Récit de la course : Ultra Trail du Mont Blanc 2005, par Gilbert

L'auteur : Gilbert

La course : Ultra Trail du Mont Blanc

Date : 26/8/2005

Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)

Affichage : 4250 vues

Distance : 158.1km

Objectif : Pas d'objectif

2 commentaires

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Le récit


Attention c'est un peu fouillis et un peu long!
Depuis 2 ans que je lis vos CR de l’UTMB avec envie, me demandant si j’étais capable de terminer une telle course. Et bien voilà c’est à moi de faire mon CR.
Depuis dimanche matin j’ai toujours la tête autour du Mont Blanc et j’ai un peu du mal à tout remettre dans l’ordre.
Donc, arrivée à Cham jeudi soir et je rejoins Bastien au parking du Grépon pour passer la nuit en camping-car.
Samedi matin un petit tour à la patinoire pour récupérer mon dossard. Visite au stand UFO ou je fais la connaissance des parents de Phil et je retrouve Annick que je n’avais pas revue depuis les 1ers 6H OFF de la Marmotte. Je récupère une casquette UFO (celle qui fait courir vite) Bastien qui m’accompagne en prends une aussi. Pendant la journée nous tournons un peu en rond autour de la patinoire et de la pasta party et je rencontre quelques UFO, Bruno Ruiz (un peu beaucoup d’humour suite à son dernier post) Alain, Paulo, Jésus and Co, Nitram, Le Shadock, etc…
19h le départ est donné. Avec Bastien nous sommes plutôt devant et ça va vite, il m’annonce que l’on court trop vite (11 km/h), mais on a l’impression de se traîner par rapport aux gens qui nous doublent. Résultat nous sommes au col de Voza en1h 58mn en 232ème position. .
Heureusement 2 arrêts techniques suite à envie pressente permettent de nous calmer et de reprendre notre place naturelle dans le peloton. Arrivée aux Contamines en 3h57 en 1000ème position. Apparemment mes petits problèmes d’intestin ce sont calmés et je n’aurai pas d’autres alertes jusqu’à la fin.
J’attaque ici mon 1er ravitaillement solide et sur tout le parcours ils seront du même type : 2 verres de coca, 2 ou 3 tranches de saucisson, du fromage, un petit peu de pâte d’amande, et c’est tout. Bastien qui ne supporte pas la charcuterie est écoeuré par ce que je mange. Et je re-remplis ma poche à eau.
Avec Bastien nous avons décidé d’essayer de faire course commune le plus longtemps possible.
Au ravitaillement des Contamines je retrouve Bebert qui à l’air en pleine forme et qui repart plus vite que nous.
Nous attaquons la montée du col du Bonhomme, passage à la Balme en5h37mn ou nous sommes contrôlés par Vinca (elle n’a pas pu courir suite à tendinite et c’est inscrite comme bénévole)
Apres le passage au refuge de la croix du bonhomme, nous attaquons la descente sur les Chapieux. Beaucoup la trouve glissante, mais c’est zéro par rapport à ce que nous aurons par la suite. Il y a quand même quelques chutes. Je récupère une concurrente qui a fait une bonne chute et qui est un peu groggy, c’est Anke Drescher (Allemande bien connue à St Nazaire les Eymes et à St Fons), je l’accompagnerais pendant 10mn le temps qu’elle reprenne ses esprits. (Elle se traitait de lâche, de c…e molle parce qu’elle n’arrivait plus à descendre).
Apres un bon ravitaillement aux Chapieux , nous attaquons le col de la Seigne et nous arrivons au sommet en même temps que le jour. Au ravitaillement du refuge Elisabetta, je retrouve Bebert, puis le Shadock et Bruno Ruiz qui étaient partis plus vite que nous. Hervé me fait part de son intention de s’arrêter à Courmayeur. C’est son 1er Trail et il n’avance pas bien en montée, par contre il n’a pas de problème pour courir en descente.
Arrivée à Courmayeur en 14h38 à la 791ème place, ce sera notre première grosse pose pour nous changer en compagnie de Bruno. Un bel échange de c ;;;ies avec lui nous permet de repartir de bonne humeur après 40mn d’arrêt.
La montée au refuge Bertone se fait sous la chaleur et je prends un petit coup de chaud car Bastien met un coup d’accélérateur et monte à 900 m/h. Heureusement le sentier balcon jusqu’à Arnuva permet de se refaire une santé.
Le ciel s’est couvert et la pluie menace. Nous attaquons la montée du grand col Ferret et la pluie nous attrape au refuge Eléna, le temps d’enfiler une veste et nous grimpons jusqu’au col sous une pluie de plus en plus froide.
La descente se fera au ralenti car ça devient franchement glissant et nous arrivons à la Fouly en 23h01 à la 493ème place.
Le tronçon La Fouly- Praz de Fort se fera dans la douleur pour Bastien, il a mal de partout et il ne sait pas s’il pourra continuer. Il se donne 1h pour prendre la décision de continuer ou pas. Et c’est avec l’idée de faire un test qu’il attaque la montée de Champex à fond, je n’arrive pas à suivre et il me prendra plus de 5mn et il faudra courir un long moment pour le rattraper juste avant la base de vie de Champex le bas. Nous y arrivons en 26h46 à la451ème place. Le test a été concluant, Bastien peu continuer.
La fatigue commence à se faire sentir et il nous faudra 50mn pour nous changer et manger. Une infirmière et une toubib ne nous lâcherons pas des yeux pendant que nous nous changeons afin de contrôler si nous sommes en état de repartir. (Au début je croyais qu’elles étaient épatées par notre physique). Bravo pour le sérieux de l’ensemble des membres de l’organisation sur toute la course.
Nous repartons pour attaquer notre 2ème nuit sous la pluie. Nous avons mis une tenue chaude. Moi j’ai l’équipement ski de fond complet et je suis bien.
La montée sur Bovine et terrible avec ses gros cailloux à escalader alors que de l’eau chargée de boue ruisselle dessus. Avec Bastien nous avons fait la reconnaissance de ce passage il y a 15 jours et ce sera un plus de bien connaître le terrain, nous savons en permanence ou nous sommes et moralement c’est très bon. Nous doublons beaucoup de monde dans cette côte.
La descente sur Trient est de plus en plus glissante. Il y a belle lurette que nous n’essayons plus d’éviter les flaques de boues. Une grosse partie de la descente se fait en dérapage. Nous arrivons à Trient en 31h11 à la 350ème place. L’accueil au ravitaillement est formidable.
Il nous reste un peu plus de 6h30 si nous voulons tenir notre objectif (38h) Ca nous paraît difficile.
L’attaque de la montée des Tseppes se fait toujours sous la pluie et toute la partie haute se fait dans la boue ; Par moment les pieds redescendent plus bas qu’au départ de la foulée malgré les bons appuis sur les bâtons. C’est pas terrible pour la vitesse de montée et ça use et les jambes et le moral. Apres un passage aux Tseppes en32h27, nous basculons en direction de Vallorcine et là, ça sera le bouquet question conditions : pluie, brouillard et de la boue en permanence. Pas moyen de faire une foulée sans glisser. Je me casse même la figure alors que je suis à l’arrêt.
Jusqu’à ce point c’était limite dangereux, mais sur ce passage c’était franchement dangereux et je pense que l’organisation a eu beaucoup de chance si personne ne s’est blessé dans cette descente. Heureusement nous retombons sur une piste de ski en gravier beaucoup plus calme et nous en profitons pour faire un arrêt de 10mn pour soigner les ampoules de Bastien.
Arrivée à Vallorcine en 34h46 à la 353ème place. Nous ne nous arrêtons qu’une minute et nous montons au col des Montets à allure soutenue. Le jour se lève juste avant le col, la pluie s’arrête. Comme par miracle nous n’avons plus sommeil. L’organisme s’est réveillé aussi vite que le jour s’est levé. Notre horloge biologique fonctionne bien.
Passage à Argentiere en 36h05 à la 336ème place. Bastien m’annonce que notre objectif peut-être tenu si nous finissons à fond. Je lui dit : il n’y a pas de problème, on y va ! Et à ce moment commence notre heure de folie, nous nous élançons en courant comme si s’était le départ, nous ne ressentons plus la fatigue, la montée après le pont des Tines se fait au pas de charge et nous continuons jusqu’à l’arrivée en courant. Nous doublons une vingtaine de concurrents entre Argentière et Cham. Résultat le dernier tronçon se fait en 1h27 et du coup nous terminons plus vite que prévu en 37h32mn à la 315ème place
Les 200 derniers mètres dans Chamonix main dans la main avec Bastien seront pour moi un pur bonheur.

Bilan : Je suis toujours sur mon petit nuage, la course en équipe avec Bastien a été un moment très très fort de ma vie de coureur, même de ma vie tout court. Le fait d’être à deux la 2ème nuit a été un plus formidable, à aucun moment la tête n’a flanché.
Un grand bravo à l’organisation et aux nombreux bénévoles qui ont été formidables.
Et Merci à Bastien qui m’a accompagné pour ce défi.

--
Gilbert

2 commentaires

Commentaire de joy posté le 01-09-2005 à 16:50:00

Encore bravo gilbert et a l année prochaine mon pote.
Encore felicitation
JOY dossard 2357 arret a arnuva aprs 89 kms et 23h00mn08s.
Vivement l année prochaine...
A+

Commentaire de boblastar posté le 12-09-2005 à 17:44:00

Bravo Gilbert !
Pour ma part objectif saintélyon, ça me semble déjà dantesque...

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