Récit de la course : Sur les Traces des Ducs de Savoie 2009, par nico26

L'auteur : nico26

La course : Sur les Traces des Ducs de Savoie

Date : 29/8/2009

Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)

Affichage : 2216 vues

Distance : 112km

Objectif : Objectif majeur

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TDS : Tu Dois Sourire

Toute cette énergie dépensée, ce temps passé, ces attentions à l’hygiène de vie, ces pensées incessantes, tout ça pour une course… Pourtant ça a payé, mais à la fin on est bien obligé de se demander à quoi ça sert (enfin, on pouvait se le demander avant la fin aussi ;) )…

Les encouragements, les bravos, les félicitations, ça fait plaisir, mais ça fait surtout penser à ceux qu’on recherchait au fond et qu’on sait bien qu’on n’aura plus : les tiens…

Alors pourquoi ?

Ben pour te rendre hommage ! Pour parler de toi, pour pouvoir dire à ceux qui s’étonnent que c’est grâce à toi… Tant que je pourrais parler de toi, tu seras encore un peu là !

Et puis pour finir en beauté ce qu’on avait commencé ensemble…

 

Et puis faut aussi dire que tout ça, ça m’a bien aidé ! Cette course ça m’a donné un « but », quelque chose pour me faire lever le cul de ton canapé et il y en avait besoin. Et quitte à se droguer, autant l’être à la dopamine, il y a des côtés positifs !

 

En mai j’ai couru pour pas couler, dans tous les sens, sans plan ni but.

En juin ça a été plus cahotique, les obligations professionnelles compliquant encore l’histoire.

A partir de juillet, je m’y suis mis à fond : entraînement sérieux, fractionnés, récup, sorties longues, dénivelé, abdo (presque autant que toi !), alimentation, vélo dès que douleur physique … 48h, 14000m D+ et 350km de course à pied plus le ¼ de vélo (en temps et D+) environ pour le seul mois de juillet, j’avais jamais fait autant.

Avec un joli off Khanardo au milieu de tout ça et quelques séances avec ceux du club d’Echirolles (ALE), ça aide à pousser le diesel (merci Christophe, Rémy, Arnaud…). En août ça a commencé pareil, mais août c’est court quand il faut commencer à soulager 15 jours avant le 28 ;)

 

Et après ça a été cette horrible semaine d’avant course ! Plus de course, juste des pâtes et passer son temps à se sentir mal : je me sens mal, j’ai des vertiges, je vais tomber dans les pommes, j’ai la gerbe ça ne passe pas, j’ai mal ici et puis là et puis là, j’ai mal au crâne, je suis sûr que j’ai de la température… Bref j’ai psychosomatisé à fond, et j’avais beau le savoir, ça n’allait pas !

 

Puis vendredi départ pour Chamonix avec une partie de mon équipe d’assistance de choc : mes parents passent me chercher à Grenoble. Direction Les Houches où on crèche. On pinaille un peu et on n’arrive pas en avance à Cham, limite pour le départ de l’UTMB ! Y a foule et y a de l’ambiance ! On y retrouve les parents de Séverine. Quant à mon frère et Sandrine, ils nous rejoindront demain à partir du col du Joly. Retrait des dossards et hop une dernière assiette de pâtes au gite.

J’ai mal au crâne, je me sens fiévreux.

On dresse le plan de bataille du lendemain, je montre les sacs d’assistance que j’ai préparé, on distribue les rôles, chacun a ma feuille de temps prévisionnels sur la base de 3 cas de figures pour savoir à quelle heure m’attendre : temps estimé 18h30, meilleur possible 17h, moins bon attendu (hors problème) 20h.

Zou au lit !

S’en suit une nuit blanche où je ne fais que tourner et re-tourner dans mes draps trempés de sueur, à me sentir nauséeux, fiévreux, avec des vertiges, et enfin le réveil sonne !

Je m’équipe, petit-déj, et c’est parti pour Chamonix sous une légère bruine mais une température très correcte (tout l’inverse de ce que j’attendais : sec et froid).

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Sur la ligne de départ L’Castor, matinal !, me repère ! Courageux d’être là.

Puis Christophe m’appelle plus en avant de la masse de coureur, je le rejoins, il est avec Pio, on fait connaissance. Je cherche Maï et Nico mais je ne les vois pas.

Un peu de blabla, un coup de musique grésillante, dernier encouragement des parents « on se retrouve à Saint-Nicolas très Féroce », le décompte en cœur et zou, c’est parti !

Plus de nausées ni de vertiges, mais je ne suis pas rassuré, je me dis qu’on verra bien à la première montée si j’étais vraiment mal ou si c’était psychosomatique.

« Allez nico », tiens ! Jérôme est là et m’a repéré, merci !

« attention nico, tu pars vite », là c’est Christophe que je doublais sans le voir ! Coup d’œil au cardio : 140, 12.5km/h, il a raison, faut s’échauffer tranquille. Je sais qu’il est plutôt un peu plus rapide que moi, notamment sur le plat avec ma VMA de musaraigne, et qu’il a plus d’expérience, alors je me dis que je vais rester un moment avec lui tant qu’il ne va pas trop vite.

J’essaie de prendre des photos mais ce scr »#$*@xx% d’appareil n’arrive pas à mettre au point comme il faut la nuit en courant, et ma course est à 2mm de s’arrêter là !! Je vois à la dernière seconde un gros bac de fleur qui borde la route et m’arrête à rien de lui ! La peur ! ça pouvait faire vilain !

 Pas moyen d’avoir Christope en photo, on ne voit que le bout de ses bâtons, mais un peu échaudé j’abandonne, je resortirais l’appareil quand il fera jour !

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On cours tranquillou, je marche dès les premières petites bosses sur la piste menant aux Houches, Christophe court un peu plus, je le rejoins quand la pente s’inverse. Cardio entre 140 et 150, c’est la limite supérieure que je me suis autorisé, mais j’évite l’emballement…

« Salut Maïlys ! », petits encouragements réciproques et on rejoint la route menant aux Houches.

Il y a 11 mois, plus ou moins à la même heure, on traversait ce pont dans l’autre sens avec Séverine au départ des Aiguilles Rouges…

 

Sortie des Houches, début des grimpettes. Malgré toutes mes bonnes résolutions, j’ai du mal à me freiner. C’est pourtant pas une surprise que tout le monde part trop fort, faut pas se laisser emporter ! J’aurais préféré être 5 bpm plus bas en cardio, mais je suis pris dans l’ambiance, je me dis « ça reste inférieur au maxi que tu t’étais fixé (mais sur quels critères ???), vas-y ». Christophe lui sera plus prudent.

 

La piste n’est pas magnifique, mais pour la nuit et pour étirer le peloton, ça va bien.

Les premières lueurs du jour nous devancent de peu au sommet, la pente se calme puis s’inverse doucement jusqu’au pointage devant le chalet.

Après ça se met à descendre pour de bon, j’y vais mollo en me disant que j’aurais bien besoin de mes fibres jusqu’à la fin (notamment pour cette descente sur Bourg-Saint-Maurice qui me fait un peu peur), mais je me fais vite doubler par quelques avions, dont un en T-shirt vert à fleurs et chapeau : Pascalou si j’en crois le forum ! ça me démange alors je lâche un peu les freins et le suit plus ou moins.

Je rejoins Yannick 74 à la fin de la descente, je dois aussi doubler Nico sans le reconnaître…

Puis ça remonte jusqu’au ravito.

Un coureur que je viens de doubler dans la descente me repasse et repasse tout le monde en faisant toute la montée en courant ! Je suis impressionné et je me dis que même si je me sens en forme, je suis encore loin des premiers !

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Arrivé au ravito, je rejoins mon père sous la tente « assistance personnelle » (qu’il a aidé à monter) et on refait le plein de boisson et de bouffe. Un bénévole en profite pour contrôler mon équipement obligatoire. C’est pas très rapide pour remplir mes 2 poches à eau (1 d’eau et 1 de boisson énergétique), faudrait que j’améliore le système ! le speaker annonce la première puis la deuxième féminine, je réalise donc que j’étais première féminine ;) ce qui prouve un départ plutôt rapide. Mon père me dit d’ailleurs que je suis dans les 35 !

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Je repars en marchant en bouffant une banane, tout en me demandant si je ne suis pas parti un peu vite, 35… ça me tracasse un peu, mais je finis par me dire « fais comme t’as décidé, t’occupes pas du classement, t’as dit que tu voulais tenir 140-145 le plus longtemps possible sans le dépasser, essaie, tu verras bien ».

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Et c’est parti pour plus de 1500m de montée, je remonte doucement quelques coureurs, souvent des gens qui m’ont re-doublé en s’arrêtant moins longtemps au ravito, je me fais passer par quelques avions que je n’essaie pas de suivre, on quitte la piste pour monter droit dans le pentu dans l’herbe, c’est raide !

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On finit par être bien dans la purée de pois, on ne voit plus grand-chose, la caillasse prend le pas sur l’herbe et ça grimpe, ça grimpe !

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On doit être sur une arête, mais impossible de voir, je me sens vraiment tout seul, dès la deuxième montée, ça me plaît ! Soudain une trouée, un bout de ciel bleu à droite, la crête droit devant avec des coureurs là-haut, ne pas s’emballer, les rejoindre au rythme.

Parmi ces coureurs je retrouve Yannick qui m’avait repassé au ravito et qui a dû faire un bon début de grimpette ! On ne voit pas trop où est le chemin dans cette caillasse, la brume empêche de voir les rubalises au-dessus.

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Un dernier bon coup de cul (où on doit mettre les mains oops !) et c’est le sommet.

On est limite au-dessus de la brume, je ne doute pas que ça soit dommage et que d’habitude la vue soit exceptionnelle, mais moi j’aime bien aussi ça comme vue :

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La crête au-dessus de la mer de brume.

 

Ça va que je cours sur cette crête qui joue aux montagnes russes et que je ne pense pas à avoir le vertige, mais je me dis tout de même qu’il faudrait pas trop débarouler du haut de cette crête, je ne pense pas que le coton qui nous entoure suffise à arrêter une éventuelle chute. Je dois même dire que je suis assez surpris de passer dans des coins comme ça par les temps (sécuritaires) qui courent… Enfin peut-être le trou n’est-il pas si gros (avec la brume, on ne sait pas) et le passage pas si exposé que ça, mais j’ai des doutes.

 

Je dépasse Agnès (que je ne connaissais pas) avant que la descente ne se fasse plus raide. Là je me fais bien plaisir tout en essayant de ne pas trop taper dans les cuisses… c’est que j’ai déjà mal aux jambes ! Hum, inquiétant, n’y pensons plus…

Ça zigzag bien, je rattrape des coureurs, puis on rejoins une plus grand piste. Voilà un 4x4 au milieu, je passe à gauche et continue mon chemin… jusqu’à tomber sur un croisement sans rubalise ! Je m’arrête, cherche, regarde au loin, remonte un peu et fini par en voir un bout au loin : en fait un petit sentier partait à droite du 4x4 pour court-circuiter les longs lacets de la piste !

Ça me fait un peu pester, d’autant que deux coureurs me repassent, mais j’ai eu peur que ça soit pire, alors pas de quoi se laisser déconcentrer.

J’entends bientôt la voix de mon frère qui m’encourage, dissimulé dans le brouillard, c’est le ravito du col du Joly.

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Après 3 pages de CR, va falloir abréger ! ;)

Maman Maïlys vient m’encourager, comme elle l’avait fait à Saint-Nicolas de Véroce (je me disais bien que cette dame me rappelait quelqu’un), je change mes chaussures pour une paire sèche (c’est bien d’avoir 2 paires HS, vous pouvez jongler avec indifféremment !), eau, gel dans le sac, banane dans le bec et c’est reparti pour le plus joli !

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Cette section entre le col du Joly et le Cormet de Roseland a été pour moi de loin la plus belle du trail. Celle avec les chemins les plus techniques aussi, mais j’aime bien, alors ça va.

Donc pour celle-là, moins de blabla, plus d’images :

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Successions de jolis cols (Fenêtre, Bonhomme, Sauce), passages à flanc, traversée de vallées, avec le soleil qui fait moins le timide, je m’efforce de ne rien lâcher dans le grimpettes, je me fais violence pour relancer dans les zones plus planes et je me fais plaisir dans les descentes (sauf que j’ai vraiment mal aux jambes maintenant !).

 

On arrive au Cormet de Roseland à 3, avec un coureur de Madeire (qui travaille à Chamonix) qui monte comme un avion mais n’aime pas trop les descentes et un homonyme italien (Fabrizio) retrouvé au col de la Sauce où il avait eu un coup de mou, mais qui descend, lui, comme une balle.

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Mon fan club est là, je suis toujours en avance sur mon meilleur temps prévu (et j’accentue mon avance), on m’annonce 17ème, j’ai du mal à y croire ! Mais purée que j’ai mal aux jambes !

En repartant du ravito, petite pause pipi et en avant pour un bon bout de piste plate. Horrible ! J’ai des crampes qui me prennent, je dois aller mollo-mollo, je laisse mon ami de Madeire partir, Fabrizio qui s’est arrêté un peu plus longtemps se rapproche, je pense à la descente sur Bourg-Saint-Maurice avec inquiétude, il faut absolument que je me refasse dans la montée du passeur de Pralognan. Je m’alimente, je bois tant que je peux, j’avale ma chépakombientième sporténine et… je me traîne ! Pas trop, faut pas exagérer, j’ai pas envie d’exploser, mais plus question de pousser (juste sur les bras !) pour tenir les 140, je laisse tomber jusqu’à 130.

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Ça grimpe vraiment dur, pas évident de se refaire la fraise dans une côte comme ça !

En basculant au sommet je réalise dès la première foulée en descente que ça va vraiment être dur. Je sais qu’on a encore une petite bosse (col de la Forclaz) avant la grande descente, alors j’y vais à l’économie.

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Passage au bord d’un petit lac après la Forclaz, c’est beau mais j’ai mal aux jambes, mélange de crampes et de douleur tout court.

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Nous y voici, LA descente.

Je commence mollo, je vois que je remonte sur le coureur de Madeire. Quand à Fabrizio, il disparaît comme un boulet dans la pente (4ème temps de la descente) et il finira en trombe, je ne le reverrais plus.

Aïe, ouïe, Aïe !

Jamais eu les quadri comme ça ! Je me dis qu’à ce rythme, je ne suis pas encore en bas… Alors je pense à ta phrase magique « à la fin je vais vite parce que j’en ai marre et comme ça ça dure moins longtemps ». Que j’aille vite ou doucement, ça me fait mal aux jambes, alors lâchons les freins.

Et c’est parti !

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Et ça commence à descendre sévère, la douleur n’empire pas (comment le pourrait-elle ?), j’ai même l’impression que ça va mieux, je rattrape 1, 2, 3 coureurs puis un 4 ème en entrant dans Bourg-Saint-Maurice : c’est un Chinois, qui a l’air de souffrir ! Il a fait un début de course tonitruant (dans les 3), mais a l’air de souffrir le martyre maintenant.

 

Ravito de Bourg-Saint-Maurice, je rechange mes chaussures… Ouha ! l’état de mes pieds ! Une bénévole pousse un cri et fait des grimaces, je la comprends ! Je vous épargne la photo ! Je crève une ampoule qui sort derrière un ongle avec l’aiguille de mon dossard, petit geyser de sang, ouïe ça me fait plus mal maintenant qu’avant!

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Avec tout ça je me suis un peu attardé au ravito, je me suis fait repassé par certains que j’avais doublé dans la descente et qui ont moins traîné. Je perds encore un peu de temps au bip de sortie qui ne marche pas et c’est reparti…

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Mon frère me dira à la fin que c’est là que je l’ai vraiment inquiété ! Mon père me répète de faire attention, d’aller doucement maintenant. Faut dire que mon modèle à ce moment est plus Yohan Diniz qu’Usain Bolt ;) Eviter les chocs, tout doux sur les quadri…

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La montée sur le Petit Saint-Bernard commence, je sais qu’elle va être longue et que je vais payer ma descente, mais dans ma tête je n’ai aucun doute, je sais que j’irais au bout (je le savais en partant) et je sais que je finirais dans les 20, ce qui est énorme pour moi, bien au-delà de ce que j’ai jamais imaginé.

Alors je serre les dents et je vais au charbon, je m’accroche aux deux maillots rouges devant moi, m’efforçant de ne pas me faire trop décramponner. D’après le profil, je savais que cette montée n’était pas raide, surtout dans sa deuxième partie, mais c’est ce qui m’inquiétait : ceux qui arriveraient encore à relancer pourraient y faire de grosses différences. Et moi, relancer c’est une souffrance pour les cuisses…

 

Mais la montée s’achève, je suis un peu remonté sur les tee-shirt rouges qui m’avaient décramponné au milieu, je retrouve le chinois qui m’avait redoublé au ravito et qui est bien monté mais qui est au bout, à genoux dans la rivière. Michel est là et me suis sur la fin de la montée, ça me fait du bien.

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Puis on retrouve le reste de l’équipe, je repasse en mode « diniz » sur la pelouse qui va au ravito. On passe devant un groupe de « kite-kart » (ça ne doit pas être le nom). L’un d’eux, une bière à la main me lance « ben court nico voyons ! » ;)) Ben j’avais l’impression de le faire ;)

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Au ravito je suis inquiet pour la descente à venir, mais je vois dès le début que ça va le faire, ça doit être les endorphines !

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Je rattrape les 2 places perdues dans la montée (les tee-shirt rouges !) et court enfin plus ou moins correctement jusqu’à la Thuile.

En déambulant dans le village jusqu’à la zone de ravito, je la sens venir la Thuile… Il n’y a rien d’indiqué, mon fan club ne va jamais trouver ! Pas trop grave, j’ai de la marge en bouffe. J’ai plus de boisson énergétique par contre (c’est peut-être ce qui va me manquer à la fin)…

En effet, personne ! tant pis je remplis avec l’eau du ravito, je commence à manger une banane et m’apprête à repartir quand ils arrivent !

Je fais un deuxième ravito (surtout pour des cachets de sporténine) et deux coureurs en profitent pour me doubler, d’autant qu’en repartant j’hésite et revient sur mes pas, étonné qu’il n’y ait pas de bip en sortie de ce ravito, mais non, c’est comme ça.

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Nous repartons donc à 3. Un italien qui semble avoir de l’énergie et qui nous décroche rapidement, un suisse, Pierre-André, avec qui on passe notre temps à nous doubler/redoubler quasiment depuis le col du Joly et moi. On laisse filer l’italien et on continue ensemble avec Pierre-André. On papote un peu, je suis bien content d’être avec lui parce que je commence à trouver ça longuet par ici, on est essentiellement en sous-bois, pas trop de vue, parfois sur la vallée, c’est pas très sauvage. On traverse quand même un joli village avec de belles maisons en pierre. Enfin la piste se met à descendre, Pierre-André a l’air d’avoir retrouvé la forme dans la descente, il descend bien mieux que dans la descente de la Thuile où je l’avais facilement doublé (ou est-ce moi qui suis à plat ?). Petite séance photo, je me dis qu’on est parti pour finir ensemble…

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C’était sans compter sur le fait qu’on rattrape l’italien, pas très à l’aise dans cette descente mais qui raccélère dès que la pente se calme. Manifestement il a envie de jouer jusqu’au bout et Pierre-André a encore du répondant. Quant à moi, je n’ai pas envie de faire la course dans les 5 derniers km et d’arriver au sprint, je veux savourer, apprécier, penser à toi, et à vrai dire je préfère finir seul (sans compter que je ne sais pas si j’aurais les moyens me mêler à la lutte, mais du moment qu’on n’a pas l’envie, on n’a pas les moyens !), d’autant que finir 12ème ou 14ème ça n’est pas vraiment différent pour moi, c’est bien mieux que ce que j’imaginais et voilà !

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Je dis donc à Pierre-André d’y aller, moi je finis tranquille. Ils vont se tirer une bonne bourre jusqu’à l’arrivée mais vont finalement terminer ensemble, bravo !

Moi je finis tranquille, sans trop mollir parce que je ne sais pas si derrière c’est loin ou pas, mais sans me faire mal non plus, mes jambes en ont assez eu comme ça. Dernière montée à la frontale, arrivée dans un Dolonne assez désert, j’entends des « allez nico » en arrivant en haut des escaliers du gymnase, je descends ça avec quelques douleurs mais avec une aisance que je ne pourrais plus imaginer 20mn plus tard !

Et voici l’arrivée, c’est assez désert, mais il y a tout mon fan club, plus Fanny et Florent qui me font la surprise !

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Bien sûr je te dédie ma course, devant un speaker très touché, lui aussi…

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Je ne me sens pas vraiment fatigué, malgré cette photo (je la mets en petit!!) :

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J’ai juste très très mal aux jambes ! Mais aujourd’hui il m’en aurait fallu beaucoup plus pour m’arrêter…

 

 

MERCI !

Merci à mon équipe d’assistance de choc : mes parents, Hélène et Michel, Sandrine et Cédric, Amandine

Merci à toute la famille qui me soutenait

Merci à ceux qui m’ont encouragé sur place : Maï et Nico et les parents de Maï, Fanny et Florent, Jérôme(I), Cédric (L’castor), les Rapaces, PtiJean, Astro, et tous les kikous que j’ai croisés

Merci à ceux avec qui j’ai fait un bout de route (notamment Christophe, Fabrizio et Nuno –Madère-, Pierre-André)

Merci à ceux qui m’ont soutenu et encouragé à distance et avant la course : Bene, Alain et toute la bande du Off Vercors, Stephanos, LBlueb, Langevine et Tounik

Merci à Martine et Christian bien sûr, pour tout ! (ils sont super les Leki, je rerereconfirme)

Merci à toute la bande de l’ALE, notamment à Christophe, Rémy et Arnaud

Merci à ceux qui ont souffert et ont excusé mes difficultés à me remettre au travail (entre autre) et m'ont soutenu : Julien et Mario

Merci à vous qui avez lu jusque là

Merci à tous ceux que j’ai oublié

Merci à toi

 

Et maintenant cap sur le Népal et le Solu Khumbu trail !

24 commentaires

Commentaire de Insigma posté le 04-09-2009 à 11:33:00

Quel beau récit...
Vraiment, ça donne envie. J'ai admiré et applaudi une grande partie d'entre vous à Bourg-Saint-Maurice cette année. J'espère sincèrement pouvoir m'aligner et être de l'autre côté de la "barrière" l'an prochain.

Bravo à ta superbe performance. Pour moi l'objectif sera(it ?) de terminer, simplement.

Bonne continuation.

Commentaire de laurent05 posté le 04-09-2009 à 13:14:00

un grand bravo nico pour ta course
il y en a une qui doit être très fière de toi de là
ou elle est...
merci de nous avoir fait partager ces bons moments
au plaisir de te recroiser
a+
laurent

Commentaire de millénium posté le 04-09-2009 à 13:33:00

super mon ami !
je ne peux rien rajouter....Désolé.
Je t'embrasse

Commentaire de Belet posté le 04-09-2009 à 13:41:00

Bravo Nico.
Une course exemplaire, que tu as gérée de bout en bout, félicitations.
A bientôt au club pour fêter ça !
Arnaud.

Commentaire de eric74 posté le 04-09-2009 à 13:56:00

nico
Je sèche mes larmes ton récit me et nous touche et tu nous prouves que l adage THE SHOW MUST GO ON a un sens. Severine doit être fière de toi.
Quel beau récit quelle belle aventure

Commentaire de ptijean posté le 04-09-2009 à 13:58:00

Juste bravo nico .....

A+

Commentaire de maï74 posté le 04-09-2009 à 14:15:00

Ton hommage ne pouvait être meilleur que celui-là, tu as une grande force en toi grâce à Séverine et elle va te porter très loin... Bravo à toi, bises...

Commentaire de Xavhië posté le 04-09-2009 à 15:03:00

Bravo Nco, pour ta perf mais aussi pour ton sourire malgré les épreuves et la fatigue, quoiqu'il arrive!
Bonne récup

Commentaire de gilou01 posté le 04-09-2009 à 15:16:00

bravo pour ta course et super recit
bonne recup

Commentaire de Françoise 84 posté le 04-09-2009 à 17:08:00

Merci pour ce beau récit, encore bravo à toi! Je t'embrasse très fort, Nicolas!

Commentaire de Astro(phytum) posté le 04-09-2009 à 20:33:00

Beau récit, très touchant nico et très belle course .

BRAVO!!!

Commentaire de Epytafe posté le 05-09-2009 à 01:05:00

Wahou... Quel récit! Vraiment émouvant. Bravo !

Commentaire de philkikou posté le 05-09-2009 à 15:05:00

Superbe course, perf., récit, et hommage

Commentaire de béné38 posté le 05-09-2009 à 16:23:00

Merci Nico pour avoir partagé tout ça, et avoir trouvé la force d'y aller, de t'y préparer, et de finir.
Bises
Béné

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 05-09-2009 à 16:27:00

Nico, c'est beau et émouvant ! Parfois, cela ressemble à un chemin de croix mais quelle émotion !
Je suis vraiment heureux de t'avoir rencontré chez le Khanard.

Commentaire de martinev posté le 05-09-2009 à 17:35:00

Bravo Nico,
Je ne sais pas quoi rajouter, ton récit était magnifique.
Cette course tu l'a faites pour Séverine, avec Séverine et c'est le plus bel hommage que tu pouvais lui rendre.
Ce sourire qui illumine ton visage c'est aussi celui de Séverine.
Bonne récup Nico et je serais heureuse de te revoir aux aiguilles rouges

Commentaire de agnès78 posté le 06-09-2009 à 11:29:00

oups... pas trop oser te parler par peur de déranger lorsque tu m'as dépassée... Bravo pour ta course. Récup' bien nico et au plaisir de se revoir sur les chemins
agnès

Commentaire de Rémy M posté le 06-09-2009 à 17:31:00

Salut Nicolas,

vraiment une super course que tu nous as fait là. Tu as parfaitement géré ta course, comme si tu avais déjà plusieurs 100 bornes au compteur. Bravo.
A bientôt au club, lorsque tu auras bien récupéré.

Rémy

Commentaire de Cerium posté le 07-09-2009 à 19:19:00

Bravo Nico,
Pour une première sur cette distance, c'est une belle réussite!!

C'étais sympa de progresser ensemble, ça aide beaucoup pour garder le rythme,

et tes accompagnateurs ont finit par être mes accompagnateurs, c'est agréable de s'accrocher à des têtes reconnues.

Récupère bien et garde tous les bons moments en mémoire.

Tschuss
Pierre-André au gilet rouge...

Commentaire de mokujin13 posté le 07-09-2009 à 20:54:00

bravo à toi pour ton superbe récit et course aussi

Commentaire de LtBlueb posté le 07-09-2009 à 23:28:00

je serai bref nico , la petite larme que ton récit m'a tiré vaut tous les grands discours et je me contenterai d'un seul mot "respect" l'ami !

...

tu sais où me trouver si tu veux rouler :))

Commentaire de rapace74 posté le 16-09-2009 à 14:01:00

bel hommage a severine .... bravo nico pour ta course et désolé de t'avoir loupé a saint-nicolas
au plaisir de te revoir,
manu

amuse toi bien au solokhumbu trail!!!!!!

Commentaire de Land Kikour posté le 25-10-2009 à 12:20:00

Bravo superbe récit pour une superbe course, quelle bravoure, t'es un sacré bonhomme Nico.
Surtout ne change rien,
A +
Olivier

Commentaire de manu3842 posté le 04-12-2009 à 15:08:00

Bravo Nico,

Magnifique course, récit passionnant qui donne envie d'y aller, et surtout très bel hommage ...

Amitiés sportives

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