Récit de la course : Ultra Trail du Mont Blanc 2010, par Philippe8474

L'auteur : Philippe8474

La course : Ultra Trail du Mont Blanc

Date : 27/8/2010

Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)

Affichage : 1472 vues

Distance : 166km

Objectif : Pas d'objectif

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Le récit

Par ici le même récit mais avec photos :

http://philippe.teamtrajectoire.over-blog.com/article-2010-08-28-utmb-2010-raccourci-58280752.html

Et sinon sans photos, ça donne:

 

Vendredi matin, réveil doucement en regardant Céline se préparer pour aller au boulot.

J’ai passé une bonne nuit, meilleure que la nuit précédente ‘même si le message de l’UTMB sur les mauvaises conditions météo annoncé m’a réveillé vers les 5H00 du mat’).

 

Je passe tranquillement ma matinée allongé, je regarde un DVD, mange quelques pâtes à midi, re-DVD, un bout de sieste, puis c’est l’heure de partir chercher Céline à la sortie de son boulot.

 

Je vais au garage : impossible d’ouvrir la porte ! La ficelle permettant d’attraper la porte s’est coincée dans le crochet de la voiture !!!

Petit coup de speed, j’arrive à entrouvrir la porte, glisser un cutter et couper la cordelette.

Ouf, je peux partir !

 

Je récupère Céline, et direction Chamonix.

 

De nouveau, je ne sais pas trop où j’en suis avant une course. J’ai eu à gérer au mois d’Août, une grosse douleur à l’aisne et au genou droit (en partie « soigné » par 2 visites chez l’osthéo) et une douleur au tendon droit qui s’est de nouveau réveillé (douleur réellement installé depuis le GR20 au mois de juin).

Mon tendon m’inquiète vraiment, j’ai vraiment peur d’aller trop loin et de risquer la grosse blessure. Là-dessus l’aisne et le genou … et re-là-dessus une échéance importante professionnellement le 1er septembre qui m’interdit toutes « extravagances ».

Bref cette dernière semaine m’a trouvé assez peu enthousiaste mais avec au fond de moi comme toujours l’envie d’en découdre.

Par contre, j’essai de me promettre de ne pas aller au-delà d’un certain seuil !

 

La météo a été agréable aujourd’hui mais en arrivant vers Cluses sur l’autoroute nous prenons un orage dantesque : voiture au pas, warning, visibilité nulle…

Pensée pour le départ de l’UTMB, pour ceux de la CCC et de la PTL… s’ils sont en train de prendre ça sur le coin de la figure, ça doit être dur !

L’horizon se dégage un peu en passant Cluses et nous finissons par arriver à Chamonix.

 

Nous tentons d’aller voir le départ de l’UTMB mais trop juste, nous le voyons finalement sur grand écran vers le village des exposants… l’émotion est moins grande qu’en vrai.

 

Direction le retrait des dossards, plus grand monde, c’est vite fait !

 

Puis après quelques coup de fil avec Fredo et Sab pour se rencarder, nous allons les rejoindre au camping face au glacier des Bossons.

 

Content de se retrouver, même si la pluie nous oblige à trouver refuge dans la tente. On en profite pour manger (le, normalement, dernier repas avant le départ).

 

Le frérot de Fredo arrive (il doit accompagner nos miss toute la nuit) et on décolle pour Courmayeur.

Arrivée à Courmayeur, il pleut des cordes. On trouve à se garer tout proche du départ mais peu tenté par la météo, on reste au chaud dans la voiture.

2H00 à peu près avant le départ, sms de l’organisation : le départ est reculé de 3H00.

 

Bon ça ne sert à rien de rester là, on file à la base de vie.

On s’installe « confortablement » dans un coin, on file glaner des infos, on discute, on mange un bout, on commente tous ce qui se passe, on promène dans le gymnase…

Ca bruisse, beaucoup de bruit de couloirs, de on dit, l’UTMB arrêté, la TDS annulé,…

Difficile de se concentrer sur la course que l’on devrait faire.

Finalement, les choses se tranchent dans la nuit : UTMB arrêté, TDS annulé, une course de remplacement départ 10H00 le lendemain matin sur le tracé de la CCC… Le tout annoncé par 2 bénévoles italiens avec un discours vraiment sain et sincère. Toute la salle applaudit !

 

Pour ma part, je ne sais plus trop que faire… prendre ou pas le départ ?

Finalement la décision la plus sage est de me dire que je verrais bien au réveil.

On retourne à notre campement et on essai de passer la nuit.

Vraiment difficile au début, j’arrive finalement à arracher 3, 4 heures max de sommeil.

 

Levé la tête un peu dans le seau… petit déjeuner… on est là tous les 3… Bahhhh autant prendre le départ !

 

On reste un moment sur notre coin de table, puis il est enfin l’heure de se préparer.

Il fait beau et chaud : short, T-shirt, allez retour aux toilettes, crèmes anti-frottement… pif-paf, je suis limite à la bourre…vite direction le centre de Courmayeur.

 

Finalement le départ est légèrement retardé pour permettre aux derniers bus de traileurs en provenance de Cham d’arrivée.

Je rejoins Fredo bien placé sur l’aire de départ. Puis on attend tranquillement l’heure du départ. 

Personnellement pas de gros stress, nous voilà parti pour une « petite-CCC », pas de grosses émotions… Un peu de déception par rapport à la TDS, par rapport au fait d’être sur un parcours que je connais suite à mes UTMB, et  justement pas super motivé par le fait de refaire « une nouvelle fois ».

Finalement je sais juste qu’on part pour environ 85km.

Attention tout de même, c’est quand même 85 km! Ce n’est pas un trail court.

Mais content d’être là, je vais prendre le départ et on verra bien.

Dernier coucou avec Céline, puis ça y est c’est parti…

Grace à Fredo, nous sommes bien placés sur la ligne et cela nous permet d’être tout de suite dans le rythme sans être trop gêné.

Un peu dur tout de même de mettre les jambes en route, surtout sur la portion en ville sur le goudron.

 

On attaque enfin la montée à Bertone, on se met à la queue-leu-leu ; certains s’évertuent à doubler malgré tout.

Pour ma part le rythme me va bien, me permet de ne pas trop en mettre, et de rester avec Julien et Fredo.

 

Vivement de se retrouver plus loin sur le parcours quand même, un peu plus de solitude sera appréciable.

 

Devant nous, on aperçoit Martine.

 

Peu avant le refuge on sent un léger vent. Je décide de protéger mon ventre (mon Tshirt est déjà bien trempé) et d’enfiler ma Windstopper sans manche (d’ailleurs en gros je vais la porter quasiment pendant l’intégralité de la course).

 

La jonction avec Martine est faite au refuge. Je m’arrête 30 secondes pour faire le plein de mes bidons et boire un verre d’eau gazeuse.

 

Petit coup de cul final et nous voilà sur le long sentier qui va nous mener jusqu’à Bonnati.

Cette portion ne me réussit pas trop (à part en 2007 où j’avais eu des sensations géniales), alors je ne veux pas trop donner. Je m’arrête un instant, en profite pour laisser partir tout le monde et réussir à adopter mon propre rythme.

 

Le chemin ne se passe pas trop mal (heureusement quand même, on est qu’au début de la course, contrairement à un UTMB).

Puis finalement au refuge Bonnati, je fais la jonction avec Julien et Martine.

Fredo est par contre légèrement devant, déjà reparti.

 

On repart à 4 avec un pote à Julien et Martine.

 

De nouveau cette portion se passe bien, surtout en papotant.

Je ne me sens pas trop mal, ayant l’impression de ne pas trop puisé.

Effectivement avant Arnuva, je me sens l’envie d’accélérer pour la descente.

Je passe devant et en profite.

 

Pas de Fredo au ravito. Je prends un bol de soupe, 2, 3 bout de pains, bois et refait rapidement le plein des bidons.

J’en profite pour dire bonjour à un bénévole (l’an dernier coureur) rencontré depuis 4 ans à cet endroit.

 

Julien arrive quand je repars avec Martine, qui ne s’est pas arrêté du tout.

 

Je repars doucement en mâchouillant un bout de pain.

Puis on attaque la montée, je prends mon pas.

Devant au « loin », j’entraperçois le Fredo.

 

Sur la première partie de la montée, petite frayeur : début de crampes dans les mollets / chevilles… Heureusement je ne « panique » pas et essaie de ne pas trop gamberger.

J’essaie juste de légèrement lever le pied, et d’adopter un pas qui ne force pas sur les mollets.

J’arrive à contenir le truc et à garder malgré tout un « bon » rythme.

 

La météo se rafraichit et j’enfile au fil de l’ascension manchette, bonnet, et gants.

 

Arrive le replat au refuge Elena, j’enfile également ma veste et remarque que je me suis quand même rapproché de Fredo.

Je n’accélère surtout pas et continue à mon rythme.

La montée finalement se passe bien sans retour des « crampes », et j’arrive au Grand Col Ferret, juste derrière Fredo. On bipe l’un derrière l’autre.

Au sommet, on va trouver les « pires » conditions de notre course : vents et pluie. Mais rien de catastrophiques.

Je suis couvert correctement et n’éprouve pas de sensations de froid.

Par contre Fredo a oublié ses gants et en est quitte pour choper l’onglet.

 

On ne traine bien sur pas trop. Dur de mettre les jambes dans le sens de la descente, mais petit à petit tout se met dans l’ordre. J’en profite pour grignoter un peu au début.

C’est agréable de courir avec Fredo, ça fait du bien, ça change d’être à deux (faut dire qu’en course je ne suis pas très causant et ne cherche pas trop le contact, j’aime mes moments de solitude, j’aime n’avoir que ma course à gérer).

En plus passage à l’alpage de la Peule, j’ai l’agréable surprise de voir que l’on prend le parcours UTMB 2006/2007, sans passer par le sentier en balcon que j’ai trouvé horriblement long en 2008 et 2009 (mais il faut l’avouer beaucoup plus typé trail).

Dans le petit bout de descente « raide » bien boueux et glissant, je prends quelques mètres à Fredo.

Sur la route je file et en profite pour appeler Céline pour lui dire de préparer mes gants de rechange pour Fredo.

Arrivée à la Fouly, j’ai le bonheur de retrouver Céline ; mais les staffs de Fredo et Julien sont là pour nous accueillir.

Ca fait toujours un bien énorme.

 

Fredo arrive juste derrière moi.

Je recharge mes bidons, mange une soupe, recharge en gel et barres, me masse les mollets puis décide de repartir.

 

Fredo semble décider de se changer plus chaudement.

Pour ma part, je viens de regarder l’heure. Il est encore très tôt, je n’ai pas eu vraiment froid, on attaque une portion en « plaine » où l’on ne devrait pas avoir trop froid, le but est toujours d’en faire le max de jour, donc je décide de continuer en short et de voir à Champex si je me change.

 

Allez c’est reparti ! Pfffffff très dur de se relancer alors qu’on vient juste de tous se retrouver.

 

Rapidement, je me remets dans ma bulle et essai de filer au mieux.

Malheureusement on reste beaucoup sur la route et on évite tous les chemins en balcon …Sur le coup je ne comprends pas et je râle pas mal.

Après réflexion, les chemins ne devaient pas être très sur et la sécurité a dû jouer ici aussi.

 

Mais du coup j’en bave sur le goudron et mes talons n’apprécient que moyennement.

 

Heureusement, de beaux petits moments parsèment cette portion : Céline et Sab au détour d’un village, des enfants qui tiennent un ravito « sauvage » (ravito présent chaque année depuis que je passe), puis un autre ravito plus loin tenu également par un gamin ; les klaxons de parents de Fredo, les encouragements…  

Enfin le pied de la montée de Champex. Ouf on quitte la route !

Je vois à ce moment là Céline passer seule dans la voiture.

Ca m’émeut beaucoup…

 

La montée se fait bien et me permet de « récupérer » un peu de cette portion très bitume.

 

Champex approche, je fais mes calculs. Depuis la Fouly, je pensais m’arrêter un peu plus longuement à Champex, mais finalement pourquoi ? Il est encore tôt, je n’ai pas froid, je me sens bien équipé et surtout je me sens bien physiquement.

Au contraire je crois qu’il voit mieux en profiter et essayer de tracer un max dans ces dispositions. Et passer Bovine de jour !

 

Petit coup de fil à Céline, je l’avertis que je veux juste récupérer un T-shirt manche longue, faire le plein d’eau et de « provisions » et tracer.  

Du coup une fois arrivé, je ne traine pas trop, je mange une soupe et quelques pates, récupère mes petites affaires, bisous à Céline, coucou à tout le monde et hop c’est reparti.

 

Toujours aussi dur de se relancer en repartant, la pause est bien sur trop courte…  

Et le long du lac le vent et le froid me cueillent un peu.

Du mal à me réchauffer et être bien.

 

Je croise en vitesse d’abord le Papa Julien, puis Virginie venu sans doute encourager quelques kikoureurs.

Je décide d’enfiler rapidement mon T-shirt manche longue, et ce par dessus mon T-shirt et mes manchettes, tout en continuant d’avancer. Puis je remets ma Windstopper sans manche et ma veste.

 

Je me blinde un peu mentalement car je sais que le chemin est un peu long avant de retrouver le pied de la montée de Bovine.

Et puis je me fais quelques peu doublé, alors j’essai de ne pas y prêter trop attention.

Par contre j’ai chaud. Une fois passé le lac de Champex, le vent a disparu et du coup j’ai l’impression de faire un peu cocotte-minute.

Mes vestes sont ouvertes au max mais malgré tout je préfère ne pas perdre trop de temps et attendre de voir si en montant le froid ne réapparait pas.

 

Enfin Bovine arrive, c’est parti, je me mets à mon rythme. Je suis surement un peu moins bien que tout le monde à ce moment là car on me remonter régulièrement.

 

Je décide quand même au bout d’un moment de virer une couche, je tombe ma Windstopper plutôt que ma veste car il tombe quelques gouttes. Malgré ça je suis encore légèrement trop couvert.

 

Ce n’est pas grave, les marches et les blocs de pierres s’enchainent doucement mais surement.

 

Je débouche enfin sur le cheminement à flan qui domine Marigny, puis c’est le ravito.

Pointage, une soupe et je repars pour le dernier petit raidard avant la bascule.

 

La descente me fait du bien, je reprends un peu de rythme et c’est à mon tour de revenir et de doubler un peu.

Dans ma tête toujours pareil, je ne fonctionne qu’en étape.

La prochaine : col de la Forclaz.  

Et finalement, le col arrive, Céline et Sab sont là. Je profite d’un peu de réconfort dans les bras de Céline. 

J’en profite aussi pour me changer, je vire la veste et remet ma Windstopper. Ca va aller beaucoup mieux comme cela.

 

Allez rendez vous à Trient.

 

Je mange un peu en repartant du Col car je suis un peu « limite » et du coup, la fin de ma descente est un peu plus laborieuse.

 

Mais Trient arrive finalement rapidement.  

C’est cool Céline est déjà là et toujours aussi présente pour moi.

Comme à Champex, petite hésitation pour savoir si je me change : collant ou je reste en short ?

N’ayant pas du tout ressenti de froid, je décide de rester en short.

 

Par contre petit coup au moral, j’apprends que l’on passe par Tête aux vents…

Avec ce parcours « non reconnu » sur le papier et sur des bruits de la veille, je pensais que l’on n’y passerait pas... ; Ca « me » rajoute juste une bonne petite montée…

 

Enfin je ne suis pas trop mal, alors je verrais bien…

 

Et de toute façon pour avoir fait l’UTMB avec et sans Tête aux Vents, c’est peut être plus dur avec mais c’est quand même plus dans l’esprit.

 

Je mange un peu et refais les plein sous l’œil d’un fan club improvisé de mamie toutes émoustillés mais bien sympathiques !

 

Quelques nouvelles de Fredo et Julien : Ok tout va bien, ils sont encore en course.

 

Je repars alors qu’il ne fait pas encore vraiment nuit, j’en profite pour essayer d’avancer au maximum de jour.

 

J’ai quand même sorti ma frontale au ravito mais je ne vais pas l’allumer de toute l’ascension, même si à la fin je me retrouve dans la nuit noire. Mais en montée, la vision est suffisante à l’allure à laquelle j’avance.

 

J’ai également sorti mes bâtons pour la première fois depuis le départ. C’est génial car du coup j’ai vraiment l’impression d’un coup de booster.

 

Cette montée ne présente vraiment rien de particulier, régulière, sur un sentier peu technique, le temps passe doucement. J’essai pourtant de garder un rythme correct car petit à petit j’ai basculé dans le mode compète ! Après un départ finalement tranquille, je ne pense maintenant qu’à enchainer et finir.

 

Sur la fin de la grimpette, je récupère un couple. Je vais jouer avec eux au chat et à la souris jusqu’à Chamonix, ça m’occupera et me motivera.

 

Ca y est la montée est finit et le chemin se remet à plat ; j’allume la frontale et sort la veste.

Tout va bien au début et pourtant je coince légèrement avant d’attaquer la descente. Du mal à négocier les parties planes « à courir ».

 

La descente va se passer en plusieurs temps, dur au début, puis un coup de boost, enchainer avec un nouveau passage à vide « baisse de carburant ». J’essai de le faire passer avec gels et barres, je repars un peu, en bave sur les chemins forestiers et reprend du poil de la bête dans la partie finale un peu plus techniques de la forêt.

 

D’ailleurs dans la forêt j’arrive même à reconnaitre l’endroit où l’an dernier j’avais dû piquer un petit roupillon car je commençais à partir un peu à l’Ouest.

 

Enfin les feux de Vallorcine, je négocie la pente finale sous les encouragements des gens présents (merci à eux et à tous les encouragements sur le parcours) et rejoins Céline et Sab.

Je file sous la tente, refais les pleins et sur les conseils de Céline mange un peu plus que ce que j’aurais fait tout seul (merci car je reste sur le fil du rasoir côté alimentation).

 

J’hésite de nouveau pour le collant, mais je voie quelques concurrents continués en short. Comme je n’ai toujours pas eu froid aux jambes et que je n’ai toujours pas envie de perdre du temps non plus, c’est décidé je reste en short

 

Bon Vallorcine c’est bien, mais il reste une étape !

Allez c’est reparti pour le dernier rush final !!

 

Je croise Papa Julien au sortir du ravito, toujours aussi enthousiaste et plein d’encouragement !

 

Céline m’appelle et me ramène mes bidons oublié sur la table !!!

 

Ouf merci !!!!!

 

La sortie de l’ambiance du ravito est difficile, le froid retombe un peu sur les épaules. Je marche d’un bon pas.

Joker : j’en profite pour appeler Beb qui m’a laissé plusieurs messages. Je passe dix minutes au téléphone qui me booste bien.

 

Du coup je suis bien sur cette portion et j’arrive rapidement au pied de Tête aux Vents !

 

Allez dernier D+ à négocier. Je ressorts les bâtons et me mets dans mon rythme.

Il ne doit pas être trop mauvais car un gars me rejoins et reste derrière moi.

Je lui propose de passer il me dit que non, le rythme est nickel pour lui. Par contre il me propose de relayer si j’ai besoin.

Je trouve sa réponse super cool et vraiment respectueuse.

Mais personnellement, je préfère largement gérer mon propre rythme.

Du coup on file comme ça.

On ne parle pas vraiment, juste deux, trois mots dans l’ascension, bref nickel pour moi qui n’aime pas trop « communiquer » pendant une course.

 

Sur la dernière portion, je me reprends un petit coup de moins bien, je ressors à manger et me fais passer par mon compagnon sous ses encouragements à le suivre...

 

Mais comme d’hab. je préfère me laisser guider par mes sensations, me recharge petit à petit et finit par bien tracer sur la portion jusqu’au Brévent.

 

Quand je pense à la galère que j’avais vécu l’an dernier à ce même endroit… comme les choses se passent bien quand le mental et les cannes vont bien !

 

J’arrive au ravito de la Flégère, et finalement m’arrête quand même un peu, le temps de manger une soupe.

Mon gars de la montée de Tête aux Vents, arrivent et me dis un mot pour notre montée… Vraiment bon esprit, bien cool !

 

On repart, un dernier petit coup de cul où je me refais légèrement passé par le couple et par mon gars et on bascule enfin dans la descente sur Cham…

The descente qui amène à Cham !

C’est parti je me mets en mode « faut y aller », je repasse « mes » concurrents et enchaine…

Ca fais plaisir je remonte pas mal de monde… je suis encore bien et je me régale.

 

Je ne lâche rien.

J’ais même du mal à m’arrêter quand un concurrent me demande de l’éclairer pour changer ses piles : c’est que je suis en mode compète et que je m’arrache sur cette descente, moi !

Pis c’est pas mauvais pour une fois de jouer à Pac Man.

 

Petit à petit arrive Chamonix, dernier portion de relance à plat, j’ai un gars devant moi en visu, mais il a du me sentir et il remet une petite doses. Je le suis dans le même rythme.

 

Le goudron de Cham… quand je pense combien l’an dernier cette descente m’avait paru longue (1H50 pour 59 minutes cette année et de nuit !)

 

Je me retourne pour voir si quelqu’un me trace derrière... cool personne, je vais pouvoir profiter.

 

Ca y est au fond de la rue de la lumière et des gens qui applaudissent. Merci, merci c’est toujours tellement encourageant et réconfortant.

Une photo, Sab.

Céline.

C’est parti, on fait le dernier tour tous les 2. Dernière ligne droite.

Ca y est, on franchit la ligne !

 

Je prends le temps 2 minutes de discuter avec Mme Poletti, savoir si ça n’a pas été trop dur à gérer ces conditions, ces reports…

La réponse reporte le mérite sur tout le monde compris les coureurs d’avoir été là.

Quand on sait comment les forums vont s’acharner par la suite sur cette édition… Illisible !

 

En tout cas quel plaisir de finir une course aussi bien qu’aujourd’hui !

Content de ma course, de sa gestion, content pour une fois de ne pas avoir éveillé des douleurs physiques, content du résultat, du final, content d’être rester en short, content d’avoir fait ma course, content d’avoir été entouré par Sab, la famille Fredo, celle de Julien, content de partager de nouveau ce moment avec Céline, content pour elle de me voir heureux et bien en course (plus facile à comprendre pourquoi on court comme ça, hein !), content de savoir que mes potes sont encore en course…  

Bref peut être pas une arrivée aussi intense qu’un UTMB complet, mais une belle émotion à l’arrivée d’une bien belle course !!!

 

Reste plus qu’à profiter maintenant, je récupère au passage la polaire Finisher UTMB (qui fera elle aussi bien jacasser sur les forums).

 

[Aparté On]

Sur le coup j’ai regretté de ne pas avoir reçu la polaire TDS… Et pourtant finalement, on a fait l’UTMB de l’année 2010, pas complet, pas dans sa totalité, pas intégralement mais celui de l’année 2010.

Quand sur une autre course du calendrier se déroule sur le parcours de repli, ce n’est pas pour ça que tu n’es pas finisher de cette course, et surtout personne ne t’en parle.

On ne va pas en plus demander aux organisateurs de prévoir un « cadeau » d’arrivée dans le cas ou la course se fait sur un parcours bis… Faut y arrêter !

Après à chacun d’être honnête vis-à-vis de soi même, et pour ma part cette année je me considère finalement finisher de l’UTMB 2010, mais je préciserais toujours qu’il s’agit du parcours raccourci !

Quant à la polaire, j’ai la chance d’en avoir déjà d’autres, alors je n’aurais pas trop de problème pour la porter.

[Aparté Off]

 

Au sortir de l’arrivée, je croise aussi Lucas, rencontré lors du Défi 20009. J’avais beaucoup apprécié de l’entre-apercevoir l’an dernier m’encourager à l’arrivée de l’UTMB alors qu’il venait de finir la CCC en 4eme position.

Bien sympa de pouvoir échanger, même si pour lui le weekend a été plus décevant, comme pour beaucoup. Ce n’est pas évident de reprendre un 2eme départ …

Finalement ça aura été plus facile pour nous sur la TDS, on était sur place, et on a eu juste à attendre.

 

Passage au ravito d’arrivée, du thé, des petits gâteaux, Céline et Sab sont aux petits soins.

Des nouvelles de Fredo et Ju : j’ai le temps d’aller prendre ma douche.

 

Sab reste sur l’arrivée, Céline et moi filons au gymnase.

C’est bon d’être avec Céline. Un moment simple à nous, porté par cette petite aventure à tous les deux.

 

La douche est chaude, brulante et dense… un bien immense. Enfiler des fringues propres sèches fait du bien aussi.

Retour vers la ligne d’arrivée, puis dans la voiture de Sab.

La fatigue commence à tomber…je somnole plus ou moins pendant que les filles blaguent encore un peu.

Le SMS du passage de Fredo au Brévent bipe enfin.

Difficile de retenir Sab de filer direct sur la ligne.

On attend quand même un peu, puis on file sur la ligne.

Ca caille sévère maintenant… Un peu de thé pour faire patienter.

On retrouve les parents de Julien.

Les arrivées défilent, on est impatient de les voir arriver.

 

Ca y est voilà nos gaillards, on les accueille, puis direction l’arrivée.

On se précipite pour prendre les photos.

Ca y est, on est trois finisheurs.

 

La classe cette arrivée à 2 !

 

On sent un bon soulagement d’être arrivé, la fin a été dure, à les attendre parler, j’ai ‘impression qu’ils ont subi la portion Vallorcine – Cham comme moi l’an dernier, un truc long et qui fait très mal !

 

Mais ils sont arrivés, on y est arrivé et on a encore vécu un sacré truc !

 

Quel plaisir de les voir, quel plaisir de les accueillir, quel plaisir de se retrouver… On passe au ravito, j’en profite pour grignoter aussi.

 

Puis il, est temps d’aller dormir, Julien rentre avec ses parents, Fredo passe à la douche avant de nous rejoindre au camping.

 

S’allonger, même dans la tente sur de petits matelas mousse, est un très, très bon moment.

 

La nuit ne sera pourtant pas la plus longue. Des restes d’adrénaline, d’excitation, de trop de fatigue, et le jour qui éclaire la tente nous font nous lever.

 

Pour cette journée de dimanche, on profite encore un peu de Cham, un resto avec les parents et le frangin du Fredo, une petite pâtisserie à déguster, la remise des prix de l’UTMB, un verre avec le papa de Julien.

Puis il est temps de nous séparer et de rentrer chacun dans nos bercails.

 

Avec une pensée : vivement nos prochaines aventures entre potes !!!

  2010 08 28 UTMB 2010 236

 

 

Un petit bilan perso :

133eme / 1127

15H15, 87 km / 5165 m de D+

Ben c’est pas mal, non ?

Très, très content de la course. C’est quand même bien quand ça va en course !

Et une arrivée en étant vraiment bien, c’est chouette aussi !

Finalement un départ un peu poussif, prudent… le secret est peut être là. A moins que ce soit le fait de partir crevé après une mauvaise nuit ?

En tout cas :

- des arrêts aux ravitos vraiment bien gérés

- des autos-massages aux mollets à chaque ravito vraiment bénéfiques semble-t-il

- une assistance aux petits oignons !

- pas de grain de sables tout le long… sauf une petite alerte crampe dans le Col Ferret.

- un très net avantage en course de connaître physiquement le terrain et le parcours.

- le matos vraiment au point (un bilan matos devrait arriver) : ça n’a jamais été aussi au point. Un dosage idéal !

- plus de booster, ni de genouillères !

- une attention encore à porter sur mon alimentation en course, en particulier au ravito : me forcer à manger un chouia plus… je pense m’être retrouvé une ou deux fois limites à devoir vite manger … ou alors me forcer à manger un peu plus entre ravitos justement ?

- la bonne distance, le bon dénivelé pour moi ?

 

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