Récit de la course : Marathon de Paris 2018, par catcityrunner

L'auteur : catcityrunner

La course : Marathon de Paris

Date : 8/4/2018

Lieu : Paris 16 (Paris)

Affichage : 1394 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Pas d'objectif

2 commentaires

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Marathon de Paris, épisode 7

Retour aux sources

 

Après un marathon de Paris 2016 bien décevant et avoir passé mon tour en 2017, j'étais bien décidé à revenir à Paris, pour la 7ème fois, avec quelque ambition d'effacer le mauvais souvenir de 2016 au minimum et pourquoi pas d'aller taquiner du RP.

Les courses hivernales de décembre à Janvier m'ont rassuré sur la possibilité d'aller chercher un bon temps à Paris en Avril. C'était sans compter sur la mauvaise chute du Maxi-Cross le 11 Février, coïncidant avec le début de ma préparation marathon.

La préparation s'est donc raccourcie et transformée :

  • reprise d'un peu de séance rapide début Mars

  • beaucoup de séances d'allure autour de 14 km/h

  • les classiques sorties longues avec une partie à allure cible.

 

L'avantage c'est que je n'ai pas été entamé par les traditionnelles grosses séances de fractionné du plan marathon (je n'en ai fait aucune) et que le repos de quelques semaines suite à la fracture du trochiter m'a bien régénéré.

 

 

La stratégie de course

 

Je sais que les 3h ne sont normalement pas à ma portée sans la bonne dose d'entraînement spécifique. La sagesse suggérerait de partir en 4mn20 ou 4 mn25 au km et faire mieux sur le deuxième semi si les sensations sont bonnes.

Mais voilà, je suis dans le sas 3h avec des amis qui ont cet objectif et on se dit qu'un miracle est toujours possible. La clé du marathon c'est la régularité. Seulement il faut savoir à quel rythme optimal on pourra tenir les 42 km !

Une nouvelle fois, la météo annonce un petit coup de chaud ce dimanche de marathon. Nos organismes, réglés pour lutter contre le froid et la pluie depuis 3 mois, vont souffrir !

Le souvenir de l'Ecotrail (45 km) est frais dans la mémoire.

Il faut donc terminer avant la chaleur : allez c'est parti pour suivre les ballons 3h. On verra bien!

 

Le départ de la course

La fraîcheur est bien agréable dans le sas de départ.

Le hasard fait qu'on se retrouve à côté d'un meneur d'allure 3h.

C'est parti pour la descente des Champs Élysées. Les deux premiers kilomètres sont un peu difficiles, il faut trouver son rythme, éviter de zigzaguer pour gagner vainement quelques secondes, ne pas trop coller au paquet qui s'agglutine près du meneur d'allure.

On est porté par la foule dans la longue ligne droite de la rue de Rivoli. quel plaisir de parcourir un Paris livré au coureurs !

3ème kilomètre, je suis bien rentré dans la course, rythme de 4mn10 au km à ma montre, qui est un peu optimiste, puisque j'ai déjà un décalage avec le kilométrage réel.

J'ai dépassé le meneur d'allure pour courir sans être gêné et du coup j'ai en ligne de mire un autre meneur d'allure 3h (la partie gauche du sas est partie un peu avant).

Les sensations sont bonnes maintenant, un peu trop car je passe les deux kilomètres suivants en 4mn05 environ. Il va falloir se calmer !

Passage aux 5km, 21mn04, un peu trop rapide, mais je me sens bien.

Premier ravitaillement à Bastille ; je prends une bouteille d'eau dont je ne boirai que quelques gorgées ; il fait encore frais.

Sur les 5 km suivants, il y a une petite bosse au 8ème km, rue de Reuilly. J'en profite pour lever légèrement le pied dans la montée et récupérer un peu dans la descente. Je maintiens l'allure avec comme point de repère le meneur d'allure 200 m devant environ.

Les 10 km sont passés en 42mn20, pile sur le rythme des 3h. Je prends un premier gel, peu avant le ravitaillement qui est environ au 11ème km. La bouteille d'eau me sert à faire passer le gel et aussi à m'asperger car la machine commence un peu à chauffer...

Le tour du bois de Vincennes est très agréable, il reste de l'humidité suite à la pluie de la nuit et ça donne une petite fraîcheur bienvenue.

A partir du 16ème km, le parcours est très légèrement descendant. L'occasion de faire descendre légèrement le cardio, plutôt que d'accélérer.

Le but est de passer le semi sans être du tout entamé, les choses sérieuses ne commencent qu'au 25ème kilomètre !

1h29mn14s au semi, je suis déjà satisfait de ma course. Six semaines avant, je n'étais pas sûr de prendre le départ.

Au ravitaillement rue de Lyon, je prends de nouveau un gel, de l'eau et pour la première fois je ralentis vraiment pour bien m'hydrater.

Jusqu'au 26ème kilomètre, je garde le rythme. L'animation « Fantômes d'Asie » permet de trouver moins long le tunnel des Tuileries.

Mais insensiblement, mon rythme diminue et je vois le meneur d'allure 3h que j'avais dépassé au début de la course, revenir à mon niveau.

Plutôt que de m'accrocher à un rythme que je ne pourrai pas soutenir jusqu'au bout, je prends le parti de lever légèrement le pied et de trouver une allure que je pourrai tenir jusqu'au bout.

Allez je me cale entre 4mn20 et 4mn25 au km. Le ballon 3h s'éloigne tout doucement.

Petit calcul mental, 10s de plus au km, 2 mn de perdues, je peux encore être dans les 3h03, soit mon meilleur temps à Paris. Reste à s'accrocher et tenir !

Passage au 30ème km en 2h08mn09, un troisième gel (j'ai pris la méthode 1 gel tous les 10 km, suite aux échanges sur le forum!)

Les jambes deviennent plus lourdes, et voilà que ça monte, on est sur le boulevard des maréchaux. Une nouveauté du parcours, qui ne fait plus le crochet vers Roland Garros. A ce moment là du parcours, une légère montée ça devient un col alpin. Les kilomètres passent, je serre les dents pour maintenir l'allure vers 4mn30 au km.

2h31 au 35ème km, plus que 7 km, mais ceux là sont infiniment plus longs que les premiers.

Un coureur à côté nous dit qu'on peut finir en moins de 3h05.

Sauf que la chaleur fait son œuvre et que les jambes tirent de plus en plus.

Le ravitaillement au 38ème, c'est l'objectif maintenant. Mais ces lignes droites n'en finissent pas !

Je ne sais plus si ça monte encore ou si c'est que que je commence à être cuit !

En fait, c'est plutôt en descente, mais j'ai l'impression d'être dans une montée qui n'en finit pas.

Mon mollet droit se met à cramper régulièrement maintenant.

Ah le ravitaillement : de l'eau, un morceau de banane, quelques raisins secs, je marche un peu. Tout d'un coup une main sur mon épaule, quelqu'un me dépasse, c'est Bikoon, qui m'encourage et me dit qu'il souffre de la chaleur depuis un moment.

Il repart et j'essaye de prendre son rythme un moment avant de renoncer. Les crampes ne me laissent pas de répit dès que je tente de pousser un peu sur les jambes.

 

Maintenant, il faut finir, ne pas marcher. Ça se passe dans la tête, les ordres passent dans les jambes qui n'ont pas d'autre choix que d'obtempérer.

Enfin la dernière ligne droite, la décharge d'adrénaline est là. J'ai envie d'accélérer mais le mollet continue à se rebeller. Je ne vais quand même pas finir à cloche pied !

Dernier objectif réajusté : passer sous les 3h10. Il reste une minute, ça va être juste !

 

Et voilà 3h09mn57 au temps réel.

 

 

Conclusion

 

Malgré tout ce qu'on peut dire, le marathon de Paris est un magnifique évènement. L'organisation est efficace et bien huilée, l'ambiance est très bonne, même si on peut encore faire des progrès.

J'ai retrouvé les sensations du marathon et malgré les derniers kilomètres douloureux, je suis content de ma course.

Sans doute pas optimale, départ sur un objectif trop ambitieux, mais de bonnes sensations et du plaisir sur les 4/5 de la course.

Je reviendrai encore sur marathon. Pour moi, cela reste l' épreuve reine et indépassable.

2 commentaires

Commentaire de Bérénice posté le 15-04-2018 à 15:29:02

Bravo Gilles tu as super assuré ! Et puis quand on va si vite on finit avant midi ce qui permet de limiter la souffrance due à la chaleur ! (En comparaison des SAS 4h15-4h30-5h :-))).
Et je partage ton avis : quoiqu’on en dise le marathon reste une course mythique !

Commentaire de catcityrunner posté le 15-04-2018 à 18:35:37

Merci Sophie ! Tu as raison sur la chaleur : les premiers n'en souffrent même pas. L'idéal c'est finir en 2h30 ; ;-)

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