Récit de la course : Sur les Traces des Ducs de Savoie 2013, par franck de Brignais

L'auteur : franck de Brignais

La course : Sur les Traces des Ducs de Savoie

Date : 28/8/2013

Lieu : Courmayeur (Italie)

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Distance : 119km

Objectif : Terminer

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Toujours aussi difficile de commencer le récit d’une course.

Cette course m’a tellement appris… 30h qui m’auront certainement fait tourner une page…

 

A l’origine c’est une inscription sur la CCC que je souhaitais. La CCC, ça veut dire que je suis capable de faire 100km en haute montagne, d’être un  « ultra » trailer. J’ai eu tant de frissons en le lisant dans nombre de récits de champions ou d’anonymes… Dans mon esprit c’est une conclusion : je ne vais pas au-delà, je le fais et si j’ai la chance de passer la ligne d’arrivée, d’être « finisher », je tourne la page, je vois autre chose… Je n’ai pas le corps fait pour ça, d’autres l’ont… moi pas. C’est tellement d’efforts et de privations pour si peu de résultats, je ne suis pas fait pour la course à pied…

Nous formalisons notre inscription en groupe à 2 avec Denis. Mais il y aura tirage au sort et le jour du résultat voit notre refus. Quelques jours auparavant c’est moi qui ai proposé à Denis : « si on est pas pris, on bascule sur la TDS ? C’est une course à peu près similaire (…) quelques km de + et un peu plus de dénivelé (…) ». J’avoue ne pas m’être plus renseigné que ça à ce moment-là. On bascule donc notre inscription sur la TDS, il reste quelques places, on passera à quelques minutes d’une clôture. Mais qu’est-ce qu’elles ont ces courses de l’UTMB ??!!

 On est en janvier, on a le temps maintenant. La prépa du Marathon de Milan avant, mais une blessure sérieuse m’interdira toute foulée pendant 1 mois et demi  en Mars/Avril. C’est surtout le moment où je me documente sérieusement sur la course. Le kilométrage et le dénivelé ne sont pas seulement importants, elle est surtout très « technique ». Chaque participant le dit, elle est particulière… Oui mais ça veut dire quoi ? Au gré de mes recherches, je vois des photos de pierriers raides comme je n’en ai jamais vu, des mains courantes sont nécessaires à certains endroits. Le rapport distance/dénivelé est impressionnant. Je commence à sérieusement m’inquiéter : pourquoi je me suis embarqué dans cette galère ??!

Début Mai, la douleur a fortement diminué. Je n’ai plus le choix de toutes façons, 4 mois de prépa sont un minimum pour affronter l’épreuve. Je prévois donc en moyenne 5 sorties par semaine, 60 à 90 km par semaine. Je découvre le « fractionné en côte ». Attention : je ne cours pas dans ces énormes « raidards », je marche le plus vite possible et redescends en courant… des sorties d’une après-midi complète en alternant marche et course. Quelques courses de prépa (je vous conseille particulièrement l’Altispeed à Val d’Isère…) bien choisies pour leur rapport distance/dénivelé important. A cela je couple une alimentation stricte : pas ou peu de graisse, plus d’apéros, j’arrête le café. Je conjugue une prépa trail avec la rigueur alimentaire que je m’impose lors de la préparation d’un Marathon. La douleur à la sacro-iliaque droite tend à disparaitre, même avec la charge de l’entrainement, c’est un point positif.

 

Mais plus le temps passe et plus je regarde et détaille la course, plus j’en suis convaincu : ça ne peut pas passer. C’est impossible. Les finishers en 32 ou 33 heures des années précédentes voient des performances bien meilleures que moi sur des trails longs. Y a pas photo, ça ne passera pas, ça ne peut pas passer !! En plus la 1ère barrière est assez courte. Sur la TDS pas de départ en vague, c’est 33 heures un point c’est tout, pas une minute de +. Donc si ralentissements au départ, ça va être encore plus compliqué !! Je n’ai pas le choix, si je veux passer cette première barrière, je devrais me mettre en « sur-régime » les 3 premières heures… c’est évidemment la 1ère chose à faire dans une telle épreuve !!

10 Jours en famille et avec la famille de Denis en montagne finiront la prépa en mode rando… et nous voilà avec Denis, ce mercredi 28 Août, 4h15 du matin, dans le centre de Chamonix à attendre la navette qui va nous amener à Courmayeur. 30 petites minutes, en empruntant le tunnel du Mont Blanc, nous suffisent à relier cette petite ville qui marque l’entrée en Italie. 30 minutes…

Une attente dans le confort et au chaud dans la patinoire municipale. Je suis assis. J’ouvre grand mes yeux. J’aime ces moments-là : je ne parle pas, je regarde les autres, j’essaie de deviner l’histoire de cette femme qui  fait et refait sans arrêt son sac ou d’imaginer ce que peuvent dire ces concurrents japonais qui ont fait un si grand voyage pour participer à cette aventure. Il y a énormément de nations représentées, certains viennent de très loin.

Nous rejoignons la ligne d’arrivée. L’organisation est au cordeau : un sac à déposer pour l’arrivée à Chamonix, un second pour la base de vie du milieu de parcours. Dans 30 min le départ, nous sommes au milieu des 1 500 participants. Beaucoup d’agitation autour de nous. J’essaie de m’en couper et  de me concentrer sur ce qu’il y a à faire : courir un bon rythme ces 3 premiers km à plat pour ne pas perdre de place et ne pas trop subir les ralentissements, s’arrêter à chaque point d’eau et refaire impérativement le plein du camel. Manger absolument à chacun des ravitos, profiter de mon petit avantage de « descendeur » pour gagner du temps sur le 1er tiers et… serrer les dents pour le reste… si il y a un reste. Je me retourne au bruit d’un hélicoptère qui survole la zone de départ, le soleil se lève sur le massif enneigé derrière nous, l’image est magnifique.

Le départ est donné au son de Vangelis… On peut polémiquer sur la surpopulation de ce type de courses, son aspect ultra-mercantile, l’hyper communication,  tout le business qui tourne autour… mais ce moment est vraiment unique, il me sert la gorge et me fait monter les larmes aux yeux.  Ca y est je suis bien… je n’ai plus d’angoisses, plus de craintes, j’irai le plus loin possible, je donnerai tout ce que j’ai… c’est tout. Je ne le fais pour personne d’autre que moi… on ne vit qu’une fois, je veux voir tellement de choses, profiter de tellement de moments et celui-ci en est un, je veux en savourer chaque minute jusqu’à la fin !!

La sortie de Courmayeur (km 0, 0:00, D+ 0) et la rude montée jusqu’au col Chécrouit (km7, 1:23, 1 956m) ne revêtent pas beaucoup d’intérêt, mais le passage est large et il n’y a pas de bouchons sur ce qui est sans aucun doute une belle piste de ski en hiver. Un point d’eau signe notre entrée sur le 1er single. Evidemment ça bouchonne et une bonne dizaine de minutes seront nécessaires pour reprendre un rythme de montée correcte. Malgré toutes les mises en garde dans le règlement sur les pénalités en cas de dépassement en dehors du sentier, nombre de coureurs ne respectent rien (ni eux-mêmes, ni les autres) et profitent des bouchons pour doubler. Je souris intérieurement en pensant que d’ici une cinquantaine de km, les mêmes tricheurs auront beaucoup moins d’énergie pour ce genre de comportement…

Je profite des ralentissements pour admirer le paysage tout autour de moi, c’est magnifique, le val Veny est vraiment sublime… et le beau temps est au rdv !

Nous arrivons rapidement à l’arête du Mont Favre (km 11, 2:34, D+802m, 1 224ème) et basculons sur une descente assez raide mais sans complexité technique et quelques endroits plus larges permettent de doubler. Je ne m’en prive pas et j’essaie de trouver un bon compromis entre une vitesse correcte et le fait de ne pas dépenser trop d’énergie. Au bout de cette longue descente et après une longue ligne droite, nous rejoignons le lac Combal. (km 15, 3:16, D+ 1 315m, 1 244ème) 1er ravito de cette course. Il y a énormément de monde. Je m’agace, je me déconcentre et je perds un temps infini : je cherche mon gobelet trop longtemps, les boissons sont difficilement accessibles, le ravito solide carrément inaccessible. Je m’énerve pour de bon. Je plie l’ensemble et m’en vais après 10 minutes avec dans l’estomac deux verres de Coca et rien de solide. Je n’ai pas rempli mon camel… j’ai vraiment fait n’importe quoi !! Je peste contre moi-même, de ma bêtise et de mon manque de calme. Il faudra absolument que je sois plus pro au prochain !!

La rude montée vers le col Chavanne va vite me faire oublier ce mauvais moment : non seulement, là aussi, le paysage est à couper le souffle… mais le dénivelé coupe, lui aussi, sérieusement le souffle !! bon sang quelle montée !!

 

J’arrive enfin en haut du col (km 20, 4:33, D+ 1 932m, 1 239ème) et remercie chaleureusement les bénévoles pour leurs encouragements que l’on entend depuis si longtemps en bas.

Nous allons avoir la chance de vivre un moment rare : une descente douce, régulière, large le long du vallon de Chavannes qui va nous permettre d’avaler les kilomètres, en trottinant, dans des conditions parfaites. C’est un des plus beaux moments de ma course. Nous descendons plus de 800 mètres de dénivelé, pour en remonter un peu plus de 400 en direction du prochain col. Nous ferons ce chemin par le vallon de la Doire de Verney, puis passerons le lac Verney, un endroit unique et magique.

 

L’arrivée au col du petit St Bernard (km 36, 7:20, D+ 2494m, 1 262ème) marque notre entrée symbolique en France. C’est le 2ème ravito. Je fais un point rapide : 36km, 2 500m de D+, soit pas tout à fait 1/3 de la course. La barrière horaire est à 9:30 de course. J’ai donc un peu plus de 2h00 d’avance. C’est plutôt positif, mais je ne m’emballe pas, tout peut déraper très rapidement. C’est une avance qu’il faut gérer maintenant. Je fais le plein du camel en eau. J’ai facilement accès à la nourriture, mais pas très faim, j’avale une tranche de pain d’épice et provisionne 3 barres de céréales, je les mangerai à la prochaine descente. 2 verres de Coca et je repars.

Prochain objectif Bourg St Maurice, en une seule étape descendante de 15 km !! Pas d’excellents souvenirs de ce moment. Nous empruntons la voie romaine qui était utilisé il y a un peu plus de 2 000 ans pour relier Rome à Lyon. Un chemin chargé d’histoire, mais large et sans beauté. Je me force à trottiner, mais la chaleur, au fur et à mesure de la descente, est de plus en plus importante. Je m’arrête à 2 reprises pour enlever mes 2 couches successives… et tenter de manger. Mais rien ne passe. Je n’insiste pas. Je mangerai à Bourg.

L’arrivée sur la ville se fait par le joli village de Séez, mais ensuite il nous faut contourner une partie de la ville de Bourg Saint Maurice par des endroits pas très bucoliques pour enfin arriver au centre et au ravito n°3 (km 51, 9:49, D+ 2 556m, 1 223ème). Il y a énormément de coureurs allongés, pas au mieux, qui ont l’air d’être là depuis un bon moment, c’est un 1erappel aux abandons. Là il faut absolument que je recharge les batteries. J’ai toujours 2:00 d’avance, je dois les utiliser intelligemment. Je recharge d’abord le camel. Puis je mange quelques gâteaux qui se présentent en buvant un coca. Mais ça ne passe vraiment pas, je revomis le tout 2 minutes plus tard. C’est la tuile. Qu’est ce que je dois faire ? Je me calme et je m’assoie 5 min. Je retente 2 biscuits salés et 3 gorgées d’eau. Le tout ressort instantanément. Je n’insiste pas plus, je prends une petite réserve de nourriture et ressort du ravito après avoir été contrôlé d’une partie du matériel. Je prends à ce moment-là un gros risque, que je n’ai pas vraiment mesuré : je pars pour le passage le plus dur et le plus risqué du parcours, qui s’effectuera de nuit sans savoir si je pourrai boire ou manger.

C’est d’abord une montée de 1 600 m positif qui nous attend. Un long single en S, qui n’en finit pas. Je prends un rythme lent et régulier et je mets un pied devant l’autre en m’aidant le plus possible de mes bâtons, je baisse la tête, je ne cherche surtout pas à situer le haut de cette montagne. Je déconnecte, je rentre dans ma bulle et j’avance.

La montée est longue, interminable, j’ai chaud. Dès que je tente d’avaler une gorgée d’eau, un haut le cœur la fait ressortir. Je garde juste l’eau dans ma bouche pour me désaltérer et la recrache ensuite, pas d’autre solution. Je m’asperge aussi le visage. Une file de 7 à 8 coureurs se forme derrière moi. Je demande : « si vous voulez passer, vous le dîtes… ». La réponse est collégiale : « Surtout pas, ton rythme est parfait, emmène nous en haut !! ». Ca remotive un peu… Au bout d’1h30 de montée, je commence à sentir les 1ers effets de mon manque d’eau et de nourriture : les crampes aux mollets commencent à apparaître à cause du manque d’eau et un autre signe, que je commence à bien connaitre se manifeste : des fourmis au bout de mes doigts… je commence une hypoglycémie. D’habitude je résous rapidement le problème, une barre de céréales règle l’affaire. Mais là, ça ne passe pas. J’essaie de ne pas lâcher la cadence et la régularité de mes pas. Les fourmillements se font maintenant sentir dans les lèvres et j’ai l’impression que mes jambes ne me portent plus. Il va falloir que je prenne une décision : insister c’est prendre le risque de tomber dans les pommes… et là les médecins de course ne me laisseront aucun choix : ils me renverront en bus à Chamonix ! Je lève la tête : le point de contrôle du Fort de la Platte est à – de 150m D+ au-dessus. A mon rythme ça doit vouloir dire 15 minutes environ. Je serre les dents en fixant désespérément le bénévole en haut. J’arrive enfin à son niveau (km 56, 12:17, D+ 3 705m, 1 059ème)… il bipe mon dossard… je ne suis vraiment pas au mieux et ça doit se voir : « Ca va aller ?! ». Je force un large sourire : « Oui, oui, bien sur !! ». Une des concurrentes qui m’a suivi arrive à ma hauteur et me serre la main : « Chapeau et merci : le road book prévoyait une montée en 3h00, on l’a faite en 2h10 !! ». C’est super sympa à elle de me l’avoir dit, ce simple échange me redonne du baume au cœur… Mais il ne m’a pas rempli l’estomac…

Je refais le plein du camel à la citerne d’eau mise à disposition. Je prends le temps de m’assoir 5 min. Je fais quoi maintenant ? L’écoeurement est moins important mais toujours présent. Je ne veux pas tenter de manger ou boire tout de suite, j’ai peur que ça fasse reprendre les nausées.

Je me suis promis d’aller au bout, de ne pas baisser les bras. J’ai un peu d’avance, ça se tente. Je prends la décision de rejoindre le col de la Forclaz qui est encore à 400m D+ au-dessus. Si ça ne va pas à ce moment-là, je ferai demi-tour et redescendrai à Bourg St Maurice. Je reprends une marche lente. Je relève enfin la tête et admire le paysage : derrière moi Bourg St Maurice et une partie de la vallée de la Tarentaise. Devant moi le magnifique col de la Forclaz sur un soleil couchant.

 Je passe la prochaine heure à regarder autour de moi, sentir les odeurs, deviner ce qui peut se trouver derrière les montagnes environnantes. Mon esprit vagabonde, je ne suis plus du tout dans la course… j’ai oublié les barrières, ce qui reste à faire. Les signes d’une belle hypoglycémie sont toujours présents, mais ils ne m’inquiètent plus. Arrivé en haut du col, je m’assois en haut d’une butte herbeuse, dos au chemin, face à la montagne et au soleil qui disparaît derrière. Il n’y a pas un bruit, je suis bien, je voudrais que le moment ne s’arrête pas. J’ai faim, je sors une barre, la termine, 2 autres subiront le même sort. Je dois boire au moins ½ litres d’eau. Je n’ai aucune idée du temps que je suis resté là-haut… 5 minutes ? 15 minutes ? J’ai eu l’impression de faire une pause de 2 heures assortit d’une sieste aussi longue !! Je me relève en pleine forme, bien décidé à m’attaquer à un des plus gros morceaux : le Passeur de Pralognan, l’endroit le plus technique de la course. (Si j’avais su ce qui m’attendait à ce moment-là, j’aurai fait demi-tour sans l’ombre d’une hésitation !)

Avant de remonter de nouveau au passeur, il faut descendre au milieu des rochers, je trouve cet endroit technique, dur, dangereux. Il y a un gros précipice, pas de mains courantes, des rochers acérés. Il faut mettre les mains constamment, on avance pas beaucoup. Devant moi une file de coureurs avancent encore moins vite. A l’occasion d’une de leur pause, je passe devant. 15 minutes plus tard, je suis enfin en bas de cette arête. Je lève la tête, elle est gigantesque. L’obscurité commence à se faire, on devine de petits points lumineux, tout en haut. Ne pas réfléchir. Je sors ma frontale, je l’ajuste et commence l’ascension. Je suis vite freiné par un groupe de concurrents, mais le sentier est trop étroit et trop dangereux, je reste sagement derrière et suit l’ensemble. Au fur et à mesure que la nuit tombe l’humidité se fait plus présente, les pierres deviennent glissantes. Le sentier est de plus en plus technique. La nuit accentue ce phénomène. Nous sommes, par endroit, presque couché dans la pente pour pouvoir tenir sur nos 2 pieds. Nombre de coureurs se rangent sur le côté dès qu’ils le peuvent pour reprendre leur souffle et s’accorder quelques secondes de répit.

Après quelques centaines de mètres plus plats, nous arrivons enfin au point de contrôle du passeur (km 62, 14:20, D+ 4 464m, 1 007ème). 4 bénévoles sont présents, tous nous mettent immédiatement en garde : « Attention, il y a plusieurs passages très délicats, des mains courantes sont installées, utilisez les. Assurez chacun de vos pas, prenez votre temps, il y a eu beaucoup de chutes depuis quelques heures ! » Un brancard et une mallette d’urgence sont posés à même le sol. Une micro tente est montée attendant le prochain blessé…

Nous commençons la redescente. Je pensais trouver quelque chose de semblable à l’autre versant. Mais ce que nous allons trouver va plus s’apparenter à de l’escalade qu’à du trail ! Effectivement il y a des mains courantes, c’est bien le minimum vital pour tenter de descendre… certains passages ont même été éclairés par les bénévoles avec des frontales montées sur des bâtons. Devant moi 3 personnes tentent désespérément de trouver des endroits pour placer les mains et les pieds. C’est très compliqué, il a des chutes de pierre dès qu’un pied est mal assuré. Il nous faut, durant plus d’un quart d’heure, descendre à reculons, comme on le ferait sur une échelle. L’humidité rajoute un danger de glisse sur les pierres plates. Les conditions sont vraiment terribles. Un des hommes, 2 personnes devant moi, va, à un moment, se bloquer. Il ne veut plus avancer, il a très peur et cette peur va se transformer en panique. Il est bloqué sur une petite plate-forme et ne veut plus avancer. Nous essayons de le raisonner, mais rien n’y fait. Nous demandons aux personnes au-dessus de passer le message aux bénévoles quelques dizaines de mètres au dessus. En moins de 5 minutes, un secouriste arrive sur notre droite en descendant à reculons cordé et équipé d’un baudrier. Il semble que la technique soit rodée. Il discute quelques secondes avec l’homme bloqué. Il se met en protection derrière lui, il lui fait enfiler un baudrier et le fera remonter très rapidement.

Nous continuons notre descente dans la nuit, très doucement. A un moment il n’y a plus de mains courantes. La descente, même si elle est reste très raide et dangereuse, s’adoucit quelque peu. Je reste très vigilant. Chaque pas s’apparente plus à une descente à ski sur des pierres. On commence à entendre des encouragements très loin en bas. Puis le pierrier cède la place à un chemin en terre… quelques minutes après, enfin, le plat et nous atterrissons sur une large route en terre.

Cette descente m’a vidé. Je suis incapable de courir. Je repars en marche rapide. J’en profite pour manger ma dernière barre et boire. Les encouragements que l’on entendait étaient un rassemblement de jeunes surexcités qui nous « reboostaient », ça veut dire que le ravito n’est pas tout de suite là… mais ce n’est pas grave, le chemin a repris un aspect plus praticable, c’est bien l’essentiel ! Enfin le ravito du Cormet de Roselend apparaît, il est synonyme de lumière, de chaleur et surtout de mes affaires sèches et qui sentent bon pour me changer !! (km 66,5, 15:45, D+ 4 472m, 1 016ème)

Sauf qu’en arrivant… mon sac n’y est pas. La pauvre bénévole a beau se démener… il n’est pas dans le camion ! Je la rassure : ça ne changera pas la face du monde… mes camarades de jeu devront juste supporter une odeur de rat mort quelques heures de plus !! Ca peut d’ailleurs être une technique : créer un effluve suffisamment repoussant pour dissuader tout dépassement !! (Voir asphyxier totalement ceux que j’aurai la chance de dépasser !!)

Bref ! Me voilà dans ce mouroir qu’est le ravito du Cormet. Il y a bien un animateur qui essaie de mettre un peu d’entrain et de bonne humeur… mais ce que je vois autour de moi est bien différent : la queue pour les abandons est bien plus longue que celle pour aller remplir le camel. Il y a de la place au ravito, je ne me pose alors aucune question, je suis le plus mécanique possible : je fais le plein d’eau, je mange salé pour conserver l’eau, je mange sucré pour récupérer un peu d’énergie, je fais le plein de barres énergétique, je bois du coca autant que possible… et sans jeter un seul coup d’œil derrière moi, je franchis la sortie de la tente. J’ai dû rester 5 à 6 min environ.

La nuit est gelée, humide, noire… je suis transis de froid, je claque des dents, j’ai beaucoup de mal à lutter contre le froid sur ce départ. Mais je vais bientôt pouvoir me réchauffer, car le col de la Sauce et ses 400m D+ sont au programme. La montée passe plutôt bien, un court replat, nous sommes un groupe de 6 et nous suivons sagement. Bientôt la descente s’accentue et nous passons un endroit magique : le passage du Curé. Cette roche a été creusée à main d’homme, en forme de demi-cercle sur plusieurs centaines de mètres au 19ème siècle. C’est un chanoine qui a commandé ce travail de titan.  Lors de la construction, 3 hommes y sont morts d’accident ou d’épuisement. Cette nuit, le passage est impressionnant : les frontales illuminent en halo le passage, le bruit du torrent déchaîné en contrebas confirme le vide sur notre droite. Nous descendons en alternant marche rapide et petit trot à la faveur du terrain. Nous quittons la roche et la pente s’accentue encore dans la végétation. Rapidement nous arrivons au point de comptage du hameau de la Gitte.(km 74, 18:15, D+ 4 848m, 878ème) Un point d’eau, mais mon camel est presque plein, je n’ai pas assez bu. Je m’arrête quelques secondes pour changer mes piles. Il est 2 heures du matin, la moitié de la nuit.

Et c’est avec entrain que j’attaque les 700m D+ qui nous sépare du col de la Gitte. D’abord doucement, et puis je me sens bien, de mieux en mieux même. Je me surprends à chercher les concurrents devant moi pour vouloir les dépasser, je compte le nombre de dépassements. Je monte à une vitesse incroyable, je trottine même en montée parfois, je ne force pas, c’est presque naturel. Si il avait fait jour à ce moment-là, mes compères du moment aurait pu voir un large sourire sur mon visage. J’ai doublé 54 personnes en 1heure et ¼. J’ai pris un plaisir indescriptible à monter. Nous passons un poste de secours. Une jeune femme demande à arrêter, le secouriste lui explique que personne ne passera avant au moins 7 heure du matin. « Ce n’est pas grave, j’attendrai, je ne peux plus avancer… J’abandonne». Le secouriste signale la décision et le n° de dossard à la radio. C’est aussi facile que ça…

Nous passons le col, je discute avec un coureur, il me dit qu’il faut s’attendre à un nouveau passage difficile techniquement avant d’arriver au Col Joly. Effectivement, après un replat très agréable, de nouveau il faut escalader, monter, descendre dans les rochers, toujours dans la nuit, toujours avec une humidité qui ne pardonne pas la moindre faute de pied. A la faveur d’un plateau un troupeau de vache va nous accompagner sur quelques centaines de mètres. J’accuse maintenant l’effort des 2 heures précédentes, j’ai un vrai coup de pompe. J’attends avec impatience un ravito qui n’arrive pas… Enfin, au loin, de la musique, d’abord très loin, puis on se rapproche, de plus en plus. Cette musique nous guide dans la nuit, mieux que ne pourrait le faire les bandeaux lumineux. Je savoure les notes, j’attends la prochaine chanson, j’imagine des gens heureux sous la tente. Peut-être que certains dansent ?! Vraiment cette musique m’aura aidé, pendant une demi-heure environ, à arriver jusqu’au ravito.

« Bienvenu au col Joly Monsieur !! ».(km 85, 21:30, D+ 5 688m, 834ème) C’est ainsi que m’accueille la bénévole qui bipe mon dossard à ‘arrivée. « Entrez pour vous mettre au chaud ! ». Il y effectivement une excellente ambiance ici (mais personne ne danse…). Les bénévoles ont un mot d’humour pour tout le monde. Ca chambre, les vannes fusent. Ca fait du bien de se détendre. Je prends le temps de faire une grosse pause, au moins 30 minutes. Une soupe, une deuxième, du sucré, je bois, je remplis le camel. Je discute avec mes voisins de table. « Il faut compter 2 heures pour descendre sur les Contamines ». C’est effectivement ce que j’avais en tête. Des rencontres improbables : mon voisin de gauche ne doit pas être loin des 70 ans « 68 !! et c’est ma 4ème TDS… j’ai fait les 2 autres une fois déjà, mais c’est la plus belle !! »…. Certainement que, quelques heures plus tard, d’autres concurrents, avec la même expérience, vont assurer que c’est la CCC ou l’UTMB…

Il me faut ressortir, là encore j’ai froid, très froid. Je pars dans cette descente, d’abord peu technique, puis de plus en plus. Mais l’accumulation des kilomètres finit par vraiment peser sur les cuisses et malgré le faux plat descendant très simple et très large, je ne peux repartir en courant, je rejoins les Contamines en marche active. Dans cette descente la fatigue se fait franchement sentir : les pierres sur le côté se déguisent en lapin ou en chien à mes yeux. L’impression est très étrange, je suis pris d’hallucinations… la sensation est très brève, mais pas désagréable. L’esprit vagabonde, il abandonne quelques secondes le contrôle que je lui impose depuis bientôt 24h…

Puis une longue ligne droite, plate et large, mais je n’ai pas d’énergie, je marche. Je sais que Caroline et les garçons m’attendent dans 2 ou 3 km, au ravito. J’attends ce moment avec impatience, je l’ai attendu toute la nuit. C’est ce qui m’a fait repartir à chaque fois. Il faut aussi que je les rassure. Ils ont passé une nuit complète à suivre les SMS de l’orga (qui arrivaient avec retard ou parfois pas du tout). Je sais qu’ils vont être attentifs au moindre signe de ma part, il faut que je montre que je maitrise la situation, que tout va bien. Même si la course est loin d’être finie !! Encore 22 km et 1 600m D+. ( l’équivalent d’une Nuit des Cabornes pour les Lyonnais). J’ai parfaitement conscience de ce qu’il reste à faire, je ne dois pas céder au raccourci : tu es aux Contamines, tu es sur la fin. Il reste au minimum 7h00 de course !

Je vois arriver Thomas au loin. « C’est papa !! ». Tout le monde court à ma rencontre, ils sont très en amont du ravito, on fera 500 à 600 mètres en marchant ensemble. Je leur donne mes impressions, ils m’expliquent leur nuit à me suivre. Ca fait chaud au cœur et, à postériori, c’est rassurant de savoir que je n’étais pas seul, dans la nuit, au milieu des montagnes. Pas grand monde au ravito, on doit être moins de 5. Ravito des Contamines (km95, 24:10, D+ 5 761m, 780ème)Je passe une dizaine de minutes, en mangeant, à discuter avec la petite famille et, par manque de concentration, je repars en faisant une grosse boulette que je vais payer quelques heures après : je n’ai pas refait le plein du camel !! Il doit rester moins d’un tiers de litre. Le prochain point d’eau est aux Ouches… 5 heures plus tard !!

Reboosté et lucide sur le boulot qui reste à faire, j’attaque la première partie de la montée suivante. Objectif le chalet du Truc, 700m D+ au-dessus. Je laisse la petite famille au début de la montée. Elle commence fort tout de suite, un « ancien » qui est repartit devant moi au ravito me met une accélération incroyable : je vais doubler 9 concurrents dans la montée, c’est le seul qui m’aura dépassé, mais je ne le reverrai pas !! D’abord sur un chemin forestier, puis sur un sentier en sous-bois, je mettrai moins d’une heure pour arriver au chalet du Truc. Le paysage est magnifique, il doit faire bon se poser dans l’herbe épaisse et verte par une belle après-midi ensoleillée !! De nouveau une grosse descente, assez rude (ou bien est-ce moi qui commence à être à la peine ??!) et nous découvrons, d’un coup une immense montagne, face à nous. Une masse incroyable !! Si je ne voyais pas les tous petits points, tout en haut, que l’on devine avec peine et qui gravissent tout doucement ce colosse, j’aurai pensé le passage impossible à pied…

Les bras m’en tombent et j’en ai les jambes coupées (je sais …ça pas être simple de gravir ce monstre sans tout ça !!). Je m’accorde 5 minutes en bas pour prendre une barre et boi…. Ah bah tiens j’ai plus d’eau !! Impeccable… je suis comme ça… un homme de challenge !!... 900m D+ et 15 km… sans eau… sinon c’était trop simple… je n’ai pas pris ça sur le ton de l’humour sur le moment et j’ai beaucoup pesté contre moi et mon inattention lors du précédent ravito. Ce genre de petite erreur peut se payer cher, peut même compromettre mon arrivée. Je dois absolument progresser de ce point de vue : rester concentré jusqu’au bout, quelque soit l’environnement.

Je finis par m’attaquer à ce dernier gros morceau, je ne suis vraiment pas rassuré. Un groupe de 5 à 6 personnes se forme derrière moi. Mes pas sont très lents, j’ai le souffle coupé alors que je ne suis pas forcément plus haut que d’autres points dans la course, j’ai l’impression d’évoluer à très haute altitude : chaque mouvement demande un effort très important. Devant moi et derrière moi les choses ne sont pas meilleures. Seul un concurrent double régulièrement et arrive à ma hauteur en me gratifiant d’un encouragement. Le sentier n’est pas forcément technique, mais il est très raide. Une fois de plus cette impression de devoir se coucher, par endroit contre le flanc pour ne pas basculer en arrière. Cette ascension va nécessiter 1h10… la seule chose qui m’ait faite tenir c’est de savoir que de l’autre côté de cette montagne c’est la vallée qui amène à Chamonix. Je passerai 7 ou 8 concurrents arrêtés sur le côté, j’essaierai de les encourager à mon tour. Je m’arrête pour remettre ma veste, malgré l’effort très prononcé, je grelotte.

J’arrive enfin en haut. (km 102, 26:40, D+ 6 924m, 751ème) J’étais tellement perdu dans mes pensées que je n’ai même pas entendu les bénévoles qui mettaient tout leur cœur à nous faire monter en nous hurlant des encouragements. Je ne pense pas à leur demander s’ils avaient un peu d’eau. Je repars illico dans l’autre sens à l’assaut de la descente. Elle n’est pas trop technique, mais je sais surtout qu’il faudra remonter pour accéder à Bellevue et enfin basculer sur Chamonix.

Le passage sur le pont suspendu qui enjambe un énorme torrent est assez impressionnant, il a dû en effrayer plus d’un !! Nous remontons encore 200m D+ en 2 fois. Je trouve ce passage très long, je m’arrête une nouvelle fois pour enlever ma veste. Nous croisons de nombreux randonneurs. Tous nous encouragent chaleureusement… et me voilà enfin au dernier sommet. Un pointage pour la puce (km106, 28:00, 7 059m, 761ème) et je me paie le luxe de leur demander de l’eau. Ils en ont une bouteille. Je sors mon gobelet et les soulagerai d’un verre.

Je bascule enfin sur la dernière descente.  Il y a 600m D- jusqu’aux Houches, il fait de plus en plus chaud dans cette descente. Dans la forêt, je rencontre un sympathique concurrent, Sébastien. On entame la conversation en se demandant dans combien de temps apparaitront les Houches. On se raconte notre aventure. Nous sommes tous les deux heureux de ce que nous avons vécu,  profils à peu près similaire, il me dira qu’il vaut quand même 3h40 sur Marathon… j’en suis loin !!

Arrivée au dernier ravito, les Houches (km 111, 29:05, 7 059m, 766ème). Je sais, bien sûr, qu’une arrivée ici signifie une arrivée à Chamonix. Il n’y a plus rien de technique, un simple chemin le long du torrent. Je demande l’heure aux bénévoles. « 12h06 mon gars, tu es plus que large, tu as 4 heures pour relier Cham’… même en rampant tu y arriverais ! ».  Ce brave homme ne croit pas si bien dire… même en rampant j’aurai relié Cham’ !!

Je repars doucement, en marchant… plus besoin de faire de calculs, d’hypothèses, cette fois ci c’est bon. Je serai finisher. Sebastien me rejoint. « On essaie de courir ? ». J’essaie pour lui faire plaisir, mais non seulement c’est dur mécaniquement, mais je n’en ai pas envie. Après 200 mètres, je repasse à la marche rapide. Je lui propose de partir devant « non, pour moi c’est parfait, on finit ensemble ». On va continuer en papotant… de course à pied !! On se fera doubler une dizaine de fois peut être. Certains en marchant très fort, d’autres en trottinant. On applaudit et encourage chacun. Plus on se rapproche, plus nous croisons du monde. Chaque personne nous applaudit en nous félicitant pour l’exploit accomplit, le sourire est de plus en plus marqué sur le visage. On est, l’un comme l’autre, heureux d’être là, content de l’effort accomplit.

J’aperçois au loin un vélo équipé d’une remorque pour enfant qui vient à notre rencontre. « Allez bravo Franck !! continue comme ça, c’est bientôt la fin !! ». C’est Peggy, une amie qui habite Chamonix, qui nous a hébergé le dernier soir accompagnée de ses jeunes enfants. Je lui demande combien de temps encore avant la ligne « c’est pas tout de suite là, mais ça arrive !! ». Arrivés au rond point qui marque l’entrée dans la rue piétonne, nous tombons d’accord : on ne peut pas finir en marchant. On se met donc à trottiner. Un peu plus loin, la petite famille est là. Comme une saine habitude prise, mes enfants me prennent les bâtons, et me tiennent la main. Sebastien prend discrètement la poudre d’escampette pour profiter de son finish et me laisser le mien. Caroline complète le trio. Les 300 derniers mètres sont exceptionnels : chaque personne y va de son bravo, de son encouragement, je vis un moment magique. Léger virage à droite, je reconnais la place. J’accélère le rythme… je n’ai jamais eu de chrono sur moi sur cette course, mais je devais allègrement être à plus de 11 à l’heure sur ces derniers mètres !! Dernier virage à gauche, la majestueuse arche se dresse devant moi. Je l’ai tellement vue en vidéo, tellement rêvé ces derniers mois, ces dernières heures. Nous la passons ensemble. (km119, 30:40, D+ 7 207m, 772ème)

 

J’ai commencé mon récit en disant que cette course avait changé quelque chose, m’avait fait tourner une page.

Après plusieurs jours, objectivement donc (l’adrénaline ayant retrouvé un taux normal !!), cette course m’a permis de passer un cap dans la confiance que je place en moi. J’ai toujours douté de mes capacités, pas seulement en CAP, dans la vie d’une manière générale. La course à pied m’a permis de tenter de me rassurer : être « finisher » de défi de plus en plus important, de plus en plus long et dur, ça veut surtout dire,  « je suis capable de le faire ». Je ne le fais pour personne d’autre que moi, j’ai juste eu besoin de me prouver que je pouvais le faire.

Cette TDS m’aura fait faire un grand pas dans la confiance que je me porte. Les défis qui me semblaient tellement lointains il y a quelques semaines encore me paraissent beaucoup plus réalisables aujourd’hui. La douleur et la peur sont des choses toutes relatives… elles s’effacent en quelques secondes dès lors qu’un simple moment de bonheur vous traverse. Il suffit d’en prendre conscience.

La vie est faite de défis, quels qu’ils soient. Ce sont eux qui nous permettent d’avancer, de comprendre, d’explorer. Ne plus en avoir signifierait ne plus vouloir avancer… il y a pourtant tant de choses à découvrir…


Franck

16 commentaires

Commentaire de mimile posté le 06-09-2013 à 16:00:11

Extraordinaire epoustouflant
Félicitations !!
Ton courage et ton abnégation force le respect. Tu es un champion
Merci pour nous faire partager ta passion. J'admire tes performances et tes récits.
A tel point que je n'ose pas te le dire quans je te croise ( c'est arrivé 2 ou 3 fois ) sur les "petites" courses lyonnaises : c'est idiot
Bonne récupération

Commentaire de joris posté le 06-09-2013 à 16:09:17

Magnifique récit !
Je partage assez tes motivations et ta philosophie de course et imagine assez bien ce que tu as pu ressentir même si on ne peut pas vraiment dire ça avant de l'avoir vécu soit même.
Bravo en tout cas d'être allé au bout de ton défi, chapeau pour ta belle course !

Commentaire de lalan posté le 06-09-2013 à 16:26:14

C'ést un récit très agréable à lire. Une super bonne gestion de course. Maintenant tu te connais encore un plus que chaque jours qui passent . Bravo à toi, et longue route l'ami.
(fini la poésie, t'avais un joli petit fessier devant toi pour avancer comme ca('_') )

Commentaire de bubulle posté le 06-09-2013 à 20:19:05

Salut Franck,

Tu as fait partie de ceux que j'ai suivis sur cette TDS. Et notamment de ceux qui m'ont épaté par leur progression sage, régulière, mais assez inexorable. C'est extrêmement fort d'être arrivé à passer le cap de difficultés à t'alimenter, c'est en général un cas d'abandon à peu près inéluctable. Ça ne s'est même pas vu dans les temps de suivi.....vraiment très fort.

Bon, tu aurais pu te dispenser de la description de la descente du Passeur de Pralognan car, là, je connais quelqu'un(e) qui va être difficile à convaincre (seule solution : le passer de jour...quoique).

Merci de m'avoir fait repartir vers la carte, par tes descriptions précises du terrain. Ton CR fera partie de mes livres de chevet, l'an prochain, si j'ai la chance d'être tiré au sort..:-)

Commentaire de coco38 posté le 06-09-2013 à 20:44:02

Très fort !
Avoir tenu malgrè les problèmes d'alimentation ; c'est très très fort. C'est vraiment sur le mental que ça se joue... et là visiblement tu es extrêmement fort.
Donc Très fort, très très fort, extrêmement fort.
Au plaisir de se recroiser.
Jean-Claude.

Commentaire de DROP posté le 06-09-2013 à 21:41:47

Magnifique récit. Tu passes désormais dans la catégorie "des grands malades" pour le modeste coureur que je suis.

Un grand bravo

Commentaire de lauhxc posté le 06-09-2013 à 21:47:50

a cœur vaillant, rien d'impossible!
Bravo a toi
Laurent

Commentaire de gj4807 posté le 07-09-2013 à 00:30:41

Bravo pour ta course et pour ce récit très prenant. Tu illustres à merveille le principe qu'en ultra le muscle le plus important se situe entre les deux oreilles. Et puis l'attention que tu portes à ton environnement est réjouissante. Bonne récup.

Commentaire de fildar posté le 07-09-2013 à 13:18:28

Un ultra comme la TDS ce n'est jamais gagné d'avance quel que soit son niveau. Alors malgré tes déboires ( désolé pour le jeu de mots pourri) tu es finisher ! un grand bravo à toi

Commentaire de sabzaina posté le 07-09-2013 à 14:12:02

Bubulle a raison: ta description de cette descente me glace et me fait freiner des 4 fers pour m'inscrire à cette course très exigeante que tu as réussi à terminer avec une constance incroyable. Bravo Franck.
Seras tu à la Sainté cette année?

Commentaire de Matchbox posté le 07-09-2013 à 16:00:53

Magnifique récit de cette magnifique édition 2013 de la TDS.
Ton récit est très vrai et les émotions ressenties très justes aussi parce que j'ai vécu la même course que toi à mon niveau.
Bravo pour ta performance parce que cette course est d'une très grande difficulté et n'est donc pas à prendre à la légère.

Commentaire de Arclusaz posté le 07-09-2013 à 19:10:09

Il ne savait pas que c'était impossible, alors il l'a fait.

je suis vraiment heureux de te connaitre.

Commentaire de Arclusaz posté le 08-09-2013 à 09:33:12

en fait, si !!!!!!!!

Il savait que c'était impossible..... et pourtant il l'a fait.
C'est encore plus fort !!!!!!

Commentaire de snail69 posté le 07-09-2013 à 22:44:14

Tu devrais te mettre à l'écriture de thrillers ! J'ai pris plaisir à te suivre en live derrière mon écran et chaque point de passage était presque un soulagement. Une gestion et une volonté incroyable malgré les grosses difficultés et une ou deux boulettes. Un immense bravo Franck.

Commentaire de totoro posté le 16-09-2013 à 14:01:01

En te suivant, nous savions que tu avais fait quelque chose de grand ! Et c'est peu de le dire à la lecture de ton récit ! Merci Franck pour avoir pris le temps de partager et j'espère que tu as pu boire ton comptant ensuite ;-)

Commentaire de nicolopremo posté le 14-12-2013 à 11:24:07

Superbe ce récit! Ça donne la chair de poule! Je vais le lire et le relire! Si j'ai la chance d'être tiré au sort cette année, il me sera précieux!

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