Récit de la course : Marathon des Alpes Maritimes Nice - Cannes 2010, par Aonikenk

L'auteur : Aonikenk

La course : Marathon des Alpes Maritimes Nice - Cannes

Date : 14/11/2010

Lieu : Nice (Alpes-Maritimes)

Affichage : 1810 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Pas d'objectif

12 commentaires

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Premier Marathon !

Avant-propos

 

Cela fait maintenant un an que j’habite sur la Côte d’Azur. Le temps se prêtant plus à courir que dans ma Belgique natale, j’ai échangé ma palette de tennis de table contre des runnings au début 2010.

 

Je ne suis pas non plus débutant en course à pied. J’ai couru deux fois les 20km de Bruxelles en 2008 et 2009 (1h36 la 2e année) avec un peu d’entrainement le mois précédent la course, et une ou deux sorties par semaine les mois où le temps le permettait (d’avril à octobre en gros).

 

Le premier objectif de 2010 était fixé pour avril : le semi de Nice. Je m’y suis préparé avec Bruno, un de mes nouveaux collègues, 1m60, 60kg, fan de Death Metal, ancien militaire, judoka et qui prépare son 2e Ironman (en juin 2010). Ceux qui le connaissent le reconnaitront tout de suite, les autres peuvent facilement se l’imaginer ! Je découvre les fractionnés, les lignes droites, les calculs de VMA et les sentiers de Sophia Antipolis. La course se déroule pas mal du tout : 1h34 (2 minutes de moins qu’à Bruxelles un an auparavant pour 1 km de plus et un parcours un peu plus plat).

 

La suite de l’année est une succession de trails dans le département des Alpes Maritimes : un ou deux par mois, je ne m’en lasse pas. J’investis dans un Garmin (Foretrex 401) et je continue à m’entrainer toutes les semaines 3 à 4 fois. En juillet, Bruno, toujours lui, me convainc de m’inscrire au marathon Nice-Cannes qui aura lieu mi-novembre. Au début de l’année, je voulais y aller progressivement et ne pas brûler les étapes (« le marathon c’est pour 2011 ou 2012 »), mais finalement je me laisse tenter… et j’ai bien fait ! Je m’inscris donc dans le sas 3h15 avec un peu d’optimisme :)

 

La préparation

 

Mi-août, nous commençons la préparation dudit marathon. Le planning s’étale sur 12 semaines. Nous sommes 3 collègues à le préparer, Antoine nous ayant rejoint au cours de l’année. Bruno est toujours aux commandes du programme. On tente de le suivre à la lettre au début : « 2 séries de 5 fois 400 mètres à 90% VMA », « 1 heure à 65% VMA + 8 Lignes Droites », etc. C’est bien ces plannings, mais parfois ça ne se goupille pas avec l’emploi du temps, du coup on décale les séances, et au final, je fais ma prépa au feeling.

 

Six semaines avant, c’est Courir pour une Fleur (20km, deux boucles autour du Cap d’Antibes) que je termine dans un super temps (1h25) et 4 semaines avant, la plus grosse sortie (30km de Nice à Juan-les-Pins) avec Fred, le coach de Fitness de ma femme, qui fait 10h20 à l’Ironman, 2h45 au marathon. D’après lui, je suis capable de faire moins de 3h au marathon. C’est un poil ambitieux, mais tout au long de l’année j’ai eu une belle progression et cette barrière qui me paraissait inaccessible il y a un an, n’est finalement pas si loin. Pour moi 3h10 serait déjà un beau résultat.

 

Entre ces deux sorties, j’ai eu une dernière envie de trail : 42km à Gorbio. Vraiment pas du tout conseillé pour la préparation, mais j’en suis sorti pas trop fatigué finalement.

 

Les dernières semaines sont plus tranquilles, je travaille mon allure marathon sur le parcours de la course, que je commence à connaitre par cœur. La dernière sortie dure 30 minutes, deux jours avant la course. Poulet et pâtes le samedi, je ne dors pas beaucoup de la nuit…

 

D-Day

 

Levé à l’aube à 5h15. Douche pour se réveiller, petit dej’ et je vérifie que je n’ai rien oublié.

 

Le train doit passer à 6h15 à Golfe Juan, 10 minutes de retard, les gens stressent. Le train qui arrive de Cannes est bondé, les gens courent pour trouver une place et stressent encore plus… La plupart reste sur le quai ; avec mes 58kg tout mouillé, j’arrive à me faufiler dans un wagon. A la gare suivante, Juan-les-Pins, c’est le même cinéma qui recommence. Le train ne s’arrête plus jusque Nice et on respire les odeurs d’aisselle pendant 30 minutes. Le train arrive finalement à 7h25, apparemment c’était le premier à arriver, le précédent ayant été annulé… Bref, je vois que le chemin de fer français mérite autant sa réputation que le chemin de fer belge. L’année prochaine, c’est sûr, je dors à Nice !!!

 

Je tente de me relâcher et m’échauffe depuis la gare jusqu’à la place Masséna. Je prends rapidement place dans le sas 3h00 (j’ai changé depuis mon inscription). Je ne suis qu’à 5 mètres de l’arche et je sens l’excitation qui monte dans le peloton cosmopolite qui m’entoure. 15 minutes de rab’ pour attendre les victimes de la SNCF. On est lâché à 8h17 ! Yeah !!

 

La course

 

Ça parait impossible à réaliser, mais je me suis quand même prévu un plan pour passer sous les 3 heures. La probabilité de réussir cet exploit est peut-être de 5%, mais autant essayer. Et connaissant le parcours, ce n’est pas sur la 2e partie de la course que je vais pouvoir accélérer si je me sens bien. Donc je pars en 4’10’’/km. J’ai prévu de garder cette allure jusqu’au 20e km. Sur les 10 suivant, 4’15’’/km et 4’20’’/km si possible sur la fin de course. C’est ambitieux, mais les conditions pour faire une bonne course sont réunies : j’ai de bonnes jambes, le temps est frais mais il ne pleut pas et je connais bien le parcours.

 

 

Emporté par la tête de la meute, je fais les 2 premiers kilomètres en 8’00’’. Je m’oblige à ralentir la cadence, j’ai déjà 20 secondes d’avance sur mon plan… Je réentends tous ces commentaires : « Ne pas se laisser emporter par l’euphorie du départ, penser qu’il y a 30km d’échauffement et 10km de course ».

 

Je déroule très/trop facilement jusqu’au semi entre 4’04’’ et 4’12’’ à chaque kilomètre. 1h26’52’’ à la mi-course. Je suis impressionné par le rythme que j’arrive à garder, et je me sens encore frais pour pouvoir faire le deuxième semi en 1h33.

 


 

Je me ravitaille convenablement : 1 gel énergétique tout les 10km et de l’eau en bonne quantité. Peut-être aurais-je du prendre l’une ou l’autre orange.

 

Le passage dans Antibes est plus lent comme prévu. La montée du 28e km, je la connais comme ma poche et je l’avale à la même fréquence cardiaque (environ 170 bpm). 4’33’’ pour ce km, c’est parfait. Je redescends un peu rapidement jusqu’au 30e km. Comme sur le plan, j’ai fait les 10 derniers kilomètres en 4’15’’/km à peu de choses près. 2h04’51’’.

 

 

 

 

 

Reste le plus difficile. Après avoir lu en long, en large et en travers sur tous les forums de course à pied un nombre de commentaires incalculables sur le MUR DU 30e KM, je m’étais plus ou moins préparé psychologiquement à cette étape.

 

32e km, pinède de Juan-les-Pins. La petite côte (5 m de dénivelé, c’est vraiment rien) pour y arriver ne me fait pas du bien aux jambes… Impossible de relancer après ça… Les jambes sont dures, les coureurs me doublent inexorablement. 4’43’’ pour le 33e km, 5’00’’ pour le 34e… A ce moment, je comprends que le rêve des 3 heures risque d’être difficile à atteindre. Je perds 10 pulsations par minutes. 5’03’’ pour le 35e km. Je m’accroche !

 

Au 36e km, Paula, ma femme, m’attends au port de Golfe Juan. « Je suis crevé ». Je m’arrête. Elle pense que je ne vais pas continuer la course, mais c’est juste pour lui voler un petit bisou, histoire de me donner un peu de courage :) Je repars toujours sur mon nouveau rythme sous les 12 km/h. Je sais que la fin du parcours est en faux-plat juste après la petite côte au-dessus du chemin de fer, mais le mental est encore bien là, plus que 5 km.

 

 

Je ne pense plus à grand-chose, j’oublie mon Garmin, et j’avance dans ma bulle. La meute du ballon des 3 heures m’avale d’un coup, je ne me rappelle plus exactement à quel moment. Les quelques coureurs que je double s’étirent au bord de la route. On arrive enfin à Cannes !

 

Le dernier kilomètre est fabuleux. On puise tout ce qui nous reste d’énergie emporté par la foule massée sur la Croisette. Ça n’est pas le Tourmalet sur le Tour de France, mais ça m’a quand même traversé l’esprit ! :) Le chrono officiel sous l’arche indique 3h04’40’’. Je pique un dernier sprint : 3h04’59’’ !!

 

 

Soulagé d’en terminer dans un premier temps, et puis surtout fier d’avoir pu réaliser un tel chrono pour mon premier marathon ! Je ne suis absolument pas déçu de m’être relativement écroulé sur les 10 derniers kilomètres (50 minutes). Passer sous les 3 heures, je devrais y arriver l’année prochaine !

 

Le ravito à la fin est un peu léger à mon goût, quand je le compare à ce qu’on peut trouver sur les différents trails que j’ai couru cette année (et pour lesquels on paye maximum 20 euros). J’ai avalé les raisins et la barre de céréale en quelques secondes, mais aucune boisson sucrée (Red Bull, très peu pour moi merci)… Et j’aurais bien mangé quelques oranges, mais après 42km, je n’ai plus l’énergie pour les éplucher… Détail pratique pour l’année prochaine : couper les oranges en quartiers !

 

Bon, à part la SNCF le matin et le dernier ravito pas à mon goût, le reste de l’organisation était très bien : de la place dans les sas de départ, une avenue très large pour le départ, c’est parfait (pas comme à Bruxelles où les 25000 participants du 20km doivent s’engouffrer dans un goulot rue de la Loi), des ravitaillements nombreux le long de la route, le marquage des kilomètres au sol, la récupération rapide des sacs à l’arrivée, une couverture de survie, une belle médaille, un beau T-shirt (à mon goût en tous cas)…

 

A la sortie de ces interminables 200 derniers mètres entre les barrières, je retrouve Paula. Apparemment je n’ai pas l’air en forme. Tu m’étonnes !! Mais j’ai encore droit à un petit bisou et toutes ses amies et mon chien me félicitent :)

 

  

 

« Après-propos »

 

Après 2 jours avec les jambes en bois, j’ai déjà récupéré. Déjà un footing ce mercredi midi pour me remettre en condition avant les 10 km de Grasse dans 10 jours : objectif 38’00’’ !

 

Avant de courir cette course, j’avais déjà terminé 3 trails de plus de 4 heures. J’avais tendance à penser que le marathon n’était pas plus éprouvant que ces épreuves où on grimpe plus de 2000m. Mais finalement, j’ai revu mon jugement, le marathon est beaucoup plus éprouvant !!

 

Donc, vu que le marathon est éprouvant et que j’aime me faire mal, l’année prochaine rebelote ! Avec pour objectif 2h55’ !

 

Statistiques

 Dernières semaines d'entrainement

 

  Allure et fréquence cardiaque

 

 

Carte du parcours

     

 

12 commentaires

Commentaire de laurent05 posté le 17-11-2010 à 16:55:00

bravo pour ta course
super chrono ça laisse rêveur
a+
laurent

Commentaire de brague spirit posté le 17-11-2010 à 17:18:00

Mickael,les - de 3 heures,c'est pour bientot.Tu as bien profité de ton année.Maitenant,meme sur le trail,je ne vais plus te voir que de dos.

Par contre,un chrono à Grasse,c'est peut etre pas une bonne idée.mais tu as la jeunesse pour toi.

Commentaire de jp75018 posté le 17-11-2010 à 17:24:00

Vraimant pas mal pour un 1er...

Les 3H étaient jouables en passant au semi en 1H29, mais tu as été trop gourmand et optimiste, le marathon ne pardonne pas la moindre erreur.
Mais bon ça devrait être sans soucis pour le prochain!

Commentaire de Bruno CATANIA posté le 17-11-2010 à 17:34:00

Yeah en voila un chrono pour un 1er marathon qu'il est bien...Pour me différencier des autres commentaires, je dirais à mon sens que tu es parti trop vite ;) ...mais qu'importe le premier restera toujours le premier en termes d'émotions..
encore une fois bravo et merci pour le CR

Commentaire de kkris posté le 17-11-2010 à 18:01:00

BRAVO, super chrono surtout pour un premier!les 3h, c'est pour bientôt,sans souci!

Commentaire de chanthy posté le 17-11-2010 à 21:38:00

encore bravo pour ta perf...
je suis d'accord avec toi, c'est toujours dure un marathon.
au plaisir.

Commentaire de papa dju posté le 17-11-2010 à 22:15:00

bravo à toi,
c'est un chouette chrono par rapport à l'objectif.
n'hésite pas à nous rejoindre aux pttnice. l'ambiance est vraiment sympa, beaucoup d'émulation.

à plus

Commentaire de La Tortue posté le 18-11-2010 à 00:30:00

bravo ! pour un premier, ça montre un gros potentiel qui tu optimiseras avec l'expérience.
j'ai bien aimé ton graphique avec la situation par rapport au chrono des 3h. je suis persuadé qu'en étant sous le tracé idéal jusqu'au semi, tu aurais ensuite eu une courbe ascendante au lieu d'avoir cette spectaculaire chutte de la courbe. sur marathon, je pense qu'on ne part jamais trop lentement et qu'il vaut mieux finir plus vite qu'on a commencé !
moins de 3h au prochain, c'est sur !
encore bravo

Commentaire de CROCS-MAN posté le 18-11-2010 à 07:54:00

La Classe, BRAVO. Et super récit.

Commentaire de Aonikenk posté le 18-11-2010 à 09:02:00

Merci pour tous vos commentaires :) C'est clair qu'après coup, on peut facilement se dire que je suis parti trop vite. Mais difficile, vu ma faible expérience, de savoir si j'aurais pu tenir beaucoup plus longtemps en partant légèrement moins vite.

Je préfère retenir le résultat encore inespéré il y a 3 mois, et me dire qu'il y aura d'autres occasions pour réaliser le marathon parfait !

Commentaire de steF4 posté le 19-11-2010 à 15:52:00

Félicitations ! Il semble évident que la barre des 3 h sera franchie dans peu de temps.

Commentaire de MOUNE78 posté le 24-11-2010 à 14:02:00

Bravo tu as fait une très bonne course. J'y étais aussi dans le cadre des France et pour le moral ce n'était pas top. Etant placée juste derrière les élites, moi qui ai mis 3h31, je me suis fait doubler souvent et ça casse bien. Sinon belle course

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