Récit de la course : Marathon de Paris 2008, par Siberian wolf 10

L'auteur : Siberian wolf 10

La course : Marathon de Paris

Date : 6/4/2008

Lieu : Paris 16 (Paris)

Affichage : 800 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Objectif majeur

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Genou rétabli, mais ça m'a paru long !

Dimanche 6 avril 2008 , j’ai participé à mon premier marathon de Paris. Je suis soulagé d’y participer car dix jours auparavant, je ne pouvais pas courir à cause soit d’une tendinite soit d’un ligament rompu. Mais une cure express de Voltaren et le fait de prendre un ligastrap à mon genou droit m’ont remis d’aplomb. Ouf !

Je me lève tôt au centre de la Ligue de l’enseignement Maurice Ravel et ne me prive pas des croissants, pains au chocolat au petit déjeuner. Je prends le métro pour me rendre au Sud-Ouest de Paris alors que mon hôtel est au Sud-Est, à l’opposé. Les coureurs sont nombreux dans le métro.

Au départ de la course, la pluie menace mais le doute sur la météo se dissipe vite avec des éclaircies de soleil et un temps agréable. Nous sommes séparés en sas. Pour ma part, c’est mon premier marathon et je ne veux pas me mettre la pression. C’est pourquoi je pars dans le dernier sas, celui de ceux voulant terminer avant tout, en 4h30 et plus. La foule des coureurs est si dense que nous ne voyons ni n’entendons le départ des meilleurs ( kenyans, éthiopiens…) du premier sas. Mais au fil des minutes, on marche pour s’approcher de l’arche de départ.

C’est bon, l’arche est franchie et on entend le bruit des puces électroniques attachées à nos baskets. Les meilleurs sont partis depuis 12 minutes déjà, il en faut du temps pour faire partir 35000 coureurs ! D’entrée, je file sur le faux-plat descendant de l’avenue des Champs-Elysées en dépassant de multiples coureurs, mais sans jamais se mettre dans le rouge.

Il y a pas mal de spectateurs et d’animations (tambours et autres musiciens…) sur le bord de la route. La route est  large mais nous sommes beaucoup alors il faut parfois se bousculer pour dépasser. La place de la Concorde est passée et c’est après plus de 24 minutes que je franchis le cinquième kilomètre, et de même le premier ravitaillement.

Il y a des ravitaillements tous les cinq kilomètres avec des oranges, des bananes, des fruits secs, des bouteilles d’eau…

Je décide de ne pas prendre à la légère ces ravitaillements même si les bananes sont avalées en trente secondes. Aussi, je mange pour la première fois des oranges  bien que je n’aime pas les fruits acides et je prends même quelques gels antioxydants Overstim’s achetés la veille à Marathon Expo. Après les ravitaillements, les bouteilles d’eau sont jetées un peu partout sur la route. Les employés municipaux ne vont pas chômer pour nettoyer la route qui devra être rouverte dans quelques heures aux automobilistes ! Il y a également sept points pour se rafraîchir avec des éponges sur l’ensemble du parcours.

Il faut aussi noter la présence de nombreux spectateurs tendant des autocollants « je cours pour les Droits de l’Homme » en contestation de l’organisation des jeux olympiques de l’été 2008 à Pékin. Certains coureurs les ont collé sur leur maillot ou tee-shirt. Pas moi car je considère que cette idéologie des Droits de l’Homme n’avantage jamais les bons citoyens mais plutôt les criminels. Je ne prendrai conscience que plus tard des vexations que subissent les moines du Tibet, la Chine déniant leur identité et leurs traditions. D’un côté la police chinoise reçoit des ordres de tirer sur des moines pacifistes, de l’autre côté les CRS à Villiers-le-Bel en novembre 2007 n’avaient même pas le droit d’utiliser leurs pistolets (on leur permettait tout au plus des flashballs) face à des racailles qui tiraient avec des fusils à chevrotine ! D’un côté des policiers chinois sont mal à l’aise d’avoir à tirer sur des moines, de l’autre côté des CRS français ne témoignent qu’à visage caché sinon ils seraient sanctionnés par leur hiérarchie pour manquement au devoir de réserve ! D’un côté une répression injustifiée, de l’autre côté un laxisme complet ! Bref, deux mondes dans l’erreur !

Passons désormais outre la politique. 51min après dix kilomètres, 1h17 après quinze kilomètres. Cela ne le paraît pas au temps de course, mais la distance paraît longue. Il y a un petit faux-plat montant au 17eme kilomètre au niveau du bois de Vincennes mais il n’y a vraiment pas besoin d’être un montagnard pour le franchir. Je continue de dépasser et remonter le peloton géant. Ce peloton est d’ailleurs toujours aussi dense. Même au fil des kilomètres, il faut toujours chercher les espaces ou se bousculer légèrement pour doubler. Même en quarante-deux kilomètres, difficile de mettre 35000 coureurs un par un ou en file indienne.

J’atteints la moitié du parcours après 1h49 au km 21,1 mais qu’est-ce que cela paraît long ! J’ai pourtant effectué 47 kilomètres il y a un mois et demi à l’entraînement et je fais en moyenne vingt-neuf kilomètres une fois par semaine mais cela ne m’avait pas paru aussi long à l’entraînement !

Je vois un moment un coureur pisser sur le mur d’une maison. C’est vrai qu’il n’y a pas trente-six endroits pour uriner mais tout de même si j’étais le propriétaire cela ne me plairait pas…

2h10 après vingt-cinq kilomètres. On franchit quelques tunnels où les coureurs sifflent joyeusement sur les quais de la Seine. Il y a quelques petites côtes pour terminer de franchir les tunnels mais vraiment rien d’effrayant. Et après plus de 2h37 de course, la barrière symbolique du trentième kilomètre où l’on dit que c’est là qu’il y a le plus d’abandons est franchie personnellement sans encombre.

Seul problème, qui ne vient pas des jambes : à force d’avaler des bananes aux ravitos en trente secondes, la digestion devient difficile. Au trente-cinquième kilomètre après 3h06 de course, tout va encore bien.

Mais au trente-huitième kilomètre, à quatre kilomètres du but, la foulée devient subitement plus difficile. Je commence à me faire doubler par les autres marathoniens. La fin paraît interminable, impossible d’accélérer maintenant alors que des centaines de coureurs m’ont doublé dans ces derniers kilomètres, concurrents que j’avais certainement dépassé au début en remontant la longue file des marathoniens. Mais dans les deux-cent derniers mètres, je décide de produire une dernière accélération sur l'avenue Foch.

Je termine les 42,195 km en 3h51 en temps réel, 4h03 (départ du sas 1) en temps officiel.

A l’arrivée, des bénévoles récupèrent nos puces électroniques et on récupère nos sacs laissés au départ. Il y a des masseuses sous les tentes, des gâteaux aussi. Mais je ne peux rien manger au risque de vomir tant l’effort a été difficile sur les ultimes kilomètres. J’avais eu d’ailleurs presque envie de vomir avant de prendre le métro au retour. Mais l’objectif de terminer le marathon de Paris est atteint et je peux m’en satisfaire. Au classement réel, je suis dans les 11700 premiers, 13450 premiers au classement officiel sur les 28883 arrivants. Je rentre presque dans le premier tiers de la catégorie des espoirs masculins.

Le lendemain, avant de quitter Paris, j’ai été voir la cité des sciences mais ses principales animations étaient fermées le lundi.

Après, j’ai entendu parler à la télévision que le parcours de la flamme olympique à Paris avait été pas mal chahuté par les opposants aux JO en Chine.

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