:21:13

("s'y reprendre"...)

Commentaire de ThomasL posté le 07-09-2014 à 14:39:11

tout à fait :) Le lever du soleil sur le Col de la Seigne est un souvenir que je garderai à vie! Bravo pour tes 42h! Ca mérite bine un récit j'espère?

Commentaire de Renard Luxo posté le 07-09-2014 à 13:37:07

Belle leçon de lucidité et d'humilité ton récit ! L'échec fait partie de l'ultra, celui qui ne l'a pas vécu n'est pas un traileur "complet". Cette expérience (et, je te le souhaite, un planning professionnel plus clément) te permetta à coup sûr de boucler la grande boucle next time. Tu as compris également qu'il ne faut pas négliger la préparation mentale, l'acceptation de la douleur, aspects au moins aussi importants que les guiboles !

Commentaire de ThomasL posté le 07-09-2014 à 14:36:31

Merci à toi. Effectivement à la lecture de ton récit, une étape intermédiaire avant d'attaquer une seconde nuit en course me semble bien nécessaire ;)

Commentaire de yoshi posté le 07-09-2014 à 21:17:09

je n ai pas tenter l utmb mais la tds ou je suis finisher juste dans les temps et bien je te rassure, un abandon peut etre tres positif si on sait bien l exploiter. j ai jeter l eponge au 93km de l ardenne mega trail au 40eme km. j ai tellement regretté que j ai acquis une rage de finir et de gerer cette tds. je suis sur que tu bouclera la prochaine tentative.

Commentaire de ThomasL posté le 07-09-2014 à 22:17:04

je te confirme je compte bien exploiter cet abandon ;) Bravo pour ta TDS!

Commentaire de sapi74 posté le 19-09-2014 à 14:22:12

l'utmb c'est déjà pas facile mais quand en plus on a la pression de BH horaires çà devient très compliqué. une facon de gagner du temps pour "nous" coureur de fin de peloton c'est effectivement d'avoir une assistance au base vie. et il faut les briffer avant:" si jamais je veut arrêter tu me botte le cul"

bonne chance a toi pour une prochaine fois...

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