Récit de la course : Sur les Traces des Ducs de Savoie 2017, par Benman

L'auteur : Benman

La course : Sur les Traces des Ducs de Savoie

Date : 30/8/2017

Lieu : Courmayeur (Italie)

Affichage : 2319 vues

Distance : 119km

Objectif : Pas d'objectif

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Chers Ducs de Savoie...

Chers Ducs de Savoie,

 

Savez-vous quelle idée saugrenue vos conquêtes guerrières ont fait germer dans l’esprit de redoutables tortionnaires de l’ère moderne ?

Je peux vous le révéler car j’en ai fait l’admirable expérience ces jours-ci :

Il s’agit de forcer des guerriers surentrainés, habillés en collant-pipettes, à courir nuit et jour sur les traces de vos terres patiemment gagnées autour du Mont-Blanc, en cherchant à y remonter le temps et arriver le premier jusqu’aux anciennes pâtures  du hameau de Chamouny…

 … ce même hameau aujourd’hui modestement rebaptisé par vos successeurs Chamonix Mont-Blanc, capitale mondiale de l’alpinisme et site emblématique du « sommet mondial du trail», j’ai nommé l’UTMB.

Bref, vous le voyez, si vous aviez fait vœu de modestie dans vos conquêtes ou votre administration, plus rien aujourd’hui n’incite à la modestie dans ces contrées bénies du tourisme alpinophile.

Le « sommet mondial du trail » promet bonheur, jouvence et célébrité wharolienne à ses adeptes. Un système initiatique basé sur une conquête de points de qualification et un tirage au sort renforce le mythe.

Arrivé sur place, l’approche de ce sommet se fait à travers un « village du trail » transformé en ultra-marché de noël avec arrêt aux stands obligatoire pour récupérer le dossard en échange d’une exploration fouillée des entrailles d’un havresac, à la recherche d’une liste d’objets imposés à porter sur soi en permanence en protection contre les éléments déchainés. Ce n’est plus un sommet montagneux, mais un sommet style G20 pour des coureurs du monde entier qui y arrivent en disant « j’ai faim » de conquête et de gloire.

La TDS, petite sœur rebelle de l’UTMB prend ses quartiers de noblesse en milieu de semaine, et  vient faire la claque à l’envers sur le parcours avant que le peuple choisi ne vienne y verser sa soif puis sa sueur antihoraire giratoire.

Mais, rebelle par nature car savoyarde, elle ira faire découvrir ses contrées plus éloignées en territoire valdôtain, tarentais, puis beaufortain, à ceux qui aiment davantage d’authenticité et assument leur penchant sauvage.

 

Je ne sais pourquoi, mais depuis plusieurs années, votre aimable virée me fait rêver et même un peu planer. J’ai depuis longtemps dévolu une partie de mon temps de Servoz disponible à percer la montagne pour aller y voir ce qui se passe de l’autre côté, car la vérité est au bout du tunnel.

Ce petit matin, c’est peinard, tapi sur le siège d’un bus, mais pas impérial, que je me prépare à prendre mon envol.

J’ai digéré mon quatre-heure et mon minuit aussi, mais le sommeil est encore le roi de la fête. Arrivé hagard dans ce hangar qu’est la patinoire de Dolonne, je somnole dans les allées, accoudé au bar, entre un flipper et un baby.

Je ferai en gare la connaissance de Arnauddetroyes (avec 2 d, comme dédé), qui m’avoue ne pas assumer dans son pseudo son expatriation teutonique… sa mère doit en être fier.

 

Nous cheminons ensemble vers la ligne de départ. Ma vessie n’étant pas une lanterne, c’est le temps du pisse and lève le camp, faut y aller.

 

Dame Poletti nous promet un beau voyage. Je me sens pousser des ailes au son des pirates des Caraïbes qui vont nous accompagner sur les premiers mètres. Beaucoup de concurrents ont les larmes aux yeux :« ça le fait » entend-on autour de nous. Je ris en carte, car je connais le parcours, et ne suis pas sûr que les mêmes diront « ça le fait » dans quelques heures. Mais show must go on, les fauves avions sont lâchés sur cette TDS.

 

Tour de contrôle à Benman : alloooôo, indiquez votre position dans le trafic.


 


Que dire sur ces premières pentes ? La nuit s’estompe doucement pour faire la place à une brume envahissante qui enfume encore mes souvenirs.  De nombreux spectateurs se pressent le long de notre guirlande lumineuse.

 

Ils encouragent le troupeau, et se préparent, pour certains qui vont faire l’assistance de leur champion, à une longue journée.

 

Vas-y champion, fonce !

 

Chécrouit que je n’ai pas plus de souvenir que ça de cette partie jusqu’au col du même nom.

 

Le ravito est zappé car je me suis largement chargé (en eau) avant le départ, avec 2,5 l dans les flasques et 1.5l direct dans le coco avant de partir, ça se boit d’un cul-sec.

Bon évidemment, je dois du coup faire quelques pauses en chemin pour borner de mon empreinte le territoire des Ducs de Savoie.

 50 places de perdues à chaque fois... la course n’a pas vraiment débuté.

Commence alors la longue et silencieuse montée vers le Mont Favre.
chacun se concentre sur les difficultés à venir. L’ambiance est recueillie. Les avions sont partis devant, nous commençons à avoir une course (un peu) plus intimiste.

 

Le brouillard, c’est dans nos têtes.

 

Commence alors l’émerveillement de la montagne. C’est exactement pour ces moments là que je me suis inscrit sur la TDS. Le soleil joue avec les nuages, et notre âme commence à se dégager. L’âme de cette course apparaît dans ces crêtes italiennes.

 

 

Nous sommes en pleine élévation spirituelle.


Pris dans cette rêverie féérique, je cherche du regard le Mont-Blanc qui se dérobe encore un peu à notre vue. J’ai aperçu la Dent du Géant qui astique ses Jorasses, mais pas de Mont-Blanc.

 

Une dent de Géant vue de loin, c’est une quenotte…

 

Ça y est, Peuterey se dévoile. A gauche, le bien-nommé glacier du Brouillard. Cachées derrière l’aiguille Noire de Peuterey, et sous l’aiguille Blanche, voici les élégantes Dames Anglaises. Cette course est internationale,  je les laisserai passer pour prendre la photo.

 

Zoomons un peu sur ces gentes britanniques (photo CamptoCamp). Quelles belles chutes de reins.

 

 

Je m’éloigne pour méditer au soleil levant sur les arêtes du mont Favre.  Il faut être spirituel si on veut ensuite faire un CR inspiré.

 

Nous sommes bippés. La puce suit notre progression. Espérons que nous n’aurons pas de saut de puce.

La bascule vers le Lac Combal est enclenchée.

Miroir de nos espérances, ce lac m’emballe. Mais il ne faut pas que je m’emballe, la route est encore longue. Je suis calé dans le trafic. Ne pas bouger un orteil.

 

Je suis renversé par tant de beauté. Miroir, ô mon beau miroir, qui sera le plus fort à la fin ?


Pendant ce temps là, Peuterey rassurée, l’aiguille noire nous observe avec piquant. Je salue une dernière fois mes dames anglaises.

Je reprends mon petit rythme de croisière et récupère arnauddetroyes au ravito.

 

Leki çuilà ?


Nous progressons en direction du col des Chavannes.

Là, le coureur s’efface derrière le contemple hâtif. Un peu de silence s’impose face à ce qui se présente à nous.

 

Prochaine rencontre au sommet…

 

La montée se fait toujours dans un paysage féérique.

Je prends un peu d’avance pour dégainer plus facilement l’appareil.

 

Avalons le vallon. Tu crois être arrivé ? tu parles !

 

On devine quelques ombres là-haut. C’est là qu’on va ! Chavannes pas mal quand même !

 Peuterey et ses Dames anglaises me saluent à nouveau. Le Mont-Blanc ne quittera pas sa casquette blanche. La Dent du fond baigne au-dessus des nuages. Ellle n’a plus rien d’un Géant vue d’ici.

 

Le chemin fait un Z dans la falaize. Seuls des zozos bien z’inspirés ont la chance d’être là à cette heure.

 

 

 Nous avons le col des Chavannes en ligne de mire. Nous laissons le col de la Seigne, voie normale du TMB derrière nous. Pour l’instant, aucun signe, rien ne saigne. Les yeux clignent, tout baigne.

Les aiguilles des Glaciers et de Tré-la tête. J’ai très la tête dans les nuages, comme le Mont-Blanc à droite.


 


Je ne suis pas encore prêt à remettre mon téléphone en mode avion. Quant à moi, cela fait un bon moment que je ne suis plus en mode avion. Je risque bientôt de devoir enclencher le respirateur automatique, car la longue descente qui s’annonce après le col va faire mal. Si j’arrivais à chopper par le col les traceurs qui nous mettent des descentes après les montées.

 

Le mode avion est encore un mode ULM sans oxygène en ce qui me concerne.


 

 Le col maté, il va falloir boucher le trou dans la descente.


 

Le sourire est la récompense du bonheur intense d’être là, ensemble, pour continuer cette aventure promise. Petit scarabée, ne souris pas trop, bientôt la machine à user va se mettre en marche.


 

C’est parti pour une descente en faux plat interminable. Et le vrai plat du jour n’est pas encore annoncé. Il faut d’abord faire reset au petit Saint Bernard.


 



Je cours et c’est long, je marche et c’est court.

Je fais une grosse partie de la descente accroché à un gars qui me fait penser à un collègue engagé sur la course. J’essaie de voir son nom accroché sur son sac qui ballotte, mais n’y arrive pas. Cela m’occupera quasiment jusqu’en bas de cette longue descente de 8 km… c’est dire si c’était excitant. Au bas, je m’aperçois que mon coureur n’est pas celui que je crois. Je le laisse filer pour me concentrer sur la prochaine montée jusqu’au Saint-Bernard qui doit nous recueillir sous ses auspices bienveillants.

  

La montée ne passe pas trop bien. Heureusement, nous sommes à la file, et cela n’avance pas vite.

Je suis sans explication pas au mieux. Cela me rappelle un peu la montée au barrage d’Emosson sur les 80 km du Mont-Blanc, avec des débuts de vertiges. Attention, il ne va pas falloir faire pareil.

Oui, toi le coureur à la casquette blanche, au bord du lac, ton assistance est là, tu vas bientôt pouvoir poser le cerveau… on en reparle


 Je surveille les niveaux et fais le plein du coco. Oui je câline mon coco, car il me le rend bien. Je me mets à divaguer : Sur la plage coco câline, ton corps scie les vagues sous ce coeur que j'imagine, un baiser nuit noire, dans tes yeux coco divine…

La plage est tournée. Coco repart, je n’ai pas un corps à la noix.

Le ravitaillement est bienvenu. Je suis avec un coureur livide (tiens, il a une casquette blanche !) qui ne doit plus avoir la lumière à tous les étages. Sa femme arrive à ses côtés avant le ravitaillement. Elle a 1 min pour faire le check de son champion avant le ravito où elle n’a pas le droit de pénétrer.

Et c’est la liste des courses à faire : prends une banane, 3 verres de coca, tu as dans ton sac un mouchoir pour t’éponger, un peu de nok pour les pieds, n’oublie pas de bien mâcher et boire à petites gorgées. Refais tes lacets et remets ta casquette pour le soleil.

Et blabla sur t’es fort, t’es beau et t’es un champion.

Pas de réponse du type.

-          Au fait, ça va ?

-          Ben, je viens de vomir, j’ai plus de jambes et là, ben ça veut pas revenir.

SILENCE 

-          Allez, t’es un champion. Bisous.

Le gars entre dans le ravito, je lui tape sur l’épaule amicalement en lui disant que dans sa liste de course, il n’oubliera pas de faire un gros bisou à celle qui l’aime et le protège.

 

Et au ravito, n’oublie pas le concombre, je te trouve un peu palot, Jojo.


 


Je repars plein de confiance en l’être humain. Oui, sur ultra, les sentiments sont exacerbés !

Le grand Saint Bernard m’a protégé pour ce coup-ci. Mais il va falloir être hyper prudent dans la loooongue descente de 15 km jusqu’à Bourg Saint Maurice. Le dicton est pourtant clair : si tu ne respectes pas Saint Bernard et que tu bourres à Saint-Maurice, le fort de la Platte t’étalera à plate-couture.


Donc, je suis tranquille. Je voyage depuis un moment avec des garçao do Brasil. Ils sont rigolos mais un peu bourrins. Ils me doublent comme des fous dans une descente en coupant un virage, et en manquant de me faire chuter. La samba, c’est sympa, mais ce n’est pas l’heure pour moi.


Je ronge mon frein à main dans cette descente et compte les degrés monter au fur et à mesure qu’on pénètre dans la vallée. La chaleur devient importante et nous envahit. Le mouillage de casquette devient le rituel le mieux partagé dans le peloton. Elle sèche quasi instantanément, le sèche cheveux est efficace, comme prévu.

 

Bon, j’ai vraiment bien trainé dans la descente, avec plus de 200 places de laissées en chemin. Je respecte les consignes, et me dis qu’il va falloir commencer à penser à envoyer un peu.

L’arrivée à bourg Saint Maurice est absolument admirable : on est dans la ville, au milieu des gens qui font leurs courses… nous aussi, nous faisons notre course !
Le ravito est ouvert aux assistances. Ce sera le seul où je n’aurai pas de soupe, car une queue de dames parfaitement habillées, aux petits soins pour leur champion de mari est là pour en souper. Je renonce, elles sont plus nombreuses que moi, et maintenant que j’ai trouvé un petit morceau de banc pour me poser, je vais pouvoir me reposer un peu.


 

J’essaie de me confectionner un petit en-cas à thème. On appelle ça de l’auto-persuasion ou distiller des pensées positives…



Bon, je lâcherai 30 minutes dans l’affaire, sans pouvoir dire exactement ce que j’ai fait à part manger 2-3 trucs et refaire les niveaux.

Je suis plein comme un ouf pour aborder le gros morceau de la course : la montée au Passeur de Pralognan, soit 2000 m de D+ à s’enfiler comme ça, sans rien pouvoir dire, dans la chaleur et la sueur.

 

Gladiator, c’est ton or.  Il va falloir mettre en marche le mode avion, alors que je suis encore un peu mou, dugenou.


Bon, ce n’est pas encore le truc mortel, mais déjà je commence à voler un peu dans les premières pentes.

 

A partir de là, commence le plus gros kiff de l’année.



J’en ai encore pas mal sous le pied en fait, et j’ai envie de lâcher les chevaux

Je commence à doubler un puis deux, puis trois, puis dix coureurs.

J’appuie sur les bâtons, tout répond.

J’appuie sur les cuisses, tout glisse.

 

J’accélère dans les côtes et slalome entre les coureurs. Je fais un slalom géant en montée. Diiiing ! Nouveau concept à breveter.

 

Euh ? puis-je passer svp, j’ai le feu vert ?



Au fur et à mesure de la montée, les sensations deviennent exceptionnelles.

 

Mon état d’esprit au fur et à mesure de la montée au Fort de la Platte.



Je ne vois même pas le pointeur au fort du Truc qui m’interpelle pour bipper mon dossard. Au cours de la montée, je croiserai certains qui descendent pour abandonner, comme Christophe Le Saux, mais aussi un certain nombre de zombies sur le bord du chemin dans un état douteux.

 

De doute, euh, je n’en ai aucun, et j’atteins le fort de la Platte en ayant gagné 300 places…

Je ne m’arrête pas à la case prison, je ne repasse pas par la case départ, et je n’ai pas droit de m’attabler au fort pour boire un Gini frais, je continue mon chemin.

 

Le ciel devient très douteux, et je ne voudrais pas me prendre la sauce ni la nuit avant le passeur de Pralognan. Pour la nuit, c’est bon avec ce que je viens d’envoyer. Pour la sauce, c’est plus compliqué. Il va falloir en plus de slalomer entre les coureurs, slalomer entre les gouttes.
La fin de la montée jusqu’à la Forclaz est maintenant derrière moi. On redescend dans un petit vallon pour prendre à droite jusqu’au fameux passeur de Pralognan. Je suis calé et calmé. Mais je ne traine pas. L’appareil photo va maintenant être rangé, et son propriétaire un peu plus ordonné s’il ne veut pas craquer dans la descente.

 

Va pas falloir trainer pour rentrer à la base, si je veux pas être rattrapé par les emmerdes (qui soit dit en passant volent en escadrille, c’est bien connu).


Il faut garder du jus car le début de la descente est coton, les mains courantes sont en cordes, le ciel est en coton et je crains qu’il ne tombe des cordes. Mais aujourd’hui, je suis comme dans du coton, et on n’est pas près de me voir dans les cordes. Mais malgré mes jambes un peu en coton, je sens que cette course est dans mes cordes. Oui, je me répète un peu, je vous l’accorde… ne vous fiez pas qu’au ton.

 Je profite des petits ralentissements du début de descente pour bien faire attention à mes chevilles et au reste de la mécanique.

La fin de l’approche vers Roselend est un peu longuette, mais des coureurs sont avec des pacers qui m’encouragent à chaque foulée, cela est motivant. Je les appellerai les pacer de Pralognan!


 


J’arrive au Cormet de Roselend largement avant la nuit. 

Je ne suis peut-être plus tout à fait de la dernière fraicheur. L’accueil du Cormet ne me laisse pas de glace : les bénévoles sont aux petits soins pour nous tendre le sac laissé en début de course avec des affaires propres ou pour remplir nos flasques. Je n’arrive pas à aller voir les masseurs, il y a la queue, et c’est plutôt un poste médical pour les cas plus graves que le mien.

 

Vivement le ravito, car la machine commence un peu à user...les couchers de soleil. 


Je m’assois à une table entre un canadien et des portugais. Je mâche consciencieusement mes pâtes, pendant qu’en face de moi, tout tranquillement, un italien se change. Je finirai la dernière bouchée avec la vision fugace d’une magnifique paire de c… en face de mon assiette. Buon appetito !

Du coup, je vais aussi me changer, pas de raison que les suivants ne profitent pas eux aussi de l’ambiance.

C’est propre comme un sous neuf que je repars pour ma nuit. Je dis au-revoir monsieur, au-revoir madame et je me dirige gentiment vers la sortie en ajustant la frontale. Après une heure au chaud, il faut remettre ça, et c’est une toute autre course qui commence avec la nuit qui arrive.

Nous montons vers le col de la Sauce. J’ai déjà mis la sauce tout l’après-midi, me reste-t-il du jus pour monter cette Sauce là? Je double comme un mort de faim le premier concurrent devant moi. Il a un faible halo lumineux. Je manque de m’étaler en cherchant à doubler dans l’herbe. Bon, il va falloir un peu se calmer. Nous passons devant les dernières habitations avant la longue montée solitaire.

« Et je regarde ceux qui s'endorment aux fenêtres
J'me dis qu'il y en a parmi eux qui m'oublient peut-être
Oh j'cours tout seul, je cours et j'me sens toujours tout seul »

Sheller de rien, mais mes écouteurs m’aident à passer le temps. Je rejoins le col, et amorce la descente. Tout à coup, j’entends un avion qui arrive en trombe sur moi.


 


Il me passe, je reconnais le halo hâlé péniblement dépassé tout à l’heure . Il m’interpelle : mais t’es un kikou ? ben oui, Benman, enchanté.

-          Et toi téki ?

-          XSBGV

-          XSBGV ? T’as oublié les voyelles ou t’as des initiales compliquées ?

Bon, en fait, on se connait par le forum et on avait un peu échangé la veille sur les frontales. Au halo faiblard, je vois que mes conseils d’économie des batteries ont été suivis !

 

Rencontre en plein ciel.

 

Xavier (c’est le X de XSBGV) me demande si je suis plus à l’aise en montée ou en descente. Je lui avoue mon faible pour les montées. Il est plutôt bon descendeur, et je prends immédiatement sa roue. Pas à dire, il envoie le bougre. Je panse mais je suis. 

Nous arrivons à proximité d’un grand feu avec 3 signaleurs qui nous disent de faire attention. Ben quoi, y’a le feu ou quoi ? Non, mais restez bien à gauche, et comme Orphée traversant les enfers, il ne faut pas vous retourner, sous peine d’être à votre tour changés en pierre.

 

Nous pénétrons dans le renommé passage du curé, passage creusé dans la roche par un chanoine qui devait avoir pour mission d’évangéliser toute la vallée. En contrebas, furieux, le torrent fait savoir qu’il n’en a cure de nos passages. Nous le regardons de haut sans l’approcher. La chute est mauvaise, et le rafting à la frontale ne fait pas encore partie de mes délires.

 

Ne te retourne pas, Orfeo. Le passage est d’enfer.


Après ce passage d’or fin typiquement beaufortain, nous pouvons gagner la Gitte, où il ne manque que le couvert, le prochain gros ravito étant encore loin.

Le ballet des frontales dans la nuit est toujours aussi magique.

Nous pouvons voir sur des dizaines de kilomètres les petits points lumineux devant et derrière nous. Nous discutons de tout et de rien avec Xavier. La nuit passe vite.

Dans la descente du col de la Gitte, nous abordons la longue traversée jusqu’au col du Joly. Nous voyons devant nous le ballet lumineux partir à droite et faire des arabesques invraisemblables pour mourir à portée de main, au col qui est sur notre gauche juste en-dessous. Nous faisons la ballade à notre tour, avec les petits moments de joie, les couinements et les incompréhensions sur le chemin. Seuls ceux qui l’ont pris de jour peuvent comprendre qu’en fait on suit plus ou moins les lignes de niveau. Nous rejoignons le parcours normal du TMB. Notre petit détour tarentais et beaufortain depuis le début de l’après-midi prend fin.


 


L’arrivée au ravito est anecdotique. Nous faisons le plein de confort, d’énergie et de victuailles et repartons dans la nuit avec Jan, un 3ème larron.

La descente jusqu’aux Contamines est longue et assez inintéressante nous discutons comme si nous nous connaissions tous les 3 depuis des années. Jan est franco-norvégien, et a terminé la PTL il y a 2 ans. Il nous raconte son périple de plus de 300 km autour du Mont-Blanc, mais aussi les traces que celui-ci a laissées dans la tête et dans le corps pendant de longs mois. Avec notre petite TDS toute mignonne, nous sommes des gentils garçons. Ce sport pousse décidément à l’humilité, car on trouve toujours quelqu’un à côté de nous qui en a une plus grosse.

Nous passons un peu en ordre dispersé les Contamines. Après un arrêt au stand pour évaluer notamment la propreté des toilettes, nous reprenons notre course commune avec Xavier. Les chalets du truc vont être vite avalés je fais la trace dans la nuit. Xavier s’accroche. J’envoie.

Dans la descente jusqu’aux chalets de Miage, c’est le contraire. Je le laisse prendre de l’avance et m’accroche tant bien que mal en essayant de ne pas me blesser.

En face de nous, nous voyons distinctement un serpentin de lumières monter vers un point brillant et chaud. C’est le col du Tricot. Il fait froid dans le dos.

J’avais pris la peine de faire le parcours 15 jours avant dans les 2 sens jusqu’aux Houches. Je sais que le tricot reste abordable, bien que raide. Mais la fraicheur sera-t-elle encore là, ou serons nous déjà las ?

 


Pour un peu de fraicheur, rien de tel qu’un bon tricot.

Je me remets en mode Fort de la Platte. C’est simple, j’ai pour objectif de gober toutes les frontales que je vois. Et bim, et bam, et paf. C’est à nouveau le gros kiff. Je me motive à fond en essayant de battre mon temps d’il y a 15 jours, et d’arriver en haut avant l’aube. Evidemment, pas question dans ce cas d’attendre qui que ce soit. Xavier est déjà derrière, et je l’attendrai dans la descente.

Incroyable comme les jambes répondent présent après 24h de torture ! Le corps humain comporte décidément des ressources incroyables. Je m’amuse comme un fou dans cette montée. Je savoure. Ce plaisir est assez indescriptible, car franchement, vu de loin, je ne suis qu’un débile qui bourrine comme un âne dans une grosse montée en pleine nuit, quite à obliger tout un tas de gens à le laisser passer pour qu’il réalise son petit délire…

J’arrive en haut, pas une émotion, rien. Le sentiment du devoir accompli. Je sais que désormais, il n’y a plus rien à monter jusqu’à l’arrivée. Je suis certain d’arriver au bout, et je me fous du temps que ça mettra.

Je ressors l’appareil photo en attendant Xavier dans la descente.

Je profite de l’aube sur les contreforts du Mont-Blanc, avec ses couleurs incroyables.

 

Après le petit délire dans la montée, la descente n’est pas mal non plus…


 

Xavier me rejoint. Nous sommes désormais invincibles.


La passerelle himamlayenne est immortalisée.

 

Nous avons Bellevue en vue. Après avoir passé la voie du tramway du Mont-Blanc, nous sommes enfin en vue de Chamonix

 

Le téléski en haut de Bellevue nous interpelle. Mais non, nous ne lâcherons rien (photo reco 15/08)


 

De Bellevue, c’est aussi très joli. (photos reco 15/08)

 



La descente se fait avec un objectif : atteindre le top 500 et passer en-dessous de 27h…

Cela suffit à nous redonner des cuisses et des jambes de feu pour dévaler dans la descente, alors qu’objectivement, il n’y a plus le feu au lac ni d’enjeu.

Mais ce petit challenge nous amuse. Nous déboulons en trombe aux Houches sans nous arrêter au ravito. Le SMS reçu avec notre classement et notre temps à ce point nous apprend vite que notre petit challenge sera trop difficile à atteindre. Et là, tout à coup, le corps se rappelle au cerveau qui l’avait un peu mis en veilleuse.

Le terrain est quasi plat maintenant, mais pas question de courir, oh. Nous finissons tranquillement notre discussion et savourons la fin proche sur ce long chemin de 8km assez plat et monotone entre les Houches et Chamonix, dont on se serait bien passé.

En chemin, nous nous mettons à rêver de la suite

 

Les avions vont gentiment mettre tout ça en mode repos sous peu.


Evidemment, nous croisons les habituels spectateurs qui nous promettent l’arrivée à 1.5 km alors qu’il en reste encore bien 3. Nous croisons surtout beaucoup de joggers de tous les pays qui font leur petit décrassage avant l’UTMB.

La pluie s’est maintenant invitée sur notre route. Nous ne l’aurons eue finalement que pendant un gros quart d’heure, alors qu’avant et surtout après nous, les conditions auront été beaucoup plus compliquées.

Nous remettons les jambes en route à l’arrivée sur Chamonix, avant de tourner à gauche pour franchir la ligne.

Là, c’est un moment de plénitude intense. Evidemment, on l’a fait, mais surtout, on a partagé une nuit incroyable.

Nous arrivons la main dans la main et tombons dans les bras l’un de l’autre sur la ligne.

Finalement, cette image restera comme très forte, même si je n’ai pas d’émotion tout de suite. Cela viendra après.

 

Nous entamons un pas de danse sur la ligne.


 

La suite est évidemment à raconter autour d’une bière. Nous retrouvons arnauddetroyes et refaisons la course.

 

 

Quel bon moment !

Cette course aura répondu à toutes mes attentes, en terme de paysages, de rencontres, de qualité d’organisation, mais aussi de performance. Bien sûr, c’est un peu organisé au milieu d’une foire aux bestiaux, mais c’est sacrément sympa.


 



Chers Ducs de Savoie, pour conclure, vous avez bien fait de laisser ces traces. Elles sont maintenant inscrites en moi à jamais, comme un tatouage de cerveau qui n’est pas prêt de s’effacer. J’espère que ce récit donnera à d’autres, à leur tour, envie de suivre ces traces.

 

 

Les temps et classements de tous les coureurs par section c'est ici.

 


44 commentaires

Commentaire de philkikou posté le 10-09-2017 à 06:09:52

Survolez ton récit, je me le garde en soute dés que j'aurai atterri de ma sortie vélo ... de magnifiques photos en tout cas !!!

Commentaire de Benman posté le 11-09-2017 à 20:14:18

A lire pour quand j'aurai fini la LIK !!!

Commentaire de shef posté le 10-09-2017 à 08:52:48

Super CR !
Bravo pour ta course.

Commentaire de Benman posté le 11-09-2017 à 20:15:46

Merci. Venant d'un shef qui a découpé la TDs en moins de 24h, j'apprécie, shef!

Commentaire de tikrimi posté le 10-09-2017 à 09:26:01

Bravo pour ta course, et encore plus pour ton récit, il est juste génial.

Commentaire de Benman posté le 11-09-2017 à 20:16:22

Merci. je vais dès que j'ai le temps découvrir tes 1ers retours de Suisse.

Commentaire de Arclusaz posté le 10-09-2017 à 10:18:25

une merveille de récit comme d'hab ! on y décèle peut être encore plus que d'habitude ton amour (et ta connaissance) de la montagne.
Quelle année tu réalises ! c'est clair que depuis que tu es lyonnais, tu as franchi un sacré palier : ne nous remercie pas, ça nous fait plaisir d'aider les débutants !!!!
Cette petite virée constitue la première marche pour ta préparation de la Val'lyonnaise : et là, c'est une autre paire de manches....

Commentaire de Benman posté le 11-09-2017 à 20:18:34

Oui, je deviens contemplatif; c'est l'âge. tu verras quand t'auras atteint mon âge vénérable.
Quant à l'influence lyonnaise, je comprends pas, je n'ai fait que boire des bières depuis que je vous fréquente. donc dans le houblon, tout est bon!

Commentaire de elnumaa[X] posté le 10-09-2017 à 12:06:14

November Uniform Mike Alpha Alpha X-ray a Bravo Echo November Mike Alpha November :

autorisé décolage !!!!!!!!!!

Commentaire de Benman posté le 11-09-2017 à 20:20:06

Kilo India fox-trot foxt-trot foxt-trot foxt-trot foxt-trot

Commentaire de Rem posté le 10-09-2017 à 12:34:21

Un modèle de CR à la Benman , un modèle de course ... à la Benman aussi. Après un 80k MB rêvé, une TDS de rêve . and this is just the beginning :) . J'ai fait aussi un peu un 80k rêvé , ca donne envie de refaire la TDS et espérer . Ce sera 2019 ((2018 UTMB).

Commentaire de Benman posté le 11-09-2017 à 20:21:25

faire l'UTMB avant la TDS, quelle drôle d'idée! Zappe l'UTMB (de toute façon, le tirage au sort a des chances de t'y aider) et fais une vraie course.

Commentaire de Rem posté le 12-09-2017 à 09:37:28

En fait, j'ai déjà fait la TDS mais à l'arrache en 33h. Ce CR me donne envie de la revoir ... avec "le flow". Et pour l'UTMB, j'ai une histoire a terminer commencée en 2013. En 2018, je suis admis d'office

Commentaire de arnauddetroyes posté le 10-09-2017 à 13:45:23

Superbe Cr comme d habitude,et l auteur est aussi talentueux que sympathique !


Commentaire de Benman posté le 11-09-2017 à 20:22:45

Sympathie très largement partagée cher Arnaud. tiens, Arnaud 2-3, tu n'es pas un ancien 2be3 par hasard?

Commentaire de Pilouf posté le 10-09-2017 à 14:12:59

Jolie CR, je me suis régalé de tout ces jeux de mots !! Impressionnant cette harge en montée, je vais essayer de m'en inspirer. Bravo en tout cas pour cette belle course.

Commentaire de Benman posté le 11-09-2017 à 20:24:09

ça vaut vraiment le coup de faire la descente du PSB avec le frein à main. Parce qu’après, on a effectivement envie de tout casser. Et ce genre de secret, ben c'est sur Kikourou qu'on te le délivre...

Commentaire de catcityrunner posté le 10-09-2017 à 18:25:12

Belle course et CR magistral. Les photos de la partie italiennes sont super. Bravo aussi pour la gestion de course !

Commentaire de Benman posté le 11-09-2017 à 20:24:56

J'allais sur la TDS pour cette partie italienne, et voir un peu à quoi peut ressembler la montée de la Platte. Ben je n'ai pas été déçu!.

Commentaire de Mams posté le 10-09-2017 à 18:31:36

Un régal de mots et de magnifiques photos. Quelle course!!

Commentaire de Benman posté le 11-09-2017 à 20:25:51

Merci Mams. désolé de ne pas t'avoir aperçue et remonté un peu le moral dans tes pépins physiques. A la prochaine (STL et flore cette année encore?)

Commentaire de Vik posté le 11-09-2017 à 00:29:26

excellent ce récit, toujours de bons jeux de mots :)
punaise le coup des courses au ravito, et ton histoire de concombre, j'me suis bien marré :D

Commentaire de Benman posté le 11-09-2017 à 20:27:17

C'est sympa les assistances! que ferait-on sans nos moitiés!

Commentaire de Mazouth posté le 11-09-2017 à 00:56:04

Bravo pour cette course où tu as tutoyé les anges t'es finalement offert le droit de vénérer longtemps tes déesses ;)

Commentaire de Benman posté le 11-09-2017 à 20:28:44

Ouais, mais il a fallu que je fasse comme Orphée, surtout ne pas se retourner...

Commentaire de paulotrail posté le 11-09-2017 à 11:15:42

Course super bien gérée, récit super bien léché :)
Bravo.

Commentaire de Benman posté le 11-09-2017 à 20:29:21

Bavard surtout, léché à la salive!

Commentaire de tidgi posté le 11-09-2017 à 22:04:57

Toujours aussi plaisant tes récits ;-)
Bravo pour la balade gérée de main de maître !

Va falloir aller chercher les autres polaires m'tenant...

Commentaire de Benman posté le 11-09-2017 à 22:37:33

En +, j'ai les points!!! Mais va falloir me motiver, parce que le rêve de gloire à avoir fait l'UTMB, finalement, c'est pas tellement mon trip. Je regarde surtout le parcours.

Commentaire de xsbgv posté le 11-09-2017 à 22:08:44

Salut infortuné compagnon nocturne, merci de ce CR... moi qui entre boulot et perso ai encore du mal à atterrir après ce morceau de bravoure... je viens de replonger dedans... et revivre 27h en une page... toujours aussi fan de ton style... dispo pour reconstituer une nouvelle fois notre association... plus Arnaud qui ne devrait pas traîner bien loin...

Commentaire de Benman posté le 11-09-2017 à 22:38:14

Que dire de +, tu as été un compagnon formidable. C'est quand tu veux pour remettre ça.

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 11-09-2017 à 22:18:58

Trop fort le Ben, une course aussi dure et quand même un reportage photo. Respect.

Commentaire de Benman posté le 11-09-2017 à 22:39:54

Important de fixer des souvenirs de moments comme ça. et puis pendant 27h, on a bien le temps finalement. Nota : Les photos d'avions n'ont pas été prises pendant la course (aaah bon?)

Commentaire de philkikou posté le 12-09-2017 à 06:41:44

Ca y est arrivé au bout de la piste de ta TDS

Belle gestion et surement préparation de course, chapeau PacBenman !!!

"Je suis renversé par tant de beauté. Miroir, ô mon beau miroir, qui sera le plus fort à la fin ? " => Quelle belle photo !

On sent à travers ton récit que tu en as vraiment profité un max, et pris ton pied, et même les 2... Bravo

Commentaire de Benman posté le 12-09-2017 à 21:05:49

Merci Philippe.

Commentaire de razyek posté le 12-09-2017 à 10:42:29

Et moi qui pensais naïvement que le secret de tes succès résidait dans d'innombrables montées de OUF...mais que nenni je viens d'apprendre que te voici lyonnais désormais.....la côte d'or perd donc l'une de ses plus belles plumes, et un excellent coureur aussi, est il besoin de le préciser?
Bravo pour cette jolie perf, ét merci pour ce CR qui se lit comme à chaque fois avec beaucoup de plaisir.

Commentaire de Benman posté le 12-09-2017 à 21:06:44

Ben oui... fini la ouf, et découverte des ouf et des off qui vont avec du côté de Lyon.

Commentaire de galette_saucisse posté le 12-09-2017 à 18:20:57

Merci pour ce voyage! Ca m'a rappelé bien des souvenirs.
Vraiment dommage de ne pas vous avoir croisé sur la ligne. Je devais vraiment être tout près avec, moi aussi, ma bière à la main ;)

Commentaire de Benman posté le 12-09-2017 à 21:08:03

Oui, on n'a pas navigué loin et pourtant on ne s'est pas croisés. il m'a vaguement semblé voir une casquette rouge à Dolonne pendant que je comatais.... bref, c'était pas le moment de discuter avec moi!

Commentaire de Renard Luxo posté le 12-09-2017 à 23:39:29

Epatant Benman, ce n'est plus une "résurrection" (comme au 80 MB) mais une révélation ! Récit aussi savoureux qu'un bouzin de minuit, et une causticité bienveillante comme à l'accoutumée. Mais avec tout ça, depuis juin, on a réussi à courir 210 Km autour du MB (heu, marcher surtout ;-)), déambuler 10 jours dans Cham, sans se croiser ... Grrrrrr ! Amitchés from belgium.

Commentaire de Benman posté le 12-09-2017 à 23:42:37

Ben évidemment, à chaque fois tu navigues 3 heures devant moi... je peux pas lutter, moi ;-)

Commentaire de bubulle posté le 14-09-2017 à 19:25:31

Quand tu lis le récit d'une course aussi réussie après avoir fait une autre course aussi gâchée, t'es un peu jaloux.

JE SUIS TROP JALOUX. Aussi jaloux, disons-le, de ne pas avoir cette légèreté de plume qui masque toujours de vraies émotions de course.

Bref, on a suivi cette TDS qomme de vraies Benman-groupies et on a bien fait.....

Sans conteste, le Benman que j'ai vu au 80km du MB était bien là à nouveau et il n'est pas QUE spécialiste des calembours pourris.

Commentaire de Benman posté le 14-09-2017 à 23:45:46

Merci Bubulle. J'alloue tes remarques à un manque de bol pour contenir tes petits suisses. Mais tu en verras d'autres, promis, et malgré la météo suisse ta plume est bien trempée aussi.

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