Récit de la course : Marathon de Paris 2016, par fanfan1978

L'auteur : fanfan1978

La course : Marathon de Paris

Date : 3/4/2016

Lieu : Paris 16 (Paris)

Affichage : 1288 vues

Distance : 42.195km

Matos : brooks launch3

Objectif : Faire un temps

7 commentaires

Partager :

219 autres récits :

et la banana ...........et la banana.........

Bon après de nombreuses lectures de ma part un petit CR de mon marathon.

 

Petit retour en arrière pour commencer, nous sommes le 12 avril 2015 le Marathon de Paris est fini pour moi depuis quelques heures, une immense fierté que de l’avoir fini et pourtant un gout doux amer me reste en bouche.

Celui de ne pas avoir su « écouter » les avertissements ; rester à son rythme, ne pas s’enflammer, s’hydrater tout du long.

C’est donc avec des axes de progression que je démarre ma préparation pour le marathon de Paris 2016.

Déjà en terme de préparation si en 2015 j’avais suivi un plan type, effectuant pour le coup 477 km mais une seule sortie vraiment longue (26km) cette année j’ai revu ce plan pour y intégrer plus de long, plus d’endurances, et plus de travail à allures.

Au final donc j’aurai pour cette prépa effectuer: 690 km, dont 125 à allure marathon, 24 h en endurance, des sorties longues de 30km et 29km.

 Malgré tout cela, ma préparation n’a pas été optimale, une légère contracture à l’ischio-jambier gauche m’a perturbé longtemps (environs la moitié de la préparation) et puis une avant dernière semaine particulière avec une dernière sortie à allure qui se passe bien, et un énorme coup de mou sur le reste de la semaine, me faisant douter du coup, ma prépa n’est-elle pas trop dure, suis-je vraiment capable de etc etc etc.

Cependant voilà c’est fini, et après deux sorties tranquille le mardi et jeudi en endurance pure, aux sensations, pour le plaisir, je retrouve mes jambes, mon espoir, mon défi…… mais je perd ma trachée avec une trachéite le jeudi soir et je gagne de nouveaux doutes.

Bref nous y voilà en ce dimanche 3 avril, un an que la date est cochée, organisée.

Nous serons 5 encore, ma cousine, son père, mon cousin et sa femme et tous les deux en novices.

 

Bref chacun son objectif, ses rêves, ma cousine, qui vise 4h15, son père son frère et sa belle-sœur finir et moi 3h30.

On se sépare en s’encourageant et se promettant de se retrouver à l’arrivée, car je dois filer pour éviter la fermeture du SAS 3h30 .

Entrée de SAS, un peu si je puis dire bordélique ou le mauvais de l’homme refait surface très vite, vas-y que je te pousse te tasse pour gagne rune place, vas-y que je hurle dans mon teléphone, bref j’en rigole tout de même avec mon voisin qui comme moi attend dans sa bulle, car pour moi ma course à commencer et puis comme le veut l’adage rien ne sert de courir il faut partir à point.

Et puis le départ des pro est lancé, nous finissons d’entrée dans le sas, je vais me soulager une dernière fois et j’attend, les coureurs se tassent pour passer la ligne, moi non je profite de l’ambiance car au fond j’ai au mini 3h30 d’effort à faire donc je prend mon temps pour passer la ligne ( la tortue, la tortue).

 

Et je pars, enfin, je lâche les chevaux, fini l’obligation de suivre le rythme de ma montre, les séances imposées, juste essayer de maintenir 4’58 du km le plus longtemps possible en profitant de Paris.

Premier km et premier constat qui va me faire râler tout du long, a la question quel SAS choisir : si avant ma réponse était c’est pas bien grave, là je vais être franc, je trouve dommage de se placer dans les SAS inférieur non pas de 15 minutes le delta n’est pas important (quoi que) mais bien de plusieurs heures car dès le premier km certains parti avant moi marche ou sont clairement à des rythmes allant de 6 à 7 minutes du km.

Mais bon pas grave on se concentre sur l’ambiance la course.

Bref je suis ou tente de suivre un rythme car c’est cela qui est gênant, devoir changer de rythme pour ou doubler ou attendre, cela puise je trouve une énergie assez pénible.

Mais , bon les kilomètres s’égrènent, je suis rapide entre 4’48 et 4’55 jusqu’au 10ième que je passe en 49’07 (avance de 33 secondes) et je file vers le 12 ou je sais que ma petite famille m’attend, je les rejoins et fait le détours pour aller leur taper dans la main, j’en profite car je sais que je ne les reverrais qu’à l’arrivée, alors je prend leur sourire comme gel énergisant et grave cette image pour dans 25-26 km quand ce sera difficile.

Direction le 20ième km toujours un poil rapide entre 4’47 et 5’01, que je passe donc en 1h37 et 48s avec donc un delta positif de cette fois presque 90 secondes.

Je m’hydrate à fond et prend mes gels aux 9 et 18ième car autant l’année dernière j’vais fini en réalité déshydrater (j’avais emporter 2 l dans mon camelback pour n’en boire que 70 cl), cette fois j’alterne camelback (tout les 3km) et eau prise aux ravitaillements, je bois très régulièrement et n’hésite pas à me mouiller la tête vue la chaleur et le soleil.

Je continue mon petit bonhomme de chemin, j’aborde maintenant les quais qui m’avaient vue craquer au 24 ième en 2015, cette fois je maintiens l’allure je sais que les ponts me feront perdre un peu de temps mais qu’importe, je profite toujours du décor de l’ambiance des photos, des ZIG ZAG permanents.

Et puis la remontée vers Auteuil s’amorce je passe le 30ième en 2h27 et 25s en ayant tourné entre 4’47 et 5’10 avec donc toujours environs 1’30 d’avance.

Mais je sais que tout peut arriver, je me motive en me disant « aller encore une heure «  tu sais faire.

Je navigue bon train même si cette fois l’allure baisse sensiblement entre 5’ et 5’03 jusqu’au 34 ou je mange une banane et là ……………..

Et bien là je ne la digère pas, mon estomac qui devait déjà être un peu pas très content, me fait bien sentir que ce bout de banane est de trop, j’ai le souffle couper, une barre sous les cotes, je respire difficilement et essaye de ne pas perdre trop de temps mais je baisse de pieds, les petites côtes deviennent des falaises, le soleil tape, j’en chie je suis passe en 5’22 voir plus du km, pourtant mon cousin est là au 34ième et il m’encourage puis au 38 ième ou il m’avertit que mes enfants et ma chérie sont au 42 à droite, mais putain c’est dur, mais je le sais et j’essaye de laisser passer l’orage, je m’accroche, une femme que j’avais mit deux kilomètres à doubler me repasse devant mais je veux pas lacher, je la garde en point de mire en attendant mieux et ca revient doucement.

Je passe le 40ième en 3h20 et 22s cette fois je le sais j’ai du retard (3h18 et 40) mais je m’accroche et bien que je sente que ça aille mieux je ne veux pas exploser.

Je reste patient et remonte et redouble cette femme qui a pourtant bonne allure, alors, j’éteint tout et je deviens robot, mes jambes bougent seules, je sais que j’ai mal mais ce n’est qu’une info, je file vers les 42 que je bip à ma montre, et là j’accélère car il me reste 700m, oui oui 700m, j’ai un décalage de 500m avec les panneaux, mais je m’en fou, je débouche dans le rond-point et je les entend avant de les voir, mes amours ceux qui sont debout comme moi depuis tôt ce matin et je vais vers eux, je passe et leur souri au max, sensation colgate blancheur plus et cela malgré les deux pointes dans mes mollets qui viennent d’apparaitre, mais je m’en fou je sais, je sais que j’irais cette fois si encore au bout et j’accélère je vois du 4’20 au km, j’hallucine surement et je passe la ligne……………..3h35 et 01 secondes.

J’en reviens pas, les larmes présentes depuis 700m mais contenues coulent doucement.

Je me redresse, et profites de l’ambiance d’arriver, les visages illuminés, les sourires crispés mais heureux.

Finisher en 3h35 moins 16 minutes par rapport à mon premier marathon il y a un an.

Je suis fier de moi et de ma famille qui m’attend.

Je les rejoins et nous attendons tout le monde, ma cousine qui finit en 4h19 fière d’elle, sa belle sœur en je sais plus mais peut importe son temps elle a fini et est très très fière, puis le cousin et le tonton bras dessus dessous en 5h17 difficilement mais ils sont allés au bout.

 

Voilà, à J+6,je n’ai plus mal aux jambes, même si mon pied droit est douloureux, je regrette cette banane mais j’y trouve un terrain d’espoir.

Mieux je veux faire mieux, en route pour 2017…..

 

Et la banana, et la banana……………………….

7 commentaires

Commentaire de Laurent V posté le 08-04-2016 à 14:48:26

Bravo pour ce récit haletant et pour ce formidable chrono.

Commentaire de fanfan1978 posté le 08-04-2016 à 14:51:15

merci beaucoup.

Commentaire de Freddy55 posté le 08-04-2016 à 21:58:04

Super récit, j'ai vibré en même temps que toi, merci !

Commentaire de olneos posté le 09-04-2016 à 13:13:02

C'est un très beau récit ! Et bravo pour la course !!

Commentaire de Bérénice posté le 09-04-2016 à 14:24:29

Ouh la vache la prépa que tu as faite !!!! Bravo pour ce beau chrono bien mérité !

Commentaire de fanfan1978 posté le 11-04-2016 à 08:44:58

Merci à tous

Commentaire de Caracole posté le 13-04-2016 à 18:52:50

Bravo à toi! 16mn sur un temps pareil c'est fort! Et puis dans des conditions difficiles en plus, c'est super.

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Votre annonce ici !

Accueil - Haut de page - Aide - Contact - Mentions légales - Version mobile - 0.15 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !